Chronologie Janvier 1943
Jeudi 14 janvier 1943
Bombardements de Lorient
A 23h55 et pour la troisième fois de la journée, les sirènes se mettent à hurler dans toute la ville. A 00h15, un premier passage d’avions éclaireurs s’occupe de jeter des centaines de fusées éclairantes qui, doucement, descendent du ciel, dévoilant peu à peu les cibles. Dans la foulée, un second passage est effectué pour cette fois-ci larguer les premières incendiaires. Pendant plus d’un mois, Lorient subit de terribles bombardements où 350 civils trouveront la mort.
Jeudi 14 janvier 1943
Conférence de Casablanca
A l’initiative de Roosevelt et de Churchill, la conférence de Casablanca accueille entre autre, jusqu’au 24 janvier, le Président des Etats-Unis, le Premier ministre britannique et les généraux français Giraud et de Gaulle, Staline ayant décliné l’invitation. Cette réunion a pour objectif de définir la suite des opérations alliées et aboutit sur la poursuite de l’aide à l’URSS, l’invasion de l’Italie par les Alliés et la décision d’imposer la reddition sans condition des forces de l’Axe.
Vendredi 23 janvier 1943
Rafle de Marseille
Depuis la veille, la quartier surnommé “La Petite Naples marseillaise” est bouclé par les forces de l’ordre. Désirée par Himmler en représailles des précédents attentats commis contre l’occupant, et exécutée par la police française et la SS de Carl Oberg, la rafle de Marseille est l’une des plus importantes que la France ait connue. Près de 6000 personnes sont arrêtées dans des conditions effroyables et 1642 d’entre elles seront déportées vers la Pologne et l’Allemagne.
Dimanche 24 janvier 1943
Le Convoi des 31 000
Aux yeux de Vichy et du Reich, elles sont des ennemies. Ennemies pour n’avoir jamais accepté la honteuse défaite, pour n’avoir jamais cessé de croire en cette victoire pourtant si lointaine. Ennemies pour avoir essayé de changer le sort d’une guerre qui pour bien des Français, est incontestablement et définitivement perdue. Ce matin-là, un convoi de 230 femmes dont 196 Résistantes de l’intérieur partent pour Auschwitz. Elles ne seront que 49 à retrouver la France.
Mercredi 27 janvier 1943
Unification de la Résistance
Depuis l’occupation par les Allemands de na zone sud, en fin d’année 1942, les Résistants accélèrent leur processeur d’unification. Chose faite, les “Mouvements unis de Résistance” (MUR) voient le jour, rassemblant les organisations Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur. A sa tête, un comité directeur présidé par Jean Moulin et trois commissaires : Henri Frenay, Emmanuel d’Astier de La Vigerie et Jean-Pierre Levy.
Samedi 30 janvier 1943
Création de la milice
Vichy officialise la création de la Milice française. Aux yeux des français, on la présente comme un « instrument de redressement moral, intellectuel et social du pays ». Elle est en réalité bien plus que cela. Cette organisation paramilitaire a pour objectif de lutter contre les mouvements de Résistance. Main dans la main avec l’occupant allemand, elle comptera en 20 000 et 30 000 membres volontaires, et participera aussi aux rafles et à bien d’autres faits de collaboration.
Chronologie Février 1943
Mardi 2 février 1943
Fin de la bataille de Stalingrad
Après six mois de combats acharnés, le général allemand Von Paulus signe l’acte de capitulation auprès du Haut Commandement soviétique. L’attaque de Stalingrad avait été lancée en juin 1942, et les troupes allemandes occupaient même une grande partie de la ville – en ruine – avant de s’écrouler face à une incroyable contre-offensive soviétique. Près de 140 000 soldats allemands ont été tués, 95 000 sont faits prisonniers. L’Armée rouge, de son côté, déplore la perte de 200 000 hommes.
Lundi 8 février 1943
Les martyrs du lycée Buffon
Cinq jeunes garçons, élèves au Lycée Buffon à Paris, sont arrêtés par la police française après avoir participé à des manifestations interdites. Jugé par un tribunal spécial, ils seront condamnés aux travaux forcés. Cependant, ces jeunes hommes sont aussi des résistants, ayant participé à plusieurs actes contre l’occupant. Ils seront ainsi une nouvelle fois jugés par un tribunal allemand et finalement condamnés à mort. Avant d’être exécutés, tous écrivent une lettre à leurs parents.
Mardi 9 février 1943
Rafle de la rue Sainte-Catherine
Au numéro 12 de la rue Sainte-Catherine, dans le premier arrondissement de Lyon, une rafle est organisée par Klaus Barbie et sa Gestapo lyonnaise. Au total, 86 Juifs sont arrêtés, qu’ils soient français ou étrangers. Quatre-vingt d’entre eux sont déportés à Auschwitz ou à Sobibor pour y être assassinés. Seuls trois d’entre eux échapperont à la mort.
Mardi 16 février 1943
Instauration du service du travail obligatoire
Dès le début de l’Occupation, l’Allemagne et le Gouvernement de Vichy tentent d’envoyer la main d’œuvre Française dans le Reich afin de soutenir son effort de guerre. Les nombreuses mesures d’incitation, ne rencontrant pas le succès espéré, virent à l’obligation. Ainsi et par une nouvelle loi publiée, Vichy rend le travail en Allemagne obligatoire. Au total, près de 650 000 Français partent en Allemagne où environ 30 000 d’entre eux trouveront la mort.
Jeudi 18 février 1943
Discours du sportpalast
Au moment même où la guerre semble entrer dans une phase de défaveur pour l’Allemagne, le ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, prononce un discours terrifiant au palais des sports de Berlin et face à 14 000 membres hystériques du parti nazi. Du peuple Allemand, il en exige la poursuite de la lutte pour la survie du Reich et jusqu’à la guerre totale. Il termine son intervention ainsi : “Maintenant, peuple, lève-toi, et tempête, déchaîne-toi !”
Samedi 20 février 1943
Attentat de la maison Carro
Située au 15 bis de la rue Saint-Laurent à Nîmes, la maison Carro est une maison close qui accueille ce soir-là une centaine de soldats allemands. Sachant qu’une pièce montée doit y être livrée, François Testas et ses camarades de lycée kidnappent le livreur et piègent le gâteau. Dans les environs de 20h00 et au moment où le dessert est livré, celui-ci explose à l’entrée de l’établissement. L’explosion fait sept morts dont cinq soldats allemands et deux femmes de l’établissement.
Dimanche 28 février 1943
Création du Front révolutionnaire national
A Paris, Marcel Déat, chef du Rassemblement national populaire, lance avec l’appui de Pierre Laval un Front révolutionnaire national. Celui-ci a pour ambition de rassembler, sous un parti unique, l’ensemble des mouvements collaborationnistes dont lui-même en prendrait la tête. Plus tard, il appellera même à la formation d’un gouvernement national-socialiste. La plupart de ces mouvements y adhéreront, à l’exception du Parti Populaire français de Jacques Doriot.
Chronologie Mars 1943
Lundi 1er mars 1943
La ligne de démarcation est supprimée
Si Pierre Laval prétend que la suppression de la ligne de démarcation est le résultat de sa politique de collaboration, elle est en réalité une décision prise par les Allemands dès le début de l’Occupation. Bien que supprimée, la ligne de démarcation restera pour l’occupant un objet de menaces et de chantages constant contre le régime de Vichy. D’ailleurs, quatorze points de contrôle poursuivront leurs activités et jusqu’à la fin de la guerre.
Lundi 8 mars 1943
La ville de Rennes est bombardée
En début d’après-midi, lorsque horloges et montres indiquent 14h30, de grosses formes noires sont soudainement aperçues dans le ciel breton. Sans que rien ne laisse le présager, les rues, les avenues et les places se retrouvent brusquement dans un violent cauchemar de détonations assourdissantes, de flammes, de nuages de fumée noire, de poussière et d’objets divers projetés dans les airs. Partout se répètent les mêmes scènes d’horreur et de désespoir.
Samedi 13 mars 1943
Hitler échappe à un attentat
Sans le savoir, Adolf Hitler échappe à un attentat perpétré par un groupe d’officiers allemands, regroupés derrière le colonel Henning von Tresckow. Déposée dans l’avion qui devait ramener le Führer de Smolensk à Rastenburg, la bombe ne se déclenche pas. Une semaine plus tard, Hitler échappera à un nouvel attentat au cours d’une visite de l’arsenal de Berlin. Il quittera les lieux dix minutes plus tôt que prévu.
Chronologie Avril 1943
Dimanche 4 avril 1943
Bombardements de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt
En début d’après-midi, des bombardiers américains, escortés de chasseurs britanniques, frappent massivement en plusieurs vagues dévastatrices l’usine Renault de Boulogne-Billancourt. Un peu plus d’un an après un premier bombardement mené contre cette même industrie au service de l’effort de guerre du Reich, les frappes sont une nouvelle fois très imprécises et 327 morts sont déplorés ainsi que plus de 900 blessés.
Lundi 5 avril 1943
Paul Reynaud est transféré en Allemagne
Rapidement accusé après l’armistice d’être l’un des responsables de la défaite par le régime de Vichy, Paul Reynaud est emprisonné au fort du Portalet alors même que se déroule le procès de Riom, sensé juger l’ensemble des responsables de la défaite. Après l’invasion de la zone libre, les Allemands récupèrent l’ancien président du Conseil et l’envoient au camp de Sachsenhausen, près de Berlin. Léon Blum, Edouard Daladier et Georges Mandel connaissent plus ou mois le même sort.
Lundi 19 avril 1943
Soulèvement du ghetto de Varsovie
Alors qu’il avait atteint 450 000 habitants, les forces allemandes entrent dans le ghetto de Varsovie – où il n’en reste plus qu’environ 60 000 – pour procéder à une dernière déportation. Plusieurs milliers de Juifs prennent part à une insurrection désespérée. En parfaite connaissance des lieux, ils parviennent à se défendre héroïquement. Mais le combat est inégal, l’insurrection prendra fin le 16 mai suivant. Les survivants seront déportés et le ghetto entièrement rasé.
Jeudi 29 avril 1943
Rencontre entre Hitler et Laval
D’abord reçu par Joachim von Ribbentrop en Allemagne, Pierre Laval se rend ensuite à Berchtesgaden, dans la résidence d’Adolf Hitler, aussi appelée le “nid d’aigle”, dans laquelle il est accueilli par ce dernier. Le chef du gouvernement de Vichy essaye de démontrer la bonne volonté de la France dans sa politique de collaboration. De cette entrevue, il n’en ressort finalement rien de concret. Laval n’obtient qu’un communiqué imprécis reconnaissant “la place de la France en Europe”.
Chronologie Mai 1943
Jeudi 13 mai 1943
Fin de la campagne de Tunisie
A Tunis et après une ultime tentative de résistance, les dernières forces de l’Axe présentes en Afrique du Nord capitulent à 11h45. Débutée au milieu du mois de novembre 1942 et faisant suite à l’opération Torche – opération au cours de laquelle les Alliés débarquèrent avec succès – Tunis était devenue le dernier bastion aux mains de l’ennemi. L’Afrique du Nord est désormais sous le contrôle des Alliés. L’Afrikakorps n’existe plus, 130 000 soldats sont capturés.
Vendredi 21 mai 1943
Clôture du procès de Riom
Edouard Daladier, Léon Blum, Paul Reynaud, le général Gamelin et d’autres hauts responsables d’avant-guerre étaient accusés par le régime de Vichy d’être responsables de la défaite. A Riom, le procès s’était ouvert l’année précédente, après de longs mois d’investigations. Mais la défense des inculpés fut implacable transformant ce procès en humiliation pour Vichy, qui décide finalement de le clôturer, sans pour autant libérer les accusés encore présents en France.
Jeudi 27 mai 1943
Création du Conseil National de la Résistance
Au 48 rue du Four et dans un Paris sous occupation allemande, Jean Moulin parvient à rassembler et à fédérer les mouvements de résistance des zones Nord et Sud afin de présider une première et capitale réunion du Conseil National de la Résistance. De celle-ci, il en ressort une très forte volonté de l’élaboration d’une action conjointe pour la libération de la France. A l’unanimité, de Gaulle se voit confier la présidence du Gouvernement provisoire, dont le CNR travaille déjà le programme.
Dimanche 30 mai 1943
Le chant des Partisans
A sa première origine, le chant est issu d’un texte russe composé en 1941 par Anna Marly, française et ancienne émigrée russe qui le fait connaître à Londres, ville qu’elle a rejoint en 1940. Le 17 mai 1943, la mélodie du chant devient l’indicatif d’une émission de la France libre sur la BBC et les paroles sont finalement écrites par Joseph Kessel et Maurice Druon le 30 du même mois. Dès le lendemain, Germaine Sablon en deviendra l’interprète dans un film de propagande.
Lundi 31 mai 1943
Rencontre entre Giraud et de Gaulle
A Alger, le général de Gaulle et le général Giraud se rencontrent afin de négocier les conditions de l’unification des gaullistes et des giraudistes. Le chef de la France libre réclame la destitution des gouverneurs vichystes et demande aussi à ce que son interlocuteur direct ne puisse cumuler les fonctions de chef des forces armées et de président au pouvoir. Pour l’heure, Giraud refuse mais la situation va évoluer en faveur du général de Gaulle, qui se sait désormais soutenu par le CNR.
Chronologie Juin 1943
Jeudi 3 juin 1943
Création du Comité français de libération nationale
Depuis le débarquement allié en Afrique du Nord, deux autorités françaises se battent aux côtés des Alliés : le Comité national de Londres, mis en place par le général de Gaulle en 1941, et le commandement civil et militaire d’Alger, dirigé par le général Giraud. Après d’âpres négociations, les deux organes fusionnent pour former la Comité français de libération nationale, préfiguration d’un futur gouvernement capable de défendre les intérêts de la France dans le camp allié.
Dimanche 20 juin 1943
Le Creusot une nouvelle fois bombardée
Le Creusot, ville très industrialisée de Saône-et-Loire et au service du Reich et de l’effort de guerre allemand, est une nouvelle fois bombardée par l’aviation alliée. Si les usines sont visées, cette attaque cause la mort d’environ 250 personnes. La première, qui avait lieu en octobre 1942, avait déjà fait 53 victimes. La population paye le lourd prix de son industrie.
Lundi 21 juin 1943
Arrestation et mort de Jean Moulin
Le chef de la Résistance est arrêté par la Gestapo, près de Lyon, au cours d’une réunion secrète. Longuement interrogé et torturé par Klaus Barbie, il est transféré dans plusieurs sièges de la Gestapo pour en subir le même sort. Défiguré selon des compagnons qui parviennent à le croiser, il ne parlera pourtant jamais. Officiellement, Jean Moulin meurt de ses blessures le 8 juillet 1943, même si de nombreux doutes persistes encore quant à la date et la cause du décès.
Chronologie Juillet 1943
Samedi 10 juillet 1943
Débarquement de Sicile
Alors que l’Afrique du Nord est désormais entièrement aux mains des Alliés, ces derniers procèdent au premier débarquement sur le sol européen, en frappant directement une puissance de l’Axe – l’Italie – avec 160 000 soldats, 4 000 avions et 3 200 navires afin de soulager le front de l’est. Dans la nuit du 9 au 10 juillet, Britanniques et Canadiens débarquent au sud-est et prennent rapidement la direction de Syracuse et Catane, les Américains au sud-ouest, se dirigeant vers Palerme.
Mardi 13 juillet 1943
Arrêt de l’offensive allemande en Russie
Au niveau de Koursk, au sud-ouest de la Russie, les Allemands ont l’opportunité – inespérée – d’encercler et d’anéantir les troupes soviétiques, trop imprudemment enfoncées dans le dispositif ennemi. Alors que le général von Manstein réclame des renforts, Hitler donne finalement l’ordre de stopper l’offensive pour envoyer des forces en Sicile, où les Alliés viennent de débarquer, et où les Italiens sont en difficulté. L’Armée rouge se lance alors dans une nouvelle et forte contre-offensive.
Dimanche 25 juillet 1943
Arrestation de Mussolini
Le régime fasciste s’effondre. Benito Mussolini est arrêté et assigné à résidence sur l’île de Ponza par le roi Victor-Emmanuel III. Dès le lendemain, la maréchal Pietro Badoglio forme un nouveau gouvernement tout en préparant un armistice avec les Alliés. Hitler, qui n’entend pas laisser l’Italie sortir de la guerre, crie au complot des Juifs d’Italie et commence à organiser la libération du Duce afin qu’il puisse reconquérir le pouvoir.
Mardi 27 juillet 1943
Opération Gomorrhe
Afin de réduire les capacités militaires et industrielles de l’Allemagne, les Alliés décident de détruire Hambourg. Deuxième ville allemande et dotée du port le plus important du pays, Américains et Britanniques la bombardent pendent huit jours et quatre nuits. Après 9 000 tonnes de bombes larguées, les incendies ravageront la ville. Un million de civils se retrouveront sans-abri, plus de 40 000 y seront tués. Le moral de la population allemande s’écroule et les critiques pleuvent sur Hitler.
Samedi 31 juillet 1943
Création de l’armée française de la libération
Les forces de l’Armée d’Afrique du Nord du général Giraud et les Forces Françaises Libres du général de Gaulle s’unissent et fusionnent pour devenir l’Armée française de la Libération. Dotée d’un effectif d’environ 450 000 hommes – qui ne fera que croître – elle participera activement aux prochaines opérations alliées, en France jusqu’en Allemagne.
Chronologie Août 1943
Lundi 30 août 1943
Georges Bidault prend la tête du conseil national de la Résistance
Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, Georges Bidault est un résistant de la première heure, engagé dès l’année 1940 dans le mouvement Combat, fondé par Henri Frenay, en zone sud. Après l’arrestation de Jean Moulin, il est nommé à la tête du Conseil national de la Résistance (CNR) pour remplacer l’ancien préfet, décédé lors de sa déportation, au cours du mois de juillet précédent.
Chronologie Septembre 1943
Mercredi 8 septembre 1943
Armistice entre l’Italie et les forces anglo-américaines
A la radio, le général américain Eisenhower annonce la conclusion de l’armistice entre les forces italiennes et anglo-américaines. En réalité, l’armistice – dont les négociations avaient débuté dès la fin du mois de juillet – avait été signé le 3 septembre précédent. Mais l’information avait été tenue secrète afin d’éviter un nouvel afflux de troupes allemandes. Aussitôt, Hitler ordonne l’occupation du pays, le désarmement et l’internement des troupes italiennes. De violents combats éclatent.
Mercredi 8 septembre 1943
Insurrection en Corse
Depuis la signature de l’armistice, l’ensemble des troupes italiennes ont quitté le territoire métropolitain, à l’exception de la Corse, où près de 80 000 soldats sont encore présents. Mais sous le commandement du général Magli, les hommes reçoivent l’ordre de – désormais – considérer les Allemands comme leurs ennemis. Avec l’aide indispensable des maquis corses, débute l’insurrection. Ajaccio sera libérée dès le lendemain et la corse tout entière le 4 octobre suivant.
Dimanche 12 septembre 1943
Libération de Mussolini
Le capitaine SS Otto Skorzeny et ses hommes parviennent à libérer Benito Mussolini, au terme d’une audacieuse opération conduite à l’aide de planeurs. Depuis son arrestation, le Duce était retenu prisonnier à 2 000 mètres d’altitude, au sommet du massif du Gran Sasso. Il sera ensuite conduit jusqu’à Vienne où il rencontrera celui qui a organisé sa libération : Adolf Hitler.
Jeudi 16 septembre 1943
Bombardements de Nantes
Les 16 et 23 septembre, la ville de Nantes subit d’effroyables bombardements alliés, dont l’objectif est la destruction du port de la ville ainsi que plusieurs navires stratégiques aux Allemands. Laguées à haute altitude, la plupart des bombes manquent leurs cibles et s’écrasent sur le centre-ville, causant la mort de 1 463 personnes, environ 2 500 blessés et plus de 10 000 sans-abri.
Vendredi 17 septembre 1943
Création d’une Assemblée consultative à Alger
Sur la voie du rétablissement de la démocratie française, et après la création du Comité français de libération nationale, une Assemblée consultative est désignée à Alger. Elle tiendra sa première séance le 3 novembre. Regroupant, entre autres, des représentants de la Résistance, de métropole et des colonies, et des représentants de partis politiques qui s’étaient opposé aux pleins pouvoirs de Pétain, elle a pour principale rôle de débattre sur l’organisation des pouvoirs publics à la Libération.
Jeudi 23 septembre 1943
Mussolini fonde la République sociale italienne
Après sa libération, Benito Mussolini revient en Italie et fonde, à Salo, sur les bords du lac de Garde, la République sociale italienne. Placée sous tutelle militaire allemande, la “République de Salo” est basée sur les mêmes principes originels révolutionnaires du fascisme. Elle ne sera cependant reconnue que par Berlin, Tokyo et leurs États-satellites.
Lundi 27 septembre 1943
Soulèvement de Naples
Naples se soulève contre l’occupation allemande, marquant le début de quatre journées de combats acharnés, mais aussi la naissance du mouvement de libération en Italie. Par crainte de l’arrivée des troupes alliées, les forces allemandes quitteront la ville la 30 septembre suivant, en brûlant de nombreux édifices. Naples sera définitivement libérée le lendemain. Dans tous les pays, de nombreux maquis émergent, effectuant plusieurs missions de sabotage ciblées.
Mardi 28 septembre 1943
Assassinat du SS Julius Ritter
Action qui restera comme la plus retentissante de la part des Résistants des FTP-MOI de la région parisienne ; le SS Julius Ritter est assassiné en plein Paris, par des membres du groupe Manouchian. En France, il était le responsable du Service du travail obligatoire (STO). Jusqu’au plus haut sommet du Reich allemand, le meurtre de ce haut cadre de l’appareil nazi est de très près comparé à celui du SS Reinhard Heydrich.
Chronologie Octobre 1943
Mercredi 13 octobre 1943
L’Italie déclare la guerre à l’Allemagne
Alors que les troupes italiennes avaient activement participé à la libération de la Corse aux côté des Résistants français, et après le soulèvement de la ville de Naples contre l’occupant allemand – libérée le 1er octobre – le nouveau gouvernement italien de Badoglio, rangé aux côtés des Alliés – arrivé après la chute de Mussolini – déclare officiellement la guerre à Adolf Hitler et à l’Allemagne nazie.
Jeudi 21 octobre 1943
Évasion de Reymond Aubrac
Ingénieur des Ponts et Chaussées, Raymond Aubrac avait participé – avec sa femme – à la fondation du mouvement de Libération-Sud, autour d’Emmanuel d’Astier. Devenu l’un des chefs militaires des Mouvements unis de la Résistance, il est arrêté à Caluire, en même temps que Jean Moulin et emprisonné à la prison du fort Montluc. Grâce à une opération militaire organisée par sa femme, Lucie Aubrac, il parvient à s’évader. Il siègera plus tard à l’Assemblée consultative d’Alger.
Chronologie Novembre 1943
Mardi 9 novembre 1943
De Gaulle devient seul président du CFLN
Alors que le Comité français de libération nationale était jusqu’à présent co-présidé par les généraux Giraud et de Gaulle, ce dernier signe seul, un décret fixant sa nouvelle composition, faisant de lui le président unique. Emmanuel d’Astier de la Vigerie est nommé commissaire de l’Intérieur, Henri Frenay aux Prisonniers, François de Menthon à la Justice, René Capitant à l’Éducation nationale et Henri Queuille est nommé vice-président du Conseil. Giraud reste commandant en chef de l’Armée française de la libération.
Dimanche 14 novembre 1943
Le maréchal Pétain se met “en grève”
Après que les Allemands lui aient interdit de diffuser à la radio son discours dans lequel il s’apprêtait à restituer à l’Assemblée nationale son mandat qu’elle lui avait confié en 1940 (les pleins pouvoirs), le maréchal Pétain entame une “grève sur l’État”. En d’autres termes, il décide de ne plus accomplir aucun acte de gouvernement, en passant de la signature de loi ou décret et même jusqu’à sa participation au Conseil des ministres et autres cérémonies officielles.
Mardi 16 novembre 1943
Arrestation de Missak Manouchian
Alors qu’ils s’étaient fixé rendez-vous à Évry-Petit-Bourg, au sud de Paris, Missak Manouchian – chef des FTP-MOI de la région parisienne – et Joseph Epstein – chef des FTP français de la région parisienne – sont arrêtés par la police française. Au terme de trois filatures menées par les Brigades spéciales, c’est désormais l’intégralité du groupe Manouchian qui tombe. Après une série d’interrogatoires marqués par la torture, le groupe sera offert aux autorité allemandes, jugé et exécuté en février 1944.
Jeudi 25 novembre 1943
Rafle de Clermont-Ferrand
A Clermont-Ferrand, en milieu de matinée, la Gestapo encercle les bâtiments de l’Université, dans laquelle celle de Strasbourg s’est repliée depuis le début de l’Occupation de l’Alsace. Plusieurs centaines de personnes sont arrêtées : Juifs, étudiants, professeurs ou Résistants. Cent-dix d’entre elles seront ensuite déportées, une trentaine seulement reviendront vivantes.
Chronologie Décembre 1943
Mercredi 1er décembre 1943
Conférence de Téhéran
Roosevelt, Churchill et Staline se réunissent à Téhéran et se mettent d’accord sur la poursuite des opérations : les Alliés débarqueront en Normandie en 1944, et quelques semaines plus tard en Provence. Après la victoire, l’Allemagne sera démembrée et les zones d’influence européennes seront partagées. De Gaulle n’a pas été convié à l’événement. De fait, un litige couve entre Alger et Washington, qui souhaite placer la “France libérée” sous “occupation anglo-américaine”.
Samedi 4 décembre 1943
Le gouvernement français soumis au Reich
A Vichy, Ribbentrop remet au Maréchal une lettre émise par Hitler. Le Führer reproche au chef de l’État de ne pas être resté fidèle à l’esprit de collaboration, et s’oppose à toute remise du pouvoir à l’Assemblée nationale. De plus et dorénavant, les modifications de lois envisagées par le gouvernement français doivent être soumises à l’acception du Reich et Pierre Laval doit être maintenu au pouvoir.
Samedi 18 décembre 1943
Pétain accepte les conditions du Reich
Dans une lettre destinée au Führer, le maréchal Pétain accepte les conditions imposées par le Reich : “Comme suite […] au désir que vous avez exprimé, je précise que les modifications des lois seront désormais soumises avant la publication aux autorités d’occupation”. Dès le lendemain, le maréchal assistera de nouveau à la cérémonie des couleurs alors que dans ce même temps, Berlin exige la nomination au gouvernement des collaborateurs Déat, Henriot et Darnand.
Vendredi 31 décembre 1943
Joseph Darnand nommé à la tête de la police de Vichy
Si le maréchal Pétain refuse encore – pour l’heure – l’entrée de Marcel Déat au sein du gouvernement, il accepte cependant la nomination, sans la signer pour autant, de Joseph Darnand. Ce dernier remplace René Bousquet, qui vient par ailleurs de faire arrêter des miliciens coupables d’avoir assassiné l’ancien sénateur radical-socialiste Maurice Sarraut, à la tête de la police de Vichy.
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