En 1939, les troupes allemandes envahissent la Tchécoslovaquie, au mépris des Accords de Munich. À son tour menacée, la France et le Royaume-Uni promettent de défendre la Pologne. Mais à la stupeur générale, le pacte germano-soviétique est signé à Moscou. Sans craindre de représailles à l’Est, Hitler attaque la Pologne, dont le territoire doit être partagé avec l’URSS. Le Royaume-Uni et la France entrent en état de guerre avec le Troisième Reich. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale.
La chronologie de la Seconde Guerre mondialepermet de comprendre et de contextualiser l’enchaînement des événements politiques, civils et militaires qui ont lieu en France et dans le monde, à travers des actualités et faits majeurs.
La guerre à venir entraînera la destruction de la race juive en Europe.
Adolf Hitler
Führer du Troisième Reich,Discours devant le Reichstag le 30 janvier 1939
La nouvelle Chancellerie du Reich de nuit – Bundesarchiv, Bild 183-E04492 / CC-BY-SA 3.0
Inauguration de la nouvelle Chancellerie du Reich
Lundi 9 janvier 1939
Commandée à peine un an plus tôt par Hitler, la nouvelle Chancellerie du Reich est inaugurée à Berlin. Très vaste et luxueux bâtiment composé d’une cour d’honneur, de salles et galeries immenses et d’un double bunker souterrain, il a été conçu par Albert Speer. Architecte favori du Führer, il est aussi chargé d’imaginer et de concevoir Germania, la future grande capitale du Troisième Reich.
Réouverture de la frontière avec l’Espagne
Vendredi 27 janvier 1939
Alors que la guerre civile continue de faire rage en Espagne, des milliers de réfugiés entrent en France. Débordé par ce flux imprévu, ils sont internés par le gouvernement français dans plusieurs camps, dont le camp des Milles près d’Argelès ou encore le camp de Rivesaltes. Selon le Quai d’Orsay, ils sont environ 450 000 à passer la frontière afin de trouver « refuge » en France.
Création du bureau d’émigration
Mardi 24 janvier 1939
En Allemagne, après s’être vus interdire l’accès aux écoles, aux espaces publics, obligés de vendre leurs magasins, leurs entreprises et même leurs biens, les Juifs désireux de quitter le pays doivent désormais s’adresser au Bureau d’émigration. Pour aller au bout de la démarche, ils doivent aussi payer un tribut à l’État et lui abandonner leurs biens.
La guerre selon Hitler
Lundi 30 janvier 1939
À l’occasion du sixième anniversaire de la prise du pouvoir par les nazis, Hitler prononce un discours face au Reichstag, dans lequel il déclare que « la guerre à venir entraînera la destruction de la race juive en Europe ». Selon sa rhétorique rebattue à plusieurs reprises, le déclenchement d’un nouveau conflit mondial ne pourrait être que de la responsabilité des Juifs.
Face à la Chambre des Communes, le Premier ministre britannique Neville Chamberlain prononce un discours dans lequel il déclare que « toute menace contre les intérêts vitaux de la France entraînera l’assistance de la Grande-Bretagne ». Loin d’être anodins et à travers ces mots, les Britanniques annoncent officiellement se ranger aux côtés de la France, en cas de conflit avec l’Allemagne nazie.
Le gouvernement Franco reconnu par la France
Lundi 27 février 1939
Malgré un long et houleux débat à l’Assemblée nationale, la France reconnaît officiellement le régime franquiste. La gauche et l’extrême gauche condamnent. À droite et à l’extrême droite, on reconnaît une certaine affinité idéologique. Les radicaux et les centristes eux, acceptent pour protéger les intérêts de la France en Europe, et surtout pour s’aligner sur la Grande-Bretagne.
Chronologie Mars 1939
Le maréchal Pétain nommé ambassadeur de France en Espagne
Jeudi 2 mars 1939
Jouissant d’une grande notoriété en Espagne comme en France, à gauche comme à droite, le maréchal Pétain est nommé ambassadeur de France en Espagne. Sa nomination a principalement pour but de faire oublier le précédent soutien de la France aux Républicains espagnols, pendant la guerre civile. Pétain lui-même reconnait travailler « pour un retour des traditions amicales entre le France et l’Espagne ».
S’éviter de nouveaux ennemis
Le monde se moque éperdument de la Tchécoslovaquie.
Adolf Hitler
Führer du Troisième Reich,Dans un échange avec le président Tchèque, le 13 mars 1939
Hitler menace la Tchécoslovaquie
Lundi 13 mars 1939
Prétextant des violences subies par les Allemands dans ce qu’il reste de la Tchécoslovaquie (après le rattachement de la région des Sudètes au Reich en octobre 1938) Hitler convoque Hácha, le nouveau président Tchèque. Le Führer lui présente alors l’alternative suivante : ou bien les troupes allemandes entrent librement en Tchécoslovaquie, ou bien l’armée tchèque sera écrasée en deux jours. Hitler ajoute : « le monde se moque éperdument de la Tchécoslovaquie ».
Proclamation d’indépendance de la Slovaquie
Mardi 14 mars 1939
Convoqué et poussé la veille par Hitler, Jozef Tiso, chef du gouvernement autonome de Slovaquie (pays créé après le démembrement de Tchécoslovaquie suite aux Accords de Munich) proclame son indépendance et son placement sous la protection du Troisième Reich. Tiso devient lui-même président, mais doit composer avec les éléments les plus radicaux. La Slovaquie est désormais un État satellite de l’Allemagne nazie.
Déclarant s’opposer à toute résistance, un communiqué signé du président Hácha est publié. Celui-ci stipule que selon son propre souhait, il avait été reçu par Hitler à qui il avait « placé en confiance le sort du peuple tchèque entre les mains du Führer ». Les troupes allemandes envahissent la Tchécoslovaquie au mépris des Accords de Munich. La Bohême-Moravie est rattachée au Reich et devient un protectorat. La Tchécoslovaquie cesse d’exister.
Le viol de la Tchécoslovaquie pousse les deux principales démocraties à revoir drastiquement leur politique d’apaisement à l’égard de l’Allemagne nazie. Alors que le gouvernement français se montre désormais déterminé à mettre un terme à toute nouvelle entreprise expansionniste du Führer, Chamberlain déclare publiquement que l’Angleterre s’opposera « de toutes ses forces » à toute nouvelle attaque contre un petit État. Mise en garde que Hitler ne prend pas au sérieux.
La France se prépare à la guerre
Dimanche 19 mars 1939
Londres et Paris sont désormais sur la même ligne et partagent le refus d’une prochaine agression allemande sur un territoire souverain en Europe. Pour faire face aux pires éventualités, l’Assemblée vote un décret-loi accordant des pouvoirs spéciaux au gouvernement Daladier, en vue d’une possible guerre à venir. Ayant pour objectif d’organiser la Nation en temps de guerre, 40 décrets-lois sont publiés dans les jours qui suivent pour faire face aux besoins de la défense nationale.
L’Espagne adhère au pacte anti-komintern
Lundi 27 mars 1939
Après l’Italie, en novembre 1937, l’Espagne de Franco adhère à son tour au pacte anti-komintern. A l’origine signé entre l’Allemagne et l’Empire du Japon en 1936, il est une alliance pour luter contre l’International communiste. Le lendemain, et en grande partie grâce au soutien militaire allemand et italien, les troupes franquistes entreront dans Madrid, dernier fief républicain.
La France et le Royaume-Uni s’engagent à défendre la Pologne
Vendredi 31 mars 1939
La question de savoir si la Pologne sera la prochaine cible de l’Allemagne nazie ne se pose plus. Huit jours après avoir affirmé publiquement défendre la Belgique, la Hollande ou la Suisse contre toute agression, la France et le Royaume-Uni étendent leur protection à la Pologne. Deux semaines plus tard, elles donneront les mêmes garanties à la Roumanie et à la Grèce après l’attaque de l’Albanie par l’Italie fasciste de Mussolini.
Les alliances se dessinent
Chronologie Avril 1939
Fin de la guerre civile en Espagne
Samedi 1er avril 1939
Les derniers réduits républicains d’Alicante et de Murcie sont conquis. La radio franquiste annonce officiellement la victoire. Cet événement marque le début de la prise du pouvoir de Franco, dans une Espagne complètement ruinée. A leur tour, les États-Unis d’Amérique reconnaissent le gouvernement nationaliste. Débutée en 1936, la guerre civile espagnole aura fait plus d’un million de victimes et près de 400 000 Espagnols exilés.
Albert Lebrun réélu président de la République française
Mercredi 5 avril 1939
Le président de la République est réélu pour un second septennat. Son précédent mandat avait essentiellement été marqué par la victoire du Front populaire aux législatives de 1936. Léon Blum avait par la suite été nommé à la présidence du Conseil, en dirigeant le premier gouvernement à dominante socialiste sous la IIIe République. Au cours de cette période, de nombreuses mesures sociales touchant majoritairement le monde du travail, avaient été adoptées.
Cherchant à rehausser le prestige de l’Italie et jaloux des succès diplomatiques et militaires obtenus par le Troisième Reich, Mussolini lance son armée à la conquête de l’Albanie (pays étant pourtant son allié depuis plus de dix ans) pour ses importantes ressources en agriculture et en matières premières. Le gouvernement local tombera dès le 10 avril suivant.
L’URSS propose une alliance aux démocraties occidentales
Mardi 18 avril 1939
Litvinov, commissaire du peuple aux Affaires étrangères, propose aux démocraties un pacte d’assistance mutuelle entre les trois pays : Grande-Bretagne, France et URSS. Si les Français se montrent avenants à cette proposition, les Britanniques eux, sont davantage réticents, par crainte que l’Union Soviétique ne profite de la situation pour annexer une partie de la Pologne. Après le remplacement de Litvinov par Molotov en mai, les négociations seront ajournées le 17 août suivant.
Hitler dénonce le pacte germano-polonais de 1934
Vendredi 28 avril 1939
Lors d’un discours prononcé au Reichstag, Hitler dénonce le pacte germano-polonais. Signé en 1934, à l’heure où l’armée allemande était encore inférieure à l’armée polonaise, il avait débouché sur un accord de non-agression entre les deux pays. De plus en plus menaçant, le Führer réclame la réintégration de Dantzig au Reich et l’ouverture d’un réseau ferré et autoroutier à travers son corridor, afin de la relier à l’Allemagne.
Chronologie Mai 1939
Signature de la convention Kasprzychi-Gamelin
Vendredi 19 mai 1939
Par l’intermédiaire du général polonais Tadeusz Kasprzychi et du chef d’État-major français Maurice Gamelin, la France et la Pologne s’engagent à se fournir mutuellement une aide militaire en cas de guerre contre l’Allemagne nazie. Sûr de ses forces, Gamelin promet une « offensive de secours franche » dans le cas où la Pologne serait attaquée. Signée à Paris, cette convention débouchera également un peu plus tard sur la création d’une armée polonaise en France.
Signature du pacte d’acier
Lundi 22 mai 1939
À Berlin, l’Italie de Mussolini acte officiellement son rapprochement diplomatique avec l’Allemagne nazie. Le comte Ciano et Joachim von Ribbentrop, tous deux ministres des Affaires étrangères de leur pays respectif, signent le « pacte d’Acier ». Celui-ci prévoit une alliance politique et militaire entre les deux pays pour les dix prochaines années.
Chronologie Juin 1939
Exécution d’Eugène Weidmann
Samedi 17 juin 1939
Tueur en série d’origine allemande ayant opéré dans les années 1930, Eugène Weidmann fut condamné à mort, à l’âge de 31 ans. Devant l’entrée de la prison de Versailles, où il doit être guillotiné, plusieurs problèmes d’organisation font retarder l’exécution, donnant lieu à des scènes condamnables de la part de foule, comme de la presse. Ému, le gouvernement Daladier émettra un décret, le 24 juin suivant, interdisant désormais les exécutions publiques.
Chronologie Juillet 1939
La France fête les 150 ans de la prise de la Bastille
Vendredi 14 juillet 1939
À l’origine festifs, les tensions diplomatiques rendent les esprits plus guerriers, et les fêtes militaires l’emportent finalement sur les célébrations de la Révolution. Pour la première fois depuis le 14 juillet 1919, de très nombreuses troupes armées se massent aux alentours de l’Arc de Triomphe. Elles sont massivement accompagnées d’une foule enthousiaste. La presse française elle, ne tarit pas d’éloges sur « la plus belle armée du monde ».
Chronologie Août 1939
Je compris qu’un conflit avec la Pologne devait éclater tôt ou tard. Voici les raisons qui me font conclure ainsi : en premier lieu, deux facteurs personnels, ma personnalité et celle de Mussolini. Tout dépend de moi, de mon existence, de mes talents politiques. On ne verra sans doute plus jamais un homme disposer d’un pouvoir égal au mien. […] De l’autre côté, il n’y a aucune personnalité exceptionnelle en Angleterre ni en France. Nous n’avons rien à perdre et tout à gagner.
Adolf Hitler
Führer du Troisième Reich nazi,Déclaration à ses principaux chefs militaires, au Berghof, le 22 août 1939
Coup de tonnerre !
Signature du Pacte germano-soviétique
Mercredi 23 août 1939
À Moscou, Molotov et Ribbentrop signent un pacte de non-agression. Staline déclare : « Je sais combien le peuple allemand aime son Führer. C’est pourquoi je voudrais boire à sa santé ». Coup de tonnerre du côté des démocraties, triomphe pour Hitler. La guerre semble désormais inévitable. Secrètement, cette alliance prévoit qu’en cas de guerre germano-polonaise, l’URSS pourra prendre part à l’annexion du pays. La Pologne est condamnée.
Hitler propose un accord
Vendredi 25 août 1939
À Berlin, Hitler rencontre Neville Henderson, ambassadeur britannique, à qui il propose les bases d’un accord suggérant l’idée d’une limitation des armements. Le même jour, il rencontre également Robert Coulondre, ambassadeur de France, à qui il affirme que l’Allemagne ayant reconnu ses frontières occidentales en décembre 1938, plus rien ne l’oppose à la France et que rien ne peut faire verser le sang de « deux peuples également courageux ». Hitler souffle le chaud et le froid.
Mussolini renonce à une opération militaire en Pologne
Vendredi 25 août 1939
Avant toute action entreprise en Pologne, Hitler avait écrit à Mussolini pour s’assurer de son soutien. Malgré le pacte d’Acier, le Duce prend ses distances et lui répond : « Si l’Allemagne attaque la Pologne, et si le conflit reste localisé, l’Italie donnera à l’Allemagne toute l’assistance économique et politique requise ». Il ajoute cependant que « étant donné la situation actuelle de l’Italie dans la préparation de la guerre », il ne prendra pas part aux opérations militaires. Hitler est furieux.
Hitler demande la tenue d’un referendum vis-à-vis de la Pologne
Mercredi 30 août 1939
Après une nouvelle proposition de paix formulée par Hitler, à laquelle le gouvernement britannique répond par des contre-propositions, l’Allemagne accepte de recevoir un émissaire polonais à Berlin, pour négocier. Quelques heures plus tard, un nouveau texte allemand est renvoyé en Angleterre. Celui-ci réclame le retour de Dantzig dans le Reich, un référendum sur le statut du « Corridor », ainsi que des garanties faites à la Pologne pour ses frontières.
Hitler accorde le lancement des opérations militaires en Pologne
Jeudi 31 août 1939
Lipski, ambassadeur polonais, sollicite une entrevue avec Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères allemand. En vain. Ce même jour, Mussolini formule une offre de médiation pour la tenue d’une conférence, similaire à celle des Accords de Munich. Hitler refuse. Finalement à midi et demi, le Führer signe la Directive N°1 pour la conduite des opérations militaires en Pologne.
À la suite d’un incident de frontière, provoqué par les Allemands eux-mêmes, la Wehrmacht envahit la Pologne, sans déclaration de guerre. Hitler a déclenché l’opération “Fall weiss”. De nombreux chars et troupes, aidés de l’aviation, submergent la Pologne dans l’application de la première “guerre éclair”. Vingt ans et deux mois après le Traité de Versailles, c’est le début de la Seconde Guerre mondiale. Lors d’un discours au Reichstag, Hitler justifie l’attaque de la Pologne.
Mon amour de la paix et ma patience infinie ne doivent pas être pris pour de la faiblesse ou même de la couardise ! J’ai donc décidé hier soir de faire savoir au gouvernement britannique que, dans ces conditions, je ne puis plus trouver auprès du gouvernement polonais aucune disposition à entretenir avec nous un dialogue réellement sérieux. Et cela acte l’échec des propositions de conciliation.
Adolf Hitler
Führer du Troisième Reich nazi,Discours du 1er septembre 1939 face aux députés du Reichstag
Mobilisation générale
Samedi 2 septembre 1939
En France, la machine administrative se met en marche. Les citoyens découvrent les affiches aux deux drapeaux tricolores entrecroisés qui dominent « l’ordre de mobilisation générale ». Au total, 2 700 000 hommes se retrouvent aux armées et 2 300 000 autres restent pour l’heure en réserve. La France et la Grande-Bretagne envoient un ultimatum à Hitler : retirer ses troupes de Pologne avant le 3 septembre. Dans ce même temps, débute l’évacuation de 530 000 civils à l’est de la France.
Déclarations de guerre à l’Allemagne nazie
Dimanche 3 septembre 1939
À neuf heure du matin, l’ambassadeur britannique remet un nouvel ultimatum à l’Allemagne : si le gouvernement du Reich n’informe pas de l’arrêt des hostilités avant onze heures, celui-ci se retrouvera alors en état de guerre avec la Grande-Bretagne. L’ultimatum rejeté, Albert Lebrun, Président de la République française, se joint à son allié et annonce à 17 heures la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne nazie. Ils seront rejoints par le Canada, l’Australie, le Népal et la Nouvelle-Zélande.
Déclarations de neutralité dans la guerre en Europe
Dimanche 3 septembre 1939
Désireux d’épargner une nouvelle guerre dévastatrice à son pays – après trois années de guerre civile en Espagne -, mais aussi furieux de l’accord passé entre l’Allemagne et l’Union Soviétique, le général Franco proclame la neutralité de son pays dans le conflit à venir. La Norvège, le Danemark, la Suède et la Finlande en feront de même les heures suivantes.
Mussolini proclame la non-belligérance de l’Italie
Lundi 4 septembre 1939
N’étant pas en capacité immédiate de faire la guerre, Mussolini proclame la non-belligérance de l’Italie. Si le Duce ne souhaite prendre les armes – pour le moment – il entend tout de même bien rester un partenaire privilégié de l’Allemagne nazie. Le lendemain, mardi 5 septembre, les États-Unis proclameront leur neutralité, suivant leur souhait de ne pas s’engager dans un nouveau conflit en Europe.
Réponse symbolique
Offensive de la Sarre
Jeudi 7 septembre 1939
Afin de montrer une solidarité symbolique avec la Pologne, une offensive est lancée dans la Sarre par l’armée française. Elle reste cependant très limitée, car l’État-major français est déjà au courant de la situation désespérée des Polonais. Aussi, le général Gamelin (qui est en charge de la défense nationale) est persuadé que l’Allemagne nazie attaquera prochainement par le nord de la Belgique. En Sarre, il s’agissait donc surtout de tester l’adversaire.
La Pologne submergée
L’Union Soviétique attaque la Pologne
Dimanche 17 septembre 1939
Conformément aux clauses secrètes du pacte germano-soviétique, signé le 23 août précédent, l’URSS envahit les pays Baltes ainsi que la Pologne, dont elle occupera bientôt la moitié du territoire. L’Armée rouge engage un peu moins de 500 000 hommes, et ne rencontre que peu de résistance. L’aviation polonaise a déjà été décimée par l’Allemagne nazie, et les troupes au sol sont déjà très largement dépassées.
Depuis l’attaque Soviétique menée contre la Pologne, la position du Parti communiste français n’est plus tenable. S’il soutenait la mobilisation patriotique contre le Troisième Reich, sa fidélité à l’URSS lui est fatale. Ce 26 septembre, le gouvernement Daladier décrète l’interdiction du PCF et de toutes les organisations qui se rattachent à l’International communiste : 2 718 élus sont déchus et 720 syndicats sont dissous. Ce décret arrive après l’interdiction de parution de l’Humanité, au lendemain de la signature du Pacte germano-soviétique.
Création du RSHA
Mercredi 27 septembre 1939
Heinrich Himmler fonde le Reichssicherheitshauptamt (le RSHA) soit l’Administration centrale de la sécurité du Reich. Placée sous l’autorité de Reinhard Heydrich, celle-ci regroupe la Gestapo, la Kripo (la police criminelle) et le SD. Cette fusion a pour objectif d’accroître l’efficacité de la lutte contre les ennemis réels ou supposés du Parti nazi et du Troisième Reich.
Varsovie capitule
Jeudi 28 septembre 1939
Assiégée depuis trois semaines, Varsovie, l’un des derniers points de résistance en Pologne, se rend au terme d’héroïques combats. Les derniers coups de feu polonais seront tirés le 6 octobre suivant, avant que les dernières unités ne capitulent. Après cette offensive éclair réussie, Hitler envisage désormais de tourner ses forces armées vers l’ouest de l’Europe.
Chronologie Octobre 1939
L’Allemagne et l’URSS se partagent la Pologne
Vendredi 6 octobre 1939
Conformément à la clause secrète du pacte germano-soviétique, l’Allemagne et l’URSS se partagent la Pologne, avec une ligne de démarcation située le long du fleuve Bug. Le Troisième Reich annexe la Prusse occidentale, Poznan, la Haute-Silésie et la ville de Dantzig. Le reste du territoire sous domination nazie, comprenant les villes de Varsovie, Cracovie, Radom et Lublin, est occupé et organisé sous la forme d’un gouvernement général.
L’Union Soviétique réclame des terres finnoises
Jeudi 12 octobre 1939
Territoire russe entre 1808 et 1917, la Finlande avait acquis son indépendance ainsi qu’un tracé de ses frontières, mais que Staline juge désormais trop proche de Leningrad et des ports soviétiques de la Baltique. Ce jour-là, il exige au gouvernement finnois la cession de plusieurs bases navales et une large bande de terres dans l’isthme de Carélie, voie d’accès à Leningrad. La Finlande ne répond pas.
Chronologie Novembre 1939
Attentat manqué contre Hitler
Mercredi 8 novembre 1939
Ébéniste de profession, Georg Elser, Allemand résistant au nazisme, pose une bombe dans la Bürgerbräukeller de Munich, où Hitler se rend chaque année pour les commémorations du putsch manqué de 1923. Lorsque celle-ci explose, sept membres du Parti nazi sont tués, et 63 autres personnes sont blessées. Parti quelques minutes plus tôt que prévu, le Führer échappe à la mort. Rapidement arrêté, Elser sera torturé avant d’être exécuté.
La Finlande est attaquée par l’Union Soviétique
Jeudi 30 novembre 1939
Sous prétexte d’un incident de frontière, organisé par les Soviétiques eux-mêmes, l’URSS attaque la Finlande sans déclaration de guerre. Staline déploie quatre armées à l’assaut de son voisin, dont il juge néanmoins mal la force et le courage. À peine composée de 175 000 hommes, l’armée finlandaise résiste admirablement bien, causant de lourds dégâts aux forces soviétiques. Bientôt, Staline sera obligé d’envoyer près d’un million d’hommes.
Chronologie Décembre 1939
Les « jours sans »
Décembre 1939
Afin d’assurer au mieux une plus juste répartition des biens et des denrées alimentaires entre les consommateurs, dans une période où les pénuries généralisées se renforcent, le gouvernement annonce plusieurs réglementations nouvelles au rationnement : la consommation de viande devient interdite du lundi au mercredi de chaque semaine. Il en est également de même pour l’alcool les mardis et jeudis.
La France et la Royaume-Uni prêts à soutenir la Finlande
Jeudi 28 décembre 1939
Près d’un mois après le début de l’attaque soviétique, la Finlande a perdu 25 000 hommes. A l’opposé, l’Armée rouge compte déjà plus de 200 000 morts, sans doute de froid pour la plupart. Face à cette étonnante résistance, la France et l’Angleterre envisagent de venir en aide à la petite armée finlandaise. Certaines unités sont déjà désignées pour lui prêter main-forte.