Le Reichstag sous le nazisme

Le Reichstag représente le peuple allemand et siège au sein de palais du Reichstag, à Berlin. Il est l’organe constitutionnel central du pouvoir législatif de la République de Weimar. C’est à dire qu’il débat, vote ou refuse les lois et budgets proposés par le gouvernement du Chancelier. En sa qualité de Chef de l’État, seul le Président de la République a le pouvoir de dissoudre cette assemblée, menant alors directement à de nouvelles élections législatives.

Globalement, si le Président de République de Weimar souhaite que son Chancelier puisse gouverner, celui-ci a plutôt intérêt à nommer un personnage qui soit du même bord politique que la majorités des députés qui constituent le Reichstag. Dans l’idéal, les orientations politiques qui s’étendent du Président jusqu’au Reichstag parviennent à s’entendre. Mais dès le début des années 1930, c’est de moins en moins le cas. Les dissolutions s’enchaînent et c’est – en partie – ce qui explique l’arrivée de Hitler au pouvoir. En réalité, depuis la création de la République de Weimar, cet “équilibre” est toujours resté fragile.

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Lorsque Hitler accède au pouvoir, l’Allemagne est plongée dans un climat inssurectionnel. Ayant perdu la confiance de son peuple et par crainte d’une révolution, le Président de la République – Paul von Hindenburg -, accepte de dissoudre le Reichstag, à la demande de celui qui est désormais le nouveau Chancelier du pays. 

Pour Hitler, l’objectif est clair : placer un maximum de députés nazis au parlement allemand, à l’issue des prochaines élections programmées pour le mois de mars suivant. Débute alors une campagne politique nettement marquée par l’intimidation et la violence contre les opposants du Parti NSDAP (Parti nazi).

Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, le palais du Reichstag est en partie détruit par un incendie criminel. Le pyromane, Marinus van der Lubbe, est un jeune hollandais de vingt-quatre ans. Arrêté, il passe aux aveux. Bien que celui-ci ait agit seul, l’événement est politiquement exploité par les nazis, qui lancent un grand mouvement de répression à travers tout le pays contre les communistes et les socialistes allemands.

Le lendemain, le décret pour la “protection du peuple et de l’État” est promulgué. En bref, il s’agit ni plus ni moins d’un “état d’urgence” dans lequel les libertés individuelles consacrées par la République de Weimar sont abolies. De nombreux députés et cadres communistes sont arrêtés et trente-cinq journaux communistes et deux cents journaux sociaux-démocrates sont par ailleurs interdits.

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Suite à la dissolution du Reichstag, les élections législatives pour le renouvellement du parlement allemand se tiennent le 5 mars. Pourtant soutenu d’une très forte propagande et d’une campagne très violente, le Parti nazi n’obtient pas la majorité, comme l’espérait Hitler. Malgré le déchaînement de terreur dont ils sont la cible, les partis de gauche représentent encore près d’un tiers des suffrages exprimés.

Néanmoins, le NSDAP arrive tout de même en tête avec avec 43,91% des voix, devant le Parti social-démocrate pour 18,25%. Pour bénéficier d’une courte majorité parlementaire, les nazis doivent maintenir – pour l’heure – une coalition avec les conservateurs. A la fin du mois, le Reichstag votera les pleins pouvoirs à Hitler, à travers la loi d’habilitation.

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Le 14 juillet suivant, la loi “contre la reconstitution des partis” est adoptée. Cette dernière rend alors le NSDAP seul parti politique légal et autorisé. En Allemagne, la répression nazie l’emporte sur tout ; si plusieurs partis sont déjà interdits, certains perdent de nombreux membres au profit de celui de Hitler, au point de ne plus pouvoir survivre. Mais dans la plupart des cas, les dirigeants de parti et leurs membres sont soit arrêtés, soit en fuite.

A l’automne suivant, de nouvelles élections législatives sont organisées. Comme les partis d’opposition sont interdits, seuls les candidats du Parti nazi (ou leurs sympathisants) peuvent s’y présenter.

Si ces élections ne sont donc pas libres, près de 3,3 millions d’électeurs manifestent néanmoins leur opposition par des bulletins “invalides”. Cependant et par la force des choses, le parti d’Adolf Hitler l’emporte avec 92,11% des suffrages exprimés pour 661 sièges. Ainsi, le Reichstag devient entièrement nazi.

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