L’année 1941 en France
Et la Seconde Guerre mondiale
En France, l’Occupation et la collaboration s’intensifient au même rythme que les persécutions contre les Juifs. A l’étranger, le Japon attaque par surprise la flotte navale américaine de Pearl Harbor. Cette dernière provoque l’entrée en guerre des Etats-Unis alors que les Allemands, engagés sur le front soviétique, rencontrent leurs premières difficultés.
Janvier 1941
Mardi 14 janvier 1941
Le camp de Rivesaltes devient un camp d’internement
En quelques mois, plus de 50 000 personnes sont internées dans différents camps du Sud de la France et à partir du 14 janvier 1941, le camp de Rivesaltes devient officiellement un camp d’internement. Aux Espagnols enfermés, s’ajoutent désormais des Juifs étrangers, mais aussi des Tsiganes français et bien d’autres ressortissants étrangers encore.
Mardi 21 janvier 1941
Honoré d’estienne d’Orves est arrêté à Nantes
Père de quatre enfants et militaire de carrière dans la marine française, Honoré d’Estienne d’Orves rejette l’armistice et rejoint à Londres, le général de Gaulle. Nommé à la tête du 2° bureau, un organisme chargé du renseignement pour la France Libre, et désireux de passer lui-même à l’action, il quitte l’Angleterre et rejoint clandestinement la France le 22 décembre 1940.
Mercredi 22 janvier 1941
Création du Conseil national
Ayant mis un terme à la démocratie, le régime de Vichy recherche avant tout un moyen un moyen de présenter un visage politique plus décent. Ainsi, une « assemblée consultative » est créée. Néanmoins, la majorité de ses membres y sont choisis par le chef de l’Etat et tout est prévu pour empêcher le retour d’une réelle vie parlementaire ; il n’y a ni assemblée plénière, ni publicités des débats. Le Conseil National est uniquement consultatif.
Mardi 28 janvier janvier 1941
Henri Frenay quitte l’armée de Vichy
Avant même le début de la guerre, Henri Frenay avait compris le danger que représentait l’Allemagne nazie pour la France. Fait prisonnier au cours de la bataille de France, il parvient à s’échapper et rejoint la Zone sud pour reprendre son activité militaire. Dans un premier temps fidèle au maréchal Pétain en qui il accorde sa confiance, le capitaine Frenay s’en détache et rejette toujours plus la collaboration. Il décide alors de quitter l’armée de Vichy pour la Résistance.
Février 1941
Dimanche 9 février 1941
Démission de Pierre-Etienne Flandin
Pierre-Etienne Flandin se voyait déjà comme le grand successeur de Pierre Laval. Seulement, l’homme en question n’obtient ni la confiance d’Otto Abetz, ambassadeur du Reich Allemand à Paris, ni celle du dictateur Adolf Hitler. L’Allemagne regrette encore fortement le départ de Laval. Ainsi, la zone occupée se retrouve sous la menace d’un véritable blocus. Face à cela, Flandin donne sa démission.
Lundi 10 février 1941
François Darlan remplace Flandin
François Darlan remplace Pierre-Etienne Flandin comme vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Plaidant pour la collaboration avec l’Allemagne nazie pour l’établissement d’un ordre nouveau, Pétain le désigne comme étant son dauphin. Il obtient ainsi un pouvoir très important puisqu’il cumule la direction de la Marine, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de l’Information.
Mars 1941
Samedi 1er mars 1941
La Bulgarie se range aux côtés de l’Allemagne Nazie
A Vienne, les délégués de la Bulgarie signent leur adhésion au Pacte tripartite et rejoignent ainsi les puissances de l’Axe. Dès le lendemain, les troupes allemandes traverseront le pays pour rejoindre la Grèce afin de prêter main forte à Mussolini. Le 4 mars, 68 000 soldats britanniques, australiens et néo-zélandais atterriront en Grèce pour soutenir le pays fortement menacé.
Lundi 1er mars 1941
Le colonel Leclerc s’empare de Koufra
Rentrachées dans le fort d’El Tag en Libye, les forces italiennes sont prises en état de siège depuis plusieurs jours maintenant. Grâce à une très audacieuse tactique militaire imaginée par le colonel Leclerc, les Italiens à bout de souffle, demandent les conditions d’une reddition avec les honneurs ce jour même. Il s’agit de la première bataille remportée par des troupes françaises sous commandement français depuis juin 1940.
Mardi 2 mars 1941
Le serment de Koufra
Au lendemain de la retentissante victoire des troupes françaises à Koufra, une cérémonie est organisée au sein du fort d’El Tag pour en célébrer sa symbolique forte. Au moment où le drapeau français est hissé sur le mât du fort, le colonel Leclerc aurait prononcé ce qu’on appellera plus tard ; le serment de Koufra. Serment dans lequel il ferait jurer ses hommes de se battre contre les nazis et leurs alliés, jusqu’à la reconquête de Strasbourg.
Samedi 29 mars 1941
Création du commissariat général aux questions juives
Créé par le régime de Vichy et aussi appelé le CGQJ, le Commissariat Général aux Questions Juives a pour mission de préparer et de proposer au chef de l’Etat des mesures législatives à propos des Juifs en France. En outre et directement lié à la politique de collaboration, ce service est chargé d’appliquer la politique discriminatoire pronée par l’Allemagne nazie sur l’ensemble du territoire français.
Avril 1941
Dimanche 6 avril 1941
La Yougoslavie est envahie
Très tôt dans la matinée, l’Allemagne ainsi que l’Italie, la Roumanie et la Hongrie envahissent la Yougoslavie sans déclaration de guerre. Ce même jour mais aussi le lendemain, la Luftwaffe procède à de puissants bombardements sur Belgrade, pourtant déclarée ville ouverte par les autorités locales. En deux jours, les raids allemands font plus de 17 000 morts parmi la population civile. Complètement dépassée, la Yougoslavie capitule finalement le 17 avril suivant.
Dimanche 6 avril 1941
Début de la bataille de Grèce
L’opération Marita marque le début de la campagne de Grèce. Ce jour-là, les forces allemandes envahissent la Grèce depuis les frontières bulgares. Très largement inférieure en nombre et en équipement, l’armée grecque s’effrondre malgré une admirable résistance. La ville d’Athènes tombe le 27 avril et la bataille s’achève ainsi le lendemain. Le pays est divisé en trois zones d’occupation, réparties entre Allemands, Bulgares et Italiens.
Mai 1941
Vendredi 9 mai 1941
Pierre Mendès France condamné
Membre du gouvernement de Léon Blum et mobilité comme officier depuis le début de la guerre, le député avait été arrêté au Maroc le 31 août 1940. Ayant eu pour ambition de poursuivre la guerre, il avait embarqué à bord d’un navire pour rejoindre l’Afrique, alors que le Gouvernement s’était réfugié à Bordeaux au cours de la débâcle. Rapatrié à Marseille puis jugé par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, il est condamné à six ans de prison pour désertion.
Dimanche 11 mai 1941
Darlan rencontre Hitler au Berghof
Souhaitant aborder avec le Führer l’intensification de la collaboration, il souhaite surtout en échange obtenir une réduction des frais d’occupation de l’Allemagne. Ce que Hitler refusera sous prétexte qu’une telle demande entraînerait de grandes conséquences pour ses soldats. En réalité, Hitler montre peu d’intérêt pour les négociations avec la France mais saura tout de même en tirer les bénéfices nécessaires dans un futur proche.
Mercredi 14 mai 1941
Rafle du billet vert
En région parisienne, 6 694 Juifs étrangers âgés de 18 à 60 ans reçoivent une convocation, dont la couleur du papier est verte, pour un « examen de situation ». Sommés de se rendre dans l’un des divers lieux de rassemblement et ne pensant répondre qu’à une simple formalité administrative, 3 747 d’entre eux répondent à l’appel. Immédiatement arrêtés, ils sont transportés le jour même vers les camps d’internement du Loiret avant d’être déportés à Auschwitz-Birkenau un an plus tard.
Mardi 27 mai 1941
Grève des mineurs
Depuis le début de l’Occupation, le chômage se répand, la misère s’installe et les vagues de répression s’intensifient dans le Nord-Pas-de-Calais, alors sous administration allemande. Ce jour-là et jusqu’au 10 juin, 100 000 mineurs se mettent en grève, action bien évidemment interdite, sur les 143 000 mineurs recensés. Rapidement, le charbon vient à manquer et face à la plus grande grève de l’Europe occupée, les autorités allemandes accordent finalement quelques améliorations.
Mercredi 28 mai 1941
Signature des protocoles de Paris
A Paris, trois protocoles sont signés par l’amiral Darlan et Otto Abetz entre le régime de Vichy et le Troisième Reich. Ces derniers permettent à l’Allemagne de bénéficier des aérodromes français en Syrie, d’utiliser le port de Bizerte ainsi que la voie ferrée Tunis-Gabès, en Tunisie, et d’obtenir un accès au port de Dakar, accès dont les Allemands renonceront finalement. A Vichy, seul le général Weygand s’oppose à ces accords.
Juin 1941
Lundi 2 juin 1941
Statut spécial pour les juifs
En zone libre, le gouvernement de Vichy interdit l’accès à de nouvelles professions aux Juifs. L’accès aux universités et professions libérales sont également limitées. Le même jour, une nouvelle loi permet leur recensement.
Dimanche 8 juin 1941
Action de sabotage de la résistance
La France libre organise l’opération Joséphine B et sabote un poste de transformation électrique à Pessac, près de Bordeaux.
Dimanche 8 juin 1941
Opération exporter
Les britanniques et les forces françaises libres entrent en Syrie. Damas est prise le 21 juin. Le gouvernement soutenu par Vichy est renversé. Le général Catroux, chef des forces françaises libres en Orient, met fin au mandat français dans ce même pays ainsi qu’au Liban.
Dimanche 22 juin 1941
Début de l’opération Barbarossa
Près de quatre millions de soldats envahissent l’URSS. La Roumanie, alliée de l’Allemagne, envahit la Moldavie. Dans le même temps, la Finlande, la Hongrie, l’Albanie déclarent à guerre à l’Union Soviétique. La Pologne orientale, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie sont occupées par les allemands.
Lundi 30 juin 1941
Rupture des relations diplomatiques
Vichy rompt le 30 juin 1941, ses relations diplomatiques avec l’Union Soviétique. Pétain considère que l’URSS et le gouvernement de Moscou représentent un danger que l’Allemagne s’emploie à écarter.
Juillet 1941
Lundi 7 juillet 1941
Création de la ligue des volontaires français
Crée en lien direct avec la collaboration, cette ligue à pour but de lutter contre le bolchévisme en France et en Europe. Certains volontaires français iront se battre sur le front Russe avant d’êtres intégrés à la division SS Charlemagne.
Lundi 14 juillet 1941
Armistice entre le Royaume-Uni et le régime de Vichy
De Gaulle ayant été écarté des négociation, la Syrie est occupée par les britanniques et les forces françaises libres. De plus, une flotte aérienne française est livrée aux Royaume-Uni.
Vendredi 18 juillet 1941
Pierre Pucheu nommé secrétaire d’état de l’intérieur
Le 11 août, il deviendra ministre de l’Intérieur. Très apprécié des allemands, il créé en octobre un service de police anti-communiste.
Mardi 22 juillet 1941
Loi sur l’aryanisation des biens juifs
Soutenue par Vichy, cette loi est appliquée en zone occupée comme en zone libre. Les biens des Juifs sont réquisitionnés afin d’être revendus, bien souvent, à une valeur fortement dévaluée. En somme, cette loi officialise les positions et décisions prises à l’égard des Juifs et à l’initiative seules de Vichy depuis l’occupation.
Août 1941
Mardi 12 août 1941
Pétain délègue son autorité à Darlan
A la radio, le vieux maréchal dénonce un « vent mauvais » dans l’opinion. En zone libre, les partis politique sont suspendus. Un conseil de justice politique est créé pour juger « les responsables du désastres ». Un serment de fidélité envers Pétain et Vichy est des ministre et hauts-fonctionnaires est exigé.
Samedi 16 août 1941
Lancement du premier Liberty Ship
Les Liberty Ship sont des cargos construits par les américains suite aux annonces de Roosevelt qui souhaite devenir l’arsenal du monde libre. Ces navire de transport vont servir à approvisionner l’Angleterre et les Alliés en matériels et ressources puis en hommes dans un second temps.
Mercredi 20 août 1941
Rafle du 11e arrondissement de Paris
Cette rafle, dans un second temps élargie à d’autres arrondissements jusqu’au 24 août, où la police française et la Feldgendarmerie allemande collaborent, permet l’arrestation de 4 232 hommes juifs. Ils sont ensuite emprisonnées à Drancy.
Jeudi 21 août 1941
Attentat du métro de Barbès
Pierre Georges abat un auxiliaire allemand, l’aspirant Moser, dans le métro de Barbès, à Paris. En représailles, le lendemain, les allemands font de tous leurs prisonniers des otages.
Vendredi 22 août 1941
Ordonnance des otages
Suite à l’attentat de Barbès, l’ensemble des français détenus par les services allemands ou détenus par les services français pour les services allemands sont considérés comme otages.
Mardi 26 août 1941
Martha desrumeaux arrêtée par la Gestapo
Dénoncée par le Préfet Carles, elle était en partie à l’origine de la grève des mineurs. Elle sera déportée dans le camp de Ravensbrück en 1942.
Septembre 1941
Vendredi 5 septembre 1941
Inauguration de l’exposition Le Juif et la France
A Paris, Le Juif et la France est une exposition raciste et antisémite organisée et financée par la propagande allemande. Cette dernière aurait attirée au moins 155 000 visiteurs et avait pour but « d’aider » les « Français à reconnaître les Juifs par leurs caractéristiques physiques »
Samedi 6 septembre 1941
Série d’attentats anti-allemand
Jusqu’au 15 septembre, une série d’attentats ont lieu à Paris. Le plus marquant est celui de l’assassinat du capitaine Scheben sur le boulevard de Strasbourg. En représailles, les allemands fusillent 25 « otages ».
Vendredi 26 septembre 1941
Lutte contre l’Allemagne nazie
L’URSS se déclare disposée à prêter aide et assistance aux forces françaises libres et ses alliés.
Octobre 1941
Jeudi 16 octobre 1941
Léon Blum inculpé à la prison à vie
Les anciens ministres Daladier, Blum, Reynaud et Mandel sont inculpés à la détention à vie par le maréchal Pétain. Ces derniers auraient « trahi les devoirs de leur charge ».
Lundi 20 octobre 1941
A Nantes, l’officier Allemand, Karl Hotz est victime d’un attentat
Les représailles allemandes restent les mêmes. Deux jours plus tard, le 22 octobre, 48 « otages » seront fusillés à Chateaubriant.
Mardi 21 octobre 1941
Attentat à Bordeaux contre un autre officier Allemand
Trois jours plus tard, 55 « otages » seront fusillés au camp de Souge à Martignas-sur-Jalle.
Novembre 1941
Mercredi 19 novembre 1941
Déchéance de nationalité pour douze parlementaires
De confession juives, douze parlementaires se voient retirer leur nationalité française, dont Léon Blum, Georges Mandel, Jules Moch, Jean Pierre-Bloch, Robert Lazurick et Georges Lévy-Alphandéry.
Décembre 1941
Lundi 1er décembre 1941
Rencontre entre Pétain et Göring
Les deux parties se rencontrent pour tenter de négocier quelques avantages : Göring souhaite tirer avantage de l’empire colonial français en Afrique du Nord ; Pétain souhaite améliorer la vie des Français, notamment à propos des prisonniers de guerre. L’entrevue ne donne aucun résultat.
Dimanche 7 décembre 1941
Décret « nuit et brouillard »
En plus de nombreux engagements militaires pour Vichy, il devient possible de transférer en Allemagne toutes les personnes représentant « un danger pour la sécurité de l’armée allemande » (saboteurs, résistants, opposants ou réfractaires à la politique ou aux méthodes du Troisième Reich) et à terme, de les faire disparaître dans un secret absolu.
Dimanche 7 décembre 1941
Attaque de Pearl Harbor
Sans déclaration de guerre, le Japon attaque par surprise la plus grande flotte navale américaine. Cette attaque, qui cause plus de 2 400 morts marque en tournant dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. En effet, cette dernière aboutit sur l’entrée en guerre des USA.
Lundi 8 décembre 1941
Les états-unis et le royaume-uni déclarent la guerre au japon
En représaille immédiate de l’attaque meurtrière de Pearl Harbor. Les Etats-Unis d’Amérique font donc leur entrée dans ce conflit mondial.
Jeudi 11 décembre 1941
L’Allemagne et l’Italie déclarent la guerre aux états-unis
Adolf Hitler accuse les USA d’avoir violé tous les accords de neutralité avec les pays alliés de l’Allemagne Nazie.
Vendredi 12 décembre 1941
Arrestations de notables juifs
Toujours en représaille des attentats, la police allemande procède à l’arrestation de 743 Juifs à Paris. Le même jour, 300 juifs, détenus à Drancy sont transférés à Compiègne, 53 d’entre eux seront fusillés le 15 décembre et les autres sont en attente de déportation.
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