Durant les premières années après son accession au pouvoir, en Allemagne, Hitler cherche à faire croire qu’il est un homme de paix. Au travers de plusieurs discours, il annonce notamment s’opposer à toute forme de guerre, qui selon lui, n’apporterait rien de bon à l’Europe. Pourtant et au même moment, il prépare déjà son pays à la guerre par une politique de réarmement massif.

Hitler et la paix en Europe

L’extrait du discours ci-dessous est daté du 21 mai 1935, il est prononcé au Reichstag. Une nouvelle fois, Adolf Hitler met en avant la paix. Pourtant et dès 1933, le dictateur viole le traité de Versailles en poussant les effectifs de son armée à 300 000 hommes, alors qu’il ne peut dépasser les 100 000.

Dans les même heures, il annonce la création d’une armée de l’air ; la Lufftwaffe qui en l’espace de cinq années, deviendra la première force aérienne au monde. Pourtant, le traité de 1919 le lui en interdit formellement. Le 16 mars 1935, le service militaire obligatoire est rétabli, une nouvelle fois à l’encontre du traité de paix.

L’industrie de guerre allemande monte alors en puissance et l’armée prend une place centrale au cœur du régime nazi. L’Allemagne ne fait finalement que gagner un temps précieux.

Sur le même sujet → Les sanctions imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles.

Hitler, le 21 mai 1935 :

« […] Le sang versé depuis 300 ans sur le continent européen est hors de proportion avec ce a quoi ont abouti, sur le plan national, les événements. En fin de compte, la France est restée la France ; l’Allemagne, l’Allemagne ; l’Italie, l’Italie, ect. Ce que l’égoïsme dynastique, la passion politique et l’aveuglement patriotique ont obtenu en changements politiques apparemment décisifs, après que des fleuves de sang eurent été répandus, cela n’a fait que gratter superficiellement les caractères nationaux des peuples, sans pratiquement rien changer à leurs caractéristiques essentielles. Si ces Etats avaient voué une part seulement minime de leurs holocaustes à des buts plus intelligents, le succès en aurait été plus grand et plus durable.

Si, en tant que national-socialiste, je défends ouvertement cette opinion, c’est que j’y suis également poussé par la constatation suivante : toute guerre dévore d’abord l’élite. Etant donné qu’il n’existe plus d’espace libre en Europe, une victoire ne pourrait tout au plus entraîner une augmentation du nombre des habitants d’un Etat, sans rien changer au danger pressant qui menace l’Europe. Si les nations tiennent tellement à atteindre ce résultat, elles peuvent l’obtenir sans larmes, d’une façon plus simple et surtout plus naturelle. Grâce à l’accroissement de la natalité, en peu d’années, une politique sociale saine peut donner à une nation plus d’enfants issus de son propre peuple que d’étrangers conquis et soumis par la guerre.

Non ! C’est par la plus profonde des convictions idéologiques que l’Allemagne national-socialiste veut la paix. Elle veut la paix à cause de cette simple constatation : aucune guerre ne pourrait apporter de remède aux malheurs de l’Europe, mais tout au plus les augmenter. L’Allemagne d’aujourd’hui est en plein labeur, elle soigne ses maux antérieurs. Aucune de nos tâches spirituelles ne verra son couronnement avant cinquante ou peut-être cent ans. J’ai donné le départ à la révolution national-socialiste en créant le mouvement ; je l’ai ensuite dirigée comme un combat. Je sais que nous tous nous ne vivrons que les débuts de cette profonde évolution. Que pourrais-je souhaiter d’autre que le calme et la paix ? Mais si quelqu’un prétendait que cela n’est que le désir des dirigeants, je me devrais de lui donner la réponse suivante : « Si seulement les dirigeants et les gouvernements voulaient la paix ! Les peuples eux-mêmes n’ont encore jamais souhaité la guerre ! »

L’Allemagne a besoin de paix, et veut la paix ! […] »