Oignies
Témoignage – Seconde guerre mondiale – Jacqueline Gamand à Oignies
« J’avais 9 ans. Mes souvenirs sont encore vivaces. Mes parents, M. et Mme Trompat-Marchand, exploitaient une imprimerie librairie papeterie articles d’art funéraire. […] Depuis quelques jours, nous étions dans la cave de la brasserie Delobel à l’abri des combats qui se déroulaient entre Oignies et Courrières.
Le 28 mai, à 6 heures du matin, une odeur de fumée se répandit dans notre abri. Dans la fébrilité tous les occupants sont sortis par un soupirail accompagnés par les hurlements de ma petite sœur Jeannine, 6 ans.
Dehors, petits et grands avancions les bras en l’air. Nous avons abouti rue Declercq. Les maisons brûlaient partout sur notre passage. Des cadavres de civils, de soldats et d’animaux jonchaient les trottoirs. Les Allemands nous ont dirigés vers la place puis vers le pont de la Batterie.
Tout au long de la route, c’est un spectacle de désolation. A notre retour au village, tout était consommé et consumé : l’entreprise de mes parents étaient complètement ravagée. Notamment l’imprimerie dont les caractères en plomb avaient fondu sous l’intense chaleur dégagée par l’incendie des matières inflammables qui se trouvaient sur place. Nous avions tout perdu mais il nous restait l’essentiel : notre vie. D’autres n’ont pas eu cette chance. »
Témoignage de Jacqueline Gamand dans le livre 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘩𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘥𝘦 𝘭’𝘖𝘤𝘤𝘶𝘱𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 par Eric Alary.
Pendant la campagne de France, en mai 1940, les soldats de la Wehrmacht commettent plusieurs exactions. Ce fut le cas à Oignies où les Allemands incendièrent plus de 400 maisons et fusillèrent 80 civils.