Chronologie Janvier 1942
Vendredi 2 janvier 1942
Jean Moulin arrive en France
Dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, Jean Moulin est parachuté dans les Alpilles, à proximité de Saint-Rémy-de-Provence avec Hervé Monjaret et Raymond Fassin au cours d’une opération de la RAF. Sa mission ; unifier les groupes de résistance en France. Prenant Rex comme pseudonyme, il fait rapidement la rencontre de Henri Frenay, de Raymond Aubrac et de Jean-Pierre Levy et essaye de convaincre les trois responsables d’accepter de faire allégeance au général de Gaulle.
Mardi 6 janvier 1942
Annonce du Victory Program
Un mois après l’entrée en guerre des États-Unis, le président Roosevelt annonce le lancement du “Victory Program”. L’économie américaine est ainsi mobilisée autour d’un considérable effort de guerre qui se traduit par une production de masse d’avions, de chars, de véhicules, de navires, d’armes… Entre 1941 et 1945, près de six millions de femmes – surnommées les “Rosie”, travailleront dans les usines des différents États.
Lundi 12 janvier 1942
Le service d’ordre légionnaire est officialisé par Vichy
Ancien combattant des deux guerres et rallié au gouvernement de Vichy, Joseph Darnand avait fondé le Service d’Ordre Légionnaire (SOL) en 1941. Dévoué au régime de Vichy dont la devise est « Servir, obéir, lutter », ce service promet de se battre contre « la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste ». Le SOL participera notamment à la rafle de Marseille. Plus tard, il deviendra la Milice française et prendra part à des traques, des exécutions sommaires et autres rafles.
Mardi 13 janvier 1942
Déclaration du palais Saint-James
A Londres, neuf gouvernements en exil des pays occupés dénoncent les crimes de guerre commis par les nazis. Cette déclaration, une fois signée, pose les bases d’une juridiction internationale qui, après la guerre, se concrétisera pas la création du tribunal de Nuremberg et du tribunal de Tokyo. Ainsi les signataires affirment leur volonté de poursuivre, de rechercher, de juger et de condamner les criminels, sans distinction d’origine.
Mardi 20 janvier 1942
Conférence de Wannsee
Dans le quartier berlinois de Wannsee, le général SS Reinhard Heydrich préside une réunion cruciale, appelée plus tard conférence de Wannse. A l’heure du déjeuner, il rassemble tout un groupe de cadres supérieurs du Parti et de l’Etat afin de coordonner la “Solution finale”. Au terme de cette conférence, il en ressort un point très clair : les Juifs d’Europe seront concentrés dans les territoires occupés à l’Est dans le but d’y être assassinés. Auschwitz devient le principal lieu d’extermination.
Chronologie Février 1942
Samedi 7 février 1942
Ordonnance allemande sur le Statut des Juifs
En France, les Juifs ont désormais interdiction de sortir de chez eux de 20h00 à 6h00 du matin. Ils ont aussi interdiction de changer le lieu de leur résidence actuelle. Quelques jours plus tard, soit le 10 février, un arrêté relatif à l’organisation de la commission de révision des changements de noms leur interdira de changer de nom. Depuis le début de l’Occupation, les mesures antisémites se sont cruellement développées.
Jeudi 19 février 1942
Naufrage du Surcouf
Le sous-marin français Surcouf, le plus grand du monde, disparait soudainement des radars en pleine mer des Caraïbes. D’une longueur de 110 mètres et capable de s’enfoncer jusqu’à 80 mètres sous l’eau en toute sécurité, ses canons étaient capables de tirer chacun trois obus de 120 kg à la minute et à une distance de 26 km. Bien qu’il rencontrait régulièrement de nombreuses défaillances techniques, il en restait néanmoins une arme redoutable, faisant la fierté de la Marine nationale.
Jeudi 19 février 1942
Ouverture du procès de Riom
Edouard Daladier, Léon Blum, Paul Reynaud, le général Gamelin et d’autres hauts responsables d’avant-guerre sont accusés par le régime de Vichy d’être responsables de la défaite. A Riom, près de Clermont-Ferrand, le procès s’ouvre après de longs mois d’investigations. Mais les inculpés se défendent admirablement. A tel point que les accusés se transforment en accusateurs, entrainant le régime dans une humiliante déroute judiciaire.
Chronologie Mars 1942
Mars 1942
Opération Reinhard
Dans le cadre de la Solution finale – et alors même qu’un premier convoi de déportés s’apprête à quitter la France pour rejoindre le camp d’Auschwitz – débute dans le gouvernement général de Pologne l’opération Reinhard. Visant à exterminer les populations juives et roms de Pologne, 1,6 million de Juifs et 50 000 Roms sont assassinés dans les camps de Belzec, Sobibor et Treblinka.
Dimanche 1er mars 1942
Inauguration de l’exposition “le bolchevisme contre l’Europe”
Très largement élaborée aux services de la propagande allemande et financée par six pays pour un montant total d’environ 12 millions de francs, cette exposition se déroule à Paris du 1er mars au 15 juin. Elle avait pour objectif de “montrer les graves dangers que représente le communisme”. Avant de circuler dans d’autres villes comme Lille, Bordeaux, Lyon ou encore Marseille, elle aurait attiré plus de 370 000 visiteurs dans la capitale française.
Mardi 3 mars 1942
Bombardement de l’usine Renault
Depuis la signature de l’armistice franco-allemande, un très grand nombre des usines françaises situées en zone occupée sont réquisitionnées par l’occupant. Leurs productions détournées, elles se retrouvent ainsi au service de l’effort de guerre allemand et deviennent alors des cibles pour les Alliés. C’est le cas de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt, attaquée dans la nuit du 3 au 4 mars dont les bombardements causent la mort de plus de 600 personnes.
Jeudi 26 mars 1942
Entrevue de Randan entre Pétain et Laval
Alors qu’il avait été révoqué en décembre 1940 par le maréchal, Pierre Laval rencontre secrètement Pétain dans la forêt de Randan. L’ex-vice-président du Conseil lui rapporte les propos colériques d’Hermann Goering, s’indignant du manque de coopération de la France envers le Reich. En réalité, Laval espère retrouver ses précédentes fonctions et cette entrevue est destinée à déstabiliser l’amiral Darlan, dont l’autorité est très contestée en Allemagne.
Vendredi 27 mars 1942
Le premier convoi de déportés
En gare du Bourget-Drancy, 565 Juifs étrangers sont parqués dans des wagons de 3e classe. En fin de journée, le train s’arrête à Compiègne où 547 autres hommes sont ajoutés au convoi. Cette fois, il s’agit majoritairement de Juifs français qui avaient été arrêtés à leur domicile parisien. A certains, on prétend les envoyer travailler dans les Ardennes. Le voyage dure finalement trois jours, direction Auschwitz, où seuls 23 déportés survivront au terrible camp de travail et de mises à mort.
Samedi 28 mars 1942
Opération Chariot – Raid sur Saint-Nazaire
Depuis que les Allemands y ont faire construire une base sous-marine et tout en prenant en compte que le port de Saint-Nazaire est aussi en capacité d’accueillir le puissant cuirassé allemand Tirpitz, les Britanniques font désormais face à un risque majeur. Afin d’anéantir ce dernier, une audacieuse et spectaculaire opération menée conjointement par la Royal Navy et la Royal Air Force voit le jour ; l’opération Chariot.
Lundi 30 mars 1942
Mise en garde des États-Unis
La précédente rencontre entre le maréchal et Pierre Laval n’est pas restée secrète très longtemps. Représentant les États-Unis, l’amiral Leahy prévient le chef de l’État français : un retour de Pierre Laval au pouvoir signifierait la rupture des relations diplomatiques entre les USA et la France. Pétain lui-même reconnait que “son retour serait catastrophique” et qu’il serait “capital de nous passer de lui”.
Chronologie Avril 1942
Vendredi 16 avril 1942
Pierre Laval de retour au gouvernement
Abandonne ses précédentes convictions au profit des désirs nazis, le maréchal Pétain nomme Pierre Laval comme chef du gouvernement, acceptant par la même occasion l’ensemble de ses propositions. La plupart des ministre démissionnent alors que les Allemands exigent aussi le renvoi de nombres collaborateurs personnels du maréchal. Sous la menace de l’occupant, l’acte constitutionnel n°11 est promulgué, faisant de Laval la véritable chef de l’État.
Samedi 17 avril 1942
Évasion du général Henri Giraud
Emprisonné le mois de mai 1940 et détenu dans la forteresse de Königstein, le général Henri Giraud – âgé de 63 ans – parvient à s’évader. Chaleureusement reçu à Vichy par le maréchal Pétain, Berlin exige de son côté que l’évadé se constitue prisonnier. Celui-ci accepte contre la libération de tous les prisonniers mariés et pères de famille. Les Allemands refusent, et le général Giraud disparait finalement dans la nature.
Mardi 21 avril 1942
Opération Abercrombie
Au Sud de Boulogne-sur-Mer, à proximité du village côtier de Hardelot, un raid anglo-canadien est mené dans la nuit du 21 au 22 avril pour une mission de reconnaissance tout en ayant pour objectif secondaire la destruction d’équipements ennemis. A l’issue de ce raid et après bien de nombreuses difficultés rencontrées, plusieurs projecteurs de défense sont détruits, sonnant la fin de cette opération qui n’aura pas duré plus de deux heures.
Chronologie Mai 1942
Vendredi 1er mai 1942
De Gaulle appel à manifester
En ce jour de fête nationale et sur les ondes de la BBC, le général de Gaulle déclare que « dans les pires drames de notre Histoire, c’est du peuple laborieux que se levèrent toujours les grandes vagues profondes dont la patrie sortit sauvée, libérée, renouvelée ». Puis il invite tous les Français et toutes les Françaises, à passer silencieusement et individuellement devant les statues de la République et devant les mairies de nos villes et de nos villages à partir de 18h30. »
Jeudi 7 mai 1942
Bataille de la mer de Corail
Après avoir conquis la Malaisie, les Philippines, les Indes néerlandaises et la Thaïlande, le Japon souhaite sécuriser le Pacifique sud en empêchant l’Australie de devenir une base aux Alliés. L’état-major nippon décide alors de s’emparer de Tulagi et de Port Moresby, dans le but de rendre l’Australie accessible à l’aviation japonaise. Une bataille aéronavale s’engage et pour la première fois, elle tourne à “l’avantage” de l’armée américaine, faisant renoncer les japonais à un projet de débarquement.
Lundi 18 mai 1942
Ouverture du camp de Sobibor
Dans le sud-est de la Pologne occupée, les nazis ouvrent le camp de concentration et de mise à mort de Sobibor. En deux ans et demi, plus de 150 000 Juifs y seront assassinés. Dans ce même temps, débute la construction du camp de Treblinka. Situé à 80 kilomètres de la capitale polonaise, il est prioritairement destiné à l’extermination des Juifs du ghetto de Varsovie. En un an et demi, 750 000 hommes, femmes et enfants y seront tués.
Mardi 26 mai 1942
Bataille de Bir Hakeim
En Libye, débute la bataille de Bir Hakeim. Pendant deux semaines, la première brigade française libre – placée sous le commandement du général Koening – parviendra à tenir tête aux armées italiennes et allemandes. Cette résistance héroïque permettra aux troupes britanniques de se replier et de se reconstituer pour lancer, quelques mois plus tard, une contre-attaque victorieuse à El-Alamein.
Mercredi 27 mai 1942
Attentat contre Reinhard Heydrich
A Prague, Reinhard Heydriche, Reichsprotektor de Bohême-Moravie, chef de la police et du RSHA, est victime d’un attentat organisé par des résistants tchèques, entrainés en Angleterre et parachutés quelques mois plus tôt. Blessé, il succombera de ses blessures le 4 juin suivant. Pour le remplacer, et après un intérim assuré par Heinrich Himmler, Ernst Kaltenbrunner est nommé à la tête du RSHA.
Dimanche 31 mai 1942
Émeute de la rue de Buci
Alors même sous occupation allemande, une “manifestation” est organisée par la Résistance communiste contre la politique de rationnement. Ainsi, les restaurants et épiceries de la rue de Buci sont rapidement envahis par une foule dense dans l’objectif de s’emparer de vivres. Plusieurs bagarres éclatent avec certains employés avant que la situation ne dégénère complètement. Deux gardiens de la paix sont abattus au revolver et une vingtaine de personnes sont arrêtées par la police.
Chronologie Juin 1942
Vendredi 5 juin 1942
Un convoi de déportés quitte la gare de Compiègne
Depuis la gare de Compiègne, un second convoi de déportés quitte la France vers l’est de l’Europe après celui du 27 mars. Celui-ci sera suivi d’un troisième, le 24 juin, depuis la gare de Drancy, avant un quatrième dès le lendemain 25 juin, puis un cinquième, le 28 juin, depuis la gare de Beaune-la-Rolande. En zone occupée, et dans le cadre de la “Solution finale,” c’est le début des déportations de masse.
Dimanche 7 juin 1942
Le port de l’étoile jaune devient obligatoire
En zone occupée, les Allemands imposent la port de l’étoile jaune. Mesure humiliante, elle s’applique à toutes nationalités confondues, y compris française, et dès l’âge de 6 ans. Selon le texte établit : “L’étoile des Juifs consiste en une étoile à 6 branches, noire, de la grandeur de la paume, en étoffe jaune ; portant en noir l’inscription « Juif ». Elle doit être portée, cousue solidement, de façon apparente, sur la poitrine, sur le côté gauche du vêtement”. Vichy, refusera de l’appliquer en zone libre.
Dimanche 7 juin 1942
Bataille de Midway
Dans le Pacifique, au large des îles Midway, les Américains remportent une gigantesque bataille navale. Quatre des six porte-avions japonais utilisés dans l’attaque de Pearl Harbor sont détruits. Cette bataille, initialement provoquée par les forces japonaises dont l’objectif était de détruire les forces aéronavales américaines pour qui elles représentaient un risque majeur dans ses objectifs de conquête, représente un véritable tournant dans l’histoire de conflit en Asie.
Lundi 22 juin 1942
Pierre Laval “souhaite la victoire de l’Allemagne”
Au cours d’un discours, Pierre Laval provoque un véritable scandale après avoir déclaré : “Je souhaite la victoire de l’Allemagne parce que, sans elle, le bolchévisme s’installerait partout”. Si la seconde partie de sa phrase représente la justification du chef du gouvernement, les Français eux, dans une très large majorité, ne retiennent que la première partie. Laval souhaiterait ainsi offrir la collaboration de la France à l’Allemagne, tout en maintenant des rapports cordiaux avec les USA.
Chronologie Juillet 1942
Mercredi 1er juillet 1942
Bataille d’El Alamein
En Egypte, et après leur victoire à Tobrouk le mois précédent, l’Afrikakorps du général Rommel et les troupes italiennes du général Navarini, se lancent dans une vaste offensive sur El-Alamein, là où sont justement retranchés des milliers de soldats britanniques. Après un mois de combats, l’attaque sera provisoirement stoppée, sans que la ville ne soit prise par les forces ennemies.
Lundi 6 juillet 1942
Départ du convoi des “45 000”
Au départ de Compiègne, un convoi composé d’environ 1 170 hommes quitte la France pour le camp de concentration et de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. Dans une importante majorité, les déportés sont des déportés “politiques”. Près d’un millier d’entre eux seraient des militants ou des sympathisants communistes. A leur arrivée, les détenus seront enregistrés sous les matricules 45 157 à 46 326. Seuls 119 personnes de ce convoi survivront.
Jeudi 16 juillet 1942
Rafle du Vél’ d’Hiv
La rafle du Vél’ d’Hiv a lieu à Paris, les 16 et 17 juillet 1942. Pour la première fois depuis le début de l’Occupation, femmes et enfants sont aussi la cible des 4 500 policiers mobilisés. Au terme de ces deux journées, 12 884 Juifs sont arrêtés puis emmenés dans différents lieux de rassemblement. Les familles elles, prennent la direction du Vélodrome d’Hiver. Elles y resteront 3 à 5 jours durant.
Dimanche 19 juillet 1942
La rafle manquée de Nancy
Ce jour-là, la rafle de Nancy doit être mise à exécution. C’est une scène qui se répète déjà – après la rafle du Vél d’Hiv – cette fois-ci cependant, elle se déroule plus loin de la capitale. Ce jour-là dès l’aube, les bottes des policiers français battent les pavés des rues de Nancy. Sur ordre de Vichy, 385 Juifs doivent être arrêtés. Pourtant, et grâce à la désobéissance de tout un service de police, 350 d’entre eux sont sauvés d’une arrestation certaine.
Chronologie Août 1942
Vendredi 7 août 1942
Offensive de Guadalcanal
Pour la première fois dans le Pacifique, les forces américaines passent à l’offensive. En faisant débarquer 16 000 hommes, les Alliés souhaitent s’emparer de l’île de Guadalcanal et les îles Salomon. Pris par surprise, les Japonais perdent rapidement l’aérodrome Henderson. Le mois suivant, d’autres offensives seront lancées, marquant officiellement la reconquête du Pacifique – jusqu’à présent sous domination nippone – par les Alliés.
Mardi 11 août 1942
“La Relève” de Pierre Laval et la libération de prisonniers
Après avoir proposé “la Relève” – principe consistant à l’échange d’ouvriers français contre la libération de prisonniers français – Pierre Laval obtient l’accord de Hitler pour l’envoi de 150 000 travailleurs contre 50 000 prisonniers. Ce 11 août, un premier convoi de détenus libérés arrive en France. Pour autant, l’appel à “la Relève” ne sera que peu suivi. Au 1er septembre suivant, à peine 17 000 Français – sur les 150 000 espérés – rejoindront volontairement l’Allemagne pour y travailler.
Mercredi 19 août 1942
Opération Jubilee – Le raid de Dieppe
L’opération Jubilee – caractérisée par le raid sur Dieppe – est une mission organisée et opérée par les Alliés. Destinée à rassurer Staline à propos de l’ouverture d’un front à l’Ouest de l’Europe, elle a aussi pour objectif de tester pour la première fois le “Mur de l’Atlantique”. Mais cette mission – mal préparée – se soldera par un terrible échec, dans lequel près de 1 200 soldats alliés trouveront la mort, dont 907 Canadiens.
Mardi 25 août 1942
Service obligatoire en Alsace-Moselle
En Alsace – région annexée au Troisième Reich – le gauleiter Robert Wagner fait publier une ordonnance instaurant l’incorporation obligatoire des Alsaciens dans la Wehrmacht. Quelques jours tôt, le 19 août, le gauleiter Josef Burckel avait imposé les mêmes conditions en Moselle. Près de 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans – qu’on appellera plus tard les “malgré-nous” – partiront se battre sous l’uniforme allemand.
Mercredi 26 août 1942
Vichy rafle les Juifs
Après que Pierre Laval se soit engagé auprès des autorités allemandes à procéder à l’arrestation de 10 000 Juifs, la police française déclenche ce jour-là une vaste série d’arrestations en zone libre. Près de 6 500 Juifs “apatrides” sont arrêtés et 3 500 autres sont extraits des camps de la partie sud de la France, dans lesquels ils étaient déjà internés. Envoyés à Drancy, ils seront ensuite déportés à Auschwitz au cours des semaines suivantes.
Chronologie Septembre 1942
Vendredi 11 septembre 1942
Rafle du Nord et du Pas-de-Calais
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, entre 500 et 600 Juifs sont arrêtés par la police et l’armée allemande. Venus de Bruxelles, les ordres tiennent la gendarmerie française dans le secret. Si quelques dizaines de personnes parviendront à s’enfuir – notamment grâce à l’aide de cheminots liés aux actions de la Résistance – 513 seront déportés depuis la gare de Lille-Fives. Dix-sept seulement en reviendront.
Vendredi 25 septembre 1942
Lise de Baissac et Andrée Borrel sont parachutées en France
Pour la première fois, les services secrets britanniques parachutent deux agents féminins en France. Toutes deux liées à l’organisation de la Résistance, Lise de Baissac organisera la réseau Artist, à Poitiers alors que Andrée Borrel rejoindre le réseaux Prosper, à Paris. Cette dernière sera arrêtés par la Gestapo en juin 1943, avant d’être exécutée en juillet 1944.
Chronologie Octobre 1942
Samedi 17 octobre 1942
Bombardement du Creusot
En Saône-et-Loire, les usines Schneider du Creusot, mises au service de l’effort de guerre de l’Allemagne nazie, sont bombardées par les Alliés, en toute fin de journée. Si la RAF bombarde à basse altitude, afin de permettre une meilleure précision des frappes, certaines habitations sont tout de même touchées, emportant la vie de 62 personnes.
Chronologie Novembre 1942
Mardi 3 novembre 1942
Seconde bataille d’El Alamein
Après avoir repoussé une dernière offensive menée par le général Rommel, les Alliés remportent une victoire décisive dans la “guerre du désert”. Lancée à l’initiative du maréchal Robert Montgomery, la contre-offensive britannique contre l’Afrikakorps – constituant la seconde bataille d’El-Alamein – se solde par la capture de 30 000 soldats allemands, obligeant les troupes de la Wehrmacht à se replier hors d’Egypte.
Dimanche 8 novembre 1942
Opération Torch
En Afrique du Nord, alors sous administration vichyste, plus de 100 000 soldats alliés débarquent dans le cadre de l’opération Torch. A l’aide de la Résistance française, Alger est prise en l’espace d’une journée. En revanche, les troupes anglo-américaines se heurtent à la résistance des troupes françaises. Le maréchal Pétain écrit au président Roosevelt : “J’ai toujours déclaré que nous défendrions notre Empire s’il était attaqué. Nous sommes attaqués, nous nous défendrons.”
Lundi 9 novembre 1942
Proclamation du général Giraud
Après avoir accepté la proposition américaine de prendre en charge les forces françaises présentes en Afrique du Nord, le général Giraud fait diffuser sa proclamation sur Radio-Alger : “Depuis deux ans vous avez scrupuleusement appliqué les conventions d’armistice malgré les violations répétées de nos adversaires. Aujourd’hui, l’Allemagne et l’Italie veulent occuper l’Afrique du Nord. L’Amérique les prévient de nous assurer de son appui loyal et désintéressé. […] Je reprends ma place parmi vous au combat. […] L’armée d’Afrique tient entre ses mains le destin de la France.” Le Maroc et l’Algérie basculent dans le camp allié.
Mardi 10 novembre 1942
Hitler décide d’envahir toute la France
Essuyant le refus de Pierre Laval d’entrer en guerre contre les “envahisseurs”, Hitler décide l’occupation totale de la France et l’installation de têtes de pont en Tunisie. A Vichy, de nombreux généraux et autres proches collaborateurs du maréchal Pétain l’invitent à rejoindre rapidement l’Afrique. Mais celui-ci refuse : “Je ne partirai pas, je suis responsable du sort et de la vie des Français, des prisonniers, des travailleurs en Allemagne, j’ai fait le don de ma personne à la France”.
Mercredi 11 novembre 1942
Armistice franco-allié
Après avoir résisté pendant trois jours – malgré une écrasante infériorité numérique – les troupes de Vichy déposent les armes et l’armistice est signé au Maroc. Plus de 1 300 soldats français ont été tués, 2 000 autres blessés et une dizaine de navires ont été coulés. Le général Juin, commandant des troupes françaises d’Afrique du Nord, donne désormais l’ordre de se préparer à résister aux Allemands.
Mercredi 11 novembre 1942
Les Allemands envahissent la zone libre
Peu avant sept heures du matin, les postes frontaliers annoncent la franchissement de la ligne de démarcation par les troupes allemandes. Si l’armée d’armistice – dotée de moins de 100 000 hommes – avait dans un premier temps reçu l’ordre de résister, celui-ci fut finalement annulé. Seul le commandant de la division de Montpellier – de Lattre de Tassigny – refusera d’obéir, tentant de rejoindre avec quelques éléments le plateau des Corbières. En vain.
Mercredi 11 novembre 1942
Vichy livre la Tunisie à l’Allemagne
Afin de combattre les armées alliées débarquées en Algérie, Vichy autorise l’Allemagne à prendre possession de la Tunisie. Dans ce même temps, le maréchal Pétain autorise la création d’une Phalange africaine – essentiellement constituée de pieds-noirs – pour combattre les forces alliées et les forces gaullistes engagées en Afrique du Nord.
Vendredi 13 novembre 1942
Pierre Laval obtient les pleins pouvoirs
Le Reich continuant à faire pression sur le gouvernement français pour que celui-ci déclare la guerre aux Alliés, le maréchal Pétain rejette un nouveau diktat allemand qui allait en ce sens. Néanmoins, à titre de compensation, il signe l’acte constitutionnel n°12 stipulant : “Hors les lois constitutionnelles, le chef du gouvernement pourra, sous sa signature, promulguer les lois ainsi que les décrets. Pierre Laval obtient ainsi les pleins pouvoirs, entrainant à Vichy une vaste vague de démissions.
Samedi 14 novembre 1942
Vichy perd l’Empire
Après avoir capitulé et s’être rendu aux Américains, l’amiral Darlan prend le pouvoir politique en Afrique du Nord, sous le titre de haut-commissaire, alors que Giraud passe commandant en chef et le général Juin commandant des forces terrestres. Dans ce même temps, l’Afrique-Occidentale-française vient s’ajouter aux pertes de Vichy. En parfaite coopération avec les Alliés, et en opposition au gouvernement français, l’Empire reprend ainsi la lutte contre l’Allemagne nazie.
Vendredi 27 novembre 1942
Sabordage de la flotte française à Toulon
Très tôt dans la journée et alors que les Allemands entrent dans l’arsenal pour s’emparer des navires français, les Amiraux Dornon et de Laborde ordonnent le sabordage de la flotte militaire, rejetant par la même occasion les appels de de Gaulle et Darlan à rejoindre l’Algérie. Pierre Laval appelle Toulon et donne l’ordre d’éviter tout incident avec l’occupant. Mais la Wehrmacht a déjà coupé les communications, l’ordre ne sera jamais transmis. Près de 90% de la flotte française est détruite.
Samedi 28 novembre 1942
La bataille de la Réunion
A deux heures trente du matin, le contre-torpilleur Le Léopard fait débarquer une soixantaine d’hommes à Saint-Denis qui, très rapidement, s’emparent du palais gouvernemental. Plus tard dans la journée, la résistance locale tente de prendre Le Port mais dans un même temps, une batterie ouvre le feu sur le Léopard. Le navire s’éloigne, puis riposte. Deux jours plus tard, la reddition sera confirmée et la Réunion rejoindra la France libre.
Chronologie Décembre 1942
Jeudi 3 décembre 1942
Loi sur les stocks d’armes clandestins
Alors que le maréchal Pétain refuse – provisoirement – de siéger au Conseil des ministres et que les frais d’occupation de l’armée allemande passe de 400 à 500 millions de francs par jour, Pierre Laval, dont l’impopularité de cesse de grandir, fait promulguer une loi obligeant tous les Français, sous peine de mort, à déclarer les stocks d’armes clandestins dont ils auraient connaissance.
Jeudi 24 décembre 1942
Assassinat de l’amiral Darlan
A Alger, l’ancien dauphin du maréchal Pétain à Vichy, dont ce dernier lui avait retiré la nationalité française un mois plus tôt, et qui s’était désormais rallié aux Alliés, est assassiné par Fernand Bonnier de La Chapelle, jeune résistant royaliste. Arrêté et au terme d’un procès expéditif qui n’apportera jamais les lumières sur les commanditaires de son acte, il sera exécuté deux jours plus tard.
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