La bibliographie de Fortitude regroupe et présente l’ensemble des ouvrages utilisés pour la conception de la chronologie de la Seconde Guerre mondiale, pour la rédaction des articles présentés sur ce site internet, pour la réalisation de certaines vidéos ainsi que pour les publications partagées sur les réseaux sociaux.
Ce catalogue, qui prolonge l’exposition présentée au musée de l’Armée, se concentre sur l’année cruciale qu’est 1940 en la plaçant « à hauteur d’hommes ». Année de la défaite, c’est aussi l’année de la signature des armistices, des débuts de l’occupation, de la création de la France de Vichy par le maréchal Pétain, de l’émergence sur la scène publique du général de Gaulle… Cet ouvrage décrypte ces événements et leurs conséquences sur les Français, s’interroge sur la manière dont ceux-ci vivent l’année 1940 en tant que prisonniers de guerre, internés, réfugiés, habitant en zone annexée, occupée, non occupée, dans les territoires de l’Empire, jusqu’à Londres, ville de la liberté.
Quand les alliés bombardaient la France - Eddy Florentin
Près de 600 000 tonnes de bombes ont été larguées par les aviations anglaise et américaine sur plus de 1 570 localités françaises entre juin 1940 et mai 1945. Plus de 90 000 immeubles ou maisons ont été détruits et 45 000 rendues inhabitables. On peut s’étonner qu’Eddy Florentin soit le premier à raconter et à recenser d’une manière aussi exhaustive ces drames qui ont ensanglanté tant de villes et de villages. Quand les Alliés bombardaient la France s’attache à expliciter la raison des raids, à décrire leur préparation, leur exécution tantôt vue du ciel, tantôt vue du sol, leurs résultats par rapport aux objectifs. Au-delà du récit appuyé tant des archives britanniques, américaines et françaises, et sur des témoignages directs, ce livre est un instrument de référence qui n’a aucun précédent dans la bibliographie de la guerre en France.
Jour-J heure par heure - Marc Laurenceau
À travers plus de 350 événements précis qui ont marqué le Jour-J, point de départ de la libération de l’Europe de l’Ouest, Marc Laurenceau nous fait revivre heure par heure, minute après minute, l’opération Overlord. Ces « instantanés » chronologiques nous éclairent sur les enjeux, les moyens engagés et les conséquences de l’une des offensives militaires des plus audacieuses. Marc Laurenceau s’intéresse à la seconde guerre mondiale, et plus précisément à la bataille de Normandie. Après avoir parcouru ces lieux chargés d’histoire que sont les plages de Débarquement et le bocage normand, il leur dédie depuis 2003 un site internet reconnu, qui le fait participer à des émissions radio et télé, ainsi qu’à des publications. Il est également à l’origine de l’association « D-Day Overlord : mémoire de la bataille de Normandie ».
Le débarquement de Provence - Pierre Dufour
15 août 1944. Autant le débarquement en Normandie du 6 juin 1944 reste dans toutes les mémoires, autant celui de Provence, commencé le 15 août 1944, demeure méconnu. Jusqu’au 12 septembre, neuf cent mille hommes, cent soixante-dix mille véhicules et quatre millions de tonnes de matériel et d’approvisionnements débarquèrent sur la côte méditerranéenne pour contribuer à la libération du territoire national et à la victoire finale. Au coeur de l’action, la célèbre 1re armée française du général de Lattre de Tassigny, qui représentait massivement la France combattante. Elle était composée, dans sa très grande majorité, par des unités de l’armée d’Afrique qu’avaient préservées les généraux Weygand et Juin. Équipées de façon américaine selon les accords d’Anfa en 1943, ces troupes qui venaient de s’illustrer dans les campagnes de Tunisie et d’Italie refoulèrent peu à peu l’ennemi par une série de combats éclatants. Ce sont ces hauts faits d’armes que retrace magistralement ici l’historien Pierre Dufour.
Ils se sont battus - Christophe Dutrône
La défaite de 1940 demeure le plus grand drame politique et moral qui ait secoué la France au XXe siècle. Battus en six semaines, les Français en conservent depuis lors l’idée d’une armée nationale sous-équipée et d’un pays mal commandé, plus prompt à fuir qu’à résister à l’ennemi. Plus largement, le « syndrome de quarante » est un traumatisme profond dans la mémoire collective qui a aujourd’hui encore sa part dans le sentiment de déclin et le manque de confiance récurrent des Français envers eux-mêmes. Pourtant, de quoi parle-t-on ? L’armée française s’est-elle à ce point déshonorée dans la fuite ? Appuyé pour la première fois sur des images prises par des soldats français et non sur les habituelles photos de de la propagande allemande, ce livre apporte les preuves irréfutables du contraire. Il montre que l’armée française s’est battue avec courage et aussi que l’ennemi a commis, dès le début du conflit, des crimes impardonnables. Voici, en images, l’histoire réelle et occultée des combats meurtriers et souvent héroïques livrés par l’armée française du 10 mai au 25 juin 1940.
Commando Kieffer - Benjamin Massieu
Après la Normandie, l’autre grand fait d’armes du Commando Kieffer. « Commando Kieffer ». Deux mots, un mythe, qui évoquent un lieu et une date Ouistreham, le 6 juin 1944. Dans l’ombre du Jour J, un autre grand fait d’armes des commandos de Philippe Kieffer est oublié : Flessingue, le 1er novembre 1944. Après leur éprouvante campagne de Normandie, les commandos français sont de nouveau déployés sur le front au début du mois d’octobre 1944. Cette fois, ils doivent débarquer à Flessingue sur l’île de Walcheren, l’un des plus formidables points de défense mis en place par les nazis. L’enjeu est crucial pour la poursuite de la guerre sans le contrôle de l’Escaut, les Alliés ne pourront pas utiliser le port d’Anvers dont ils se sont emparés intact grâce à l’action de la résistance belge. Sans Anvers, c’est tout l’approvisionnement du front et donc la poursuite de la guerre et l’invasion de l’Allemagne qui se trouveront compromis. Au terme de violents combats, l’opération Infatuate aboutit à ce que le général Eisenhower qualifiera d' »un des faits d’armes les plus courageux et les plus audacieux de toute la guerre ». Mais la campagne des Pays-Bas est loin d’être terminée pour les commandos français qui poursuivent leurs opérations contre les îles néerlandaises où les Allemands se sont retranchés, jusqu’à la fin du conflit. C’est sur cette campagne longtemps oubliée et négligée derrière le seul symbole des Français du Jour J que ce livre se propose de revenir.
Mai-Juin 1940 : les causes de la défaite - Dominique Lormier
La défaite de 1940 a ébranlé la France entière ainsi que la communauté internationale. Une des plus grandes puissances du monde, une armée de près de cinq millions d’hommes était vaincue en quelques semaines. Les responsables n’ont jamais été présentés en détail ; le sujet est resté tabou en France. La plupart du temps les chefs militaires ont été accusés et ces derniers ont cherché à se couvrir en trouvant des boucs émissaires parmi les cadres subalternes et certaines personnalités politiques… La victoire de 1945 a quasiment clos le débat. Pour la première fois, cet ouvrage présente les raisons et déchiffre les responsabilités, aussi bien sur le plan militaire, que politique, diplomatique et intellectuel… Un panorama inédit sur un sujet encore tabou en France.
La première armée française - Claire Miot
Le 15 août 1944, la première armée française débarque en Provence. Comptant dans ses rangs quelque 300 000 soldats, elle libère, à l’été, les grandes villes du sud de la France. Elle sera envoyée ensuite en Allemagne, dans les Alpes et dans l’Italie du Nord. Cette première armée française est dirigée par le général de Lattre de Tassigny, l’homme qui représenta la France à la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie, le 8 mai 1945. La première armée française se voit confier un triple rôle : diplomatique, politique et militaire. Instrument de reconquête de la grandeur nationale quatre ans après la défaite, il lui incombe non seulement de faire la preuve, sur le champ de bataille, de la capacité du pays à se libérer lui-même, mais aussi de le hisser au rang des puissances victorieuses. Elle doit aussi, en intégrant des milliers de combattants venus de la résistance intérieure, agir comme le symbole de l’unité retrouvée de la Nation. Enfin, héritière de l’armée de la défaite et de l’armée de Vichy discréditées, elle doit faire face aux aspirations de rénovation que réclame la société française de la Libération.
D-Day : les soldats du débarquement - Giles Milton
Soixante-quinze ans ont passé depuis le jour du débarquement de Normandie. Ce petit matin de juin, la plus grande invasion par la mer jamais organisée dans l’Histoire allait s’avérer cruciale dans le dénouement de la Deuxième Guerre mondiale. La bataille, aux dimensions épiques, impliqua 156 000 hommes, 7 000 bateaux et 20 000 véhicules blindés. Les événements du 6 juin 1944 furent menés par des individus héroïques, qui combattirent jusqu’à ce que les défenses allemandes soient détruites. C’est l’histoire de ces hommes (alliés, allemands, français) qui est racontée ici. Pour évoquer les événements du D-Day, Giles Milton rapporte les récits des survivants : le jeune conscrit allié, le défenseur d’élite allemand, le résistant français. Depuis les stratèges du QG jusqu’aux soldats de la Wehrmacht dans les bunkers, D-Day : Les soldats du débarquement évoque avec force la terreur absolue de ceux qui étaient pris au piège de la ligne de front de l’Opération Overlord. Milton donne également la parole à ceux que l’on n’avait jamais entendus : la fille du boucher du village, la femme du commandant du panzer, le chauffeur du général.
D'un armistice à l'autre - Alain du Beaudiez
11 novembre 1918 et 22 juin 1940, le wagon de Rethondes est le lieu emblématique où sont signés deux armistices, le premier couronnant une glorieuse victoire française, le second sanctionnant une humiliante débâcle. Comment, si peu de temps après avoir triomphé, la France a-t-elle pu connaître la plus écrasante défaite de son histoire ?
Au bout de quatre années meurtrières, l’armistice de 1918 fait de Paris la capitale d’une Conférence de la Paix que l’on voulait grandiose, mais qui contient en réalité les prémices d’un nouvel ordre géopolitique fait d’instabilités : ni la disparition des empires vaincus, ni la nouvelle carte du monde dessinée à la fin de la Première Guerre mondiale, ni la création de la Société des Nations n’empêcheront les régimes fascistes et nazis, portés par un désir de revanche, d’arriver au pouvoir dans une Italie lésée et une Allemagne humiliée. Un deuxième conflit mondial est alors inévitable.
Analysant les différents aspects économiques, politiques, militaires et humains de la période trouble de l’entre-deux-guerres, Alain du Beaudiez s’emploie à expliciter les causes de l’improbable retournement de situation qui eut lieu à Rethondes.
Histoire politique
Nous étions seuls - Gérard Araud
« Quand on a de tels alliés, on n’a pas besoin d’ennemis ! » constate Gérard Araud dans cette relecture inédite de l’entre-deux-guerres. Un regard passionnant sur cette période cruciale où la France,lucide et terriblement seule, se battait pour sauver la paix.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France sort victorieuse mais épuisée, durablement blessée dans sa chair et sur son territoire. L’Allemagne n’accepte pas sa défaite et se sent humiliée par le traité de Versailles. L’Angleterre, qui a limité les pertes grâce à sa géographie, trouve que la France se plaint trop. Quant aux États-Unis, ils n’ont qu’une obsession : récupérer l’argent prêté. Et en ne ratifiant pas le traité, les Américains rendent caduque la sécurité de notre frontière. Le rêve de Clemenceau d’une entente à trois s’évanouit, trahi par ses alliés. C’est en diplomate que Gérard Araud retrace cette histoire, agrémentée de savoureux portraits : Poincaré, Briand, Berthelot, Lloyd George dont Clemenceau dit qu’il est « capable de mentir huit fois dans la même journée ! », Saint-John Perse, Keynes, Barthou ou Daladier. Il raconte les avancées, les reculades, les espoirs et les trahisons de chaque acteur jusqu’au précipice de la Seconde Guerre mondiale. Au moment où la guerre est de retour en Europe et où pèse l’ombre du passé, voici une formidable et nécessaire leçon d’Histoire.
Les 50 discours qui ont marqué la Seconde Guerre mondiale - Dominique Mongin
Les discours sont des armes en temps de guerre. Ils doivent exhorter au courage, exalter le patriotisme, calmer les impatiences, pousser au combat, démoraliser l’adversaire. Par la voix, il s’agit d’électriser les foules, d’éviter qu’elles ne s’interrogent sur l’issue des combats et qu’elles ne contestent la légitimité des pouvoirs. Au cours des années 1930 et 1940, la radiodiffusion se généralise. Désormais, des centaines de milliers d’hommes peuvent écouter en même temps les discours des dirigeants, dont le rôle ne consiste pas seulement a ordonner, mais aussi a informer – ou a désinformer. Ce livre propose une lecture originale de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale a travers cinquante discours qui en ont marque le cours, prononcés par les principaux acteurs du conflit : Chamberlain, Churchill, Daladier, Eisenhower, Franco, de Gaulle, Goebbels, Himmler, Hirohito, Hitler, Mussolini, Pe tain, Pie XII, Roosevelt, Staline, etc. Chaque discours est replace dans son contexte historique et mis en perspective avec les grandes décisions qui ont rythmé le déroulement de la guerre.
Le front populaire - Jean Vigreux
Événement mythique, inscrit au panthéon des gauches, le Front populaire (1934–1938) a laissé des traces profondes dans la société française. Ces quatre années, tiraillées entre espoir et désenchantement, présentent une densité rare : à la séquence politique incarnée par la figure de Léon Blum et la lutte antifasciste s’ajoutent un mouvement social d’une ampleur remarquable, mais aussi un foisonnement culturel sans précédent. Jean Vigreux relate l’histoire d’une époque fondatrice qui, depuis quelques années, s’est beaucoup enrichie, notamment grâce à l’ouverture et à l’analyse d’archives nouvelles : celles des banques suisses, celles de Moscou, et peut-être plus encore celles des départements, qui révèlent avec quelle intensité ce Front populaire a été vécu jusque dans chaque village de France.
Les grandes guerres - Nicolas Beaupré
[…] La démobilisation culturelle et le retour à la mobilisation politique se déroulent dans une atmosphère de tensions et de modernisations artistiques, entre cultures des masses et culture de masse. Une attention particulière est portée aux relations internationales, aux traités, à l’esprit de revanche, en même temps qu’aux efforts des pacifistes, à la SDN, à Briand… Alors que la France abandonne en partie à regret une politique de puissance en Europe, le terrain colonial devient bientôt le seul où cette politique impérieuse peut pleinement s’exprimer, notamment en 1931 à travers une impressionnante exposition coloniale. Avant que tout ne bascule, de nouveau, dans des crises multiples, financières, économiques et politiques, pour aboutir à la catastrophe de mai-juin 1940 et, avec elle, à la mise à mort des principes républicains… Pour restituer ce « passé qui ne passe pas », Nicolas Beaupré a su trouver la bonne distance, entre passion et parti pris, pour nous faire comprendre et partager les enjeux d’une des périodes les plus dramatiques et controversées de l’histoire de France.
France 1918 - 1940 - 1945 - Claude Faisandier
Que s’est-il passé, en France durant la période qui couvre la fin de la Première Guerre mondiale à la fin de la Seconde ? Dans cet ouvrage qui se veut complet et accessible au large public, Claude Faisandier fait le point sur 27 années bouleversées par la guerre et la politique en France, analyse scrupuleusement les différentes raisons qui ont pu conduire à la défaite de juin 1940 et la manière dans le peuple français a accepté, ou s’est révolté, contre l’occupant allemand. Aucun ouvrage, à ce jour, n’aborde l’Histoire sous ce prisme : la plupart des ouvrages se limitant à l’entre-deux-guerres ou, de manière plus restreinte, à l’une des deux guerres uniquement. L’originalité de ce texte est qu’elle va plus loin que l’entre-deux-guerres en s’arrêtant à l’Armistice du 8 mai 1945.
Dictionnaire de la vie politique française au xx siècle - Jean-François Sirinelli
Faits, acteurs et débats : toutes les clefs pour comprendre plus d’un siècle de vie politique française, pour mieux cerner les enjeux actuels et pour réinvestir un débat politique en mal de crédibilité. Cette nouvelle édition, totalement actualisée, est publiée pour la première fois en poche.
La France sous l’Occupation
Nouvelle histoire de l'occupation - Eric Alary
Le 14 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris. C’est le début de quatre longues années d’occupation de la France. Comment les Allemands l’ont-ils envisagée ? Comment l’ont-ils préparée ? Quelles idées se faisaient-ils de leurs voisins d’outre-Rhin ? Comment se sont-ils comportés avec eux, à Paris ou en province ? Ont-ils manifesté de l’empathie pour les populations qui subissaient vexations et pénuries ? Ou au contraire de la morgue à l’encontre des vaincus qu’ils dépouillaient ? Comment ont-ils vécu entre eux ? Ont-ils été libres d’agir comme ils le souhaitaient ? Quelles sont les images qu’ils conserveront après-guerre de cette période si particulière ? Telles sont, parmi bien d’autres, quelques-unes des questions auxquelles répond Éric Alary dans cet ouvrage novateur. D’une plume alerte, puisant essentiellement aux sources allemandes, en grande partie inédites, il livre une histoire à la fois renouvelée – bien loin des poncifs habituels et des simplifications a posteriori – et incarnée, grâce aux nombreux destins individuels dont il se fait l’écho au moyen de témoignages éclairants. Cette grande synthèse, où se toisent regards français et allemands, arrive à point nommé pour combler un manque sur cet épisode tragique.
Chroniques de la vie des français sous l'occupation - Emmanuel Thiébot
De la déclaration de guerre à la Libération, mille et un témoignages inédits et documents d’époque encore jamais publiés sur la vie quotidienne des Français sous l’Occupation et tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Un récit émouvant et plus de 350 documents exceptionnels sur cette page majeure de notre histoire nationale qu’est l’Occupation et qui continue à faire débat et à nourrir notre mémoire.
Nous les enfants de la guerre - Bénédicte Vergez-Chaignon, Dominique Missika
Raconter en images la vie des enfants sous l’Occupation est inédit. Il faut retrouver les traces de ces destins, les plus terribles comme les plus ordinaires. Tous les enfants ont en commun d’avoir continué à jouer aux billes ou à la poupée, à s’amuser aux séances de Guignol ou à construire des cabanes dans la forêt. Parfois jusque dans les camps d’internement où les enfants juifs sont parqués avant d’être déportés. Mais avoir 10 ans en 1940, c’est aussi être obligé de quitter sa maison pendant l’exode, de se cacher si on est juif, c’est être exposé à la faim et au froid, ébranlé par les séparations, les deuils, l’absence de son père ou de son frère, prisonniers de guerre ou partis pour le STO. Autant de souvenirs enfouis et ici restitués grâce à des lettres retrouvées, des rédactions, des photos de classe ou des albums de famille, des dessins, des témoignages, des jouets conservés dans les greniers. Car si les enfants subissent l’Histoire, ils y participent aussi à leur manière, à leur hauteur. On n’oublie pas son enfance, elle vous marque à jamais. Un magnifique album pour comprendre et découvrir la vie quotidienne des enfants de la guerre.
Comme un Allemand en France - Aurélie Luneau, Jeanne Guérout, Stefan Martens
Ils sont 80 000 en 1941, près d’un million à la veille du débarquement en juin 1944. Issus de tous les milieux et de toutes les régions, certains quittent leur foyer pour la première fois. Cinq années durant, ces Allemands qui occupent la France écrivent à leur familles, se confient à leurs journaux intimes, croquent leur quotidien dans des calepins, photographient les paysages. Avec le temps, leurs sentiments évoluent. Les lettres des premiers mois se veulent rassurantes, et même fanfaronnes ; peu à peu, le doute s’installe. Certains ont une foi absolue en Hitler. D’autres, tel le jeune soldat Heinrich Böll, futur Prix Nobel de littérature dont les lettres sont traduites pour la première fois, sont gagnés par l’empathie et tissent des liens avec les Français. Il a fallu deux années de recherche en Allemagne pour trouver, sélectionner et rassembler ces écrits complètement inédits en France. Ils renouvellent de manière passionnante notre regard sur cette période. Entre les lignes se dessine un nouveau visage de l’Occupant, plus complexe, plus subtil. Sous la plume des Allemands, une autre guerre nous est racontée. Un livre sous le double regard d’historiens français et allemand, spécialistes de la période.
La vie des français sous l'occupation - Emmanuel Thiébot
Une histoire de l’Occupation à travers ses images les plus marquantes et des documents exceptionnels. Le 14 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Paris. C’est le début de quatre longues années d’occupation de la France. La vie des hommes, des femmes, des enfants en est bouleversée de façon dramatique, petite et grande histoire se mêle, marquant les mémoires à jamais. De la déclaration de guerre à la Libération, comment les familles ont-elles appris à vivre quand même, dans un pays morcelé et divisé idéologiquement et un monde en guerre ? Photographies, rares pour certaines, tracts, journaux racontent en détail et avec émotion l’exode, l’école, l’encadrement de la jeunesse, le rationnement, les soubresauts de la vie politique, le travail, les nouvelles façons de se nourrir, de se déplacer ou de se vêtir, mais aussi de se divertir, de rire, de lutter.
La France en guerre - Chris Millington
Dans une synthèse très complète, l’historien Chris Millington offre une approche renouvelée de la France durant les années 1940-1945 au prisme de l’historiographie la plus actuelle : la question du genre, notamment le rôle des femmes combattantes, la question raciale éclairant des épisodes méconnus de la guerre dans l’Empire français ou encore le long travail de la mémoire.Au fil d’une chronologie resserrée, l’auteur raconte cette histoire selon les temporalités des différents territoires de la France : la guerre y a trouvé des prolongations différentes que l’on soit à Paris, en Zone sud, en Algérie ou en Guadeloupe…Loin des grands affrontements politiques à la Une des journaux, l’ouvrage s’attache aux parcours des Français confrontés à un événement d’une telle ampleur historique qui est associé pour beaucoup à la souffrance due à la faim ou aux persécutions.Des figures héroïques ou de simples témoins s’en détachent à l’instar de la résistante fondatrice du réseau du musée de l’Homme, Agnès Humbert ou du journaliste Léon Werth, qui donnent à ce livre une dimension très vivante et presque palpable plus de soixante-quinze ans après.
Les français dans la guerre - Bénédicte Vergez-Chaignon
En ouvrant ce livre, on découvre d’emblée une foule anonyme que salue le maréchal Pétain, immédiatement reconnaissable. Qui sont ces gens ? Des Français emplis d’espoir alors qu’ils éprouvent chaque jour une guerre qui n’en finit pas. Pour cause de restrictions, on se déplace à vélo sinon à pied, et l’on observe le couvre-feu. Il n’y a plus de sucre, de beurre ni d’oeufs. Et si les affiches offrent l’image avenante d’une femme au foyer, mère d’une famille nombreuse, et que comble un mari heureux, la vie matérielle est difficile, entravée par les multiples interdits et la menace des répressions. Voici, en couleurs, ces cinq années de guerre grâce à des documents originaux et à des photographies inédites ou méconnues, qui restituent dans le moindre détail cette histoire, du traumatisme de la défaite à la victoire et au retour d’une vie normale.
La Résistance
500 combattants de la libération - Jean-Christophe Notin
Ils étaient boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire, instituteur… Ils débutaient leurs études ou avaient déjà vécu l’enfer des tranchées. Ils n’avaient souvent rien en commun, sauf le principal : le refus de l’inacceptable. Ils se sont donc dressés contre l’Occupant et ses complices de Vichy. Dès 1940 pour beaucoup. Et quand bien même cela fut plus tard, qui oserait le leur reprocher ? Il n’est jamais assez rappelé que Résistants et Français libres furent des volontaires. S’ils furent mobilisés, ce ne fut que par leur conscience. Jean-Christophe Notin esquisse le portrait de 500 d’entre eux suivant le même principe que celui qui a fait le succès de son compte Twitter Paroles de Combattants de la Libération (récemment adapté par France-Télévision) : une photo, une légende très courte évoquant un ralliement, une évasion, la dernière lettre avant l’exécution… Inexorablement, au gré de ces parcours réduits à ce qu’ils eurent d’essentiel, s’installe un effet-miroir poussant chacun à se poser la question : moi qui suis boulanger, mère au foyer, militaire, prêtre, secrétaire ou instituteur, aurais-je eu le même courage qu’eux ?
On les appelait les Résistants - Philippe Valode
18 juin 1940. Dès avant l’armistice, l’appel du général de Gaulle fait naître l’idée de Résistance. Elle constitue l’expression d’un double refus de la dictature nazie et du régime collaborateur de Vichy, mais aussi la volonté de défense des grandes valeurs démocratiques. Pas à pas, des difficiles premiers semestres à son expansion spectaculaire en 1944, elle va contribuer à entretenir l’espoir d’une libération prochaine, tout en condamnant l’équipe Pétain-Laval qui considère les Anglo-Américains comme des envahisseurs. Protéiforme, la Résistance n’est toutefois pas une. Elle se divise non seulement entre gaullistes, démocrates-chrétiens, socialistes, radicaux, communistes, royalistes et même quelques extrémistes de droite, mais aussi entre plus de vingt mouvements et trois cents réseaux… Sans compter l’infinie variété des engagements, du saboteur au maquisard, de l’agent de liaison au codeur de messages, du passeur au spécialiste des attentats, de l’espion infiltré au paysan offrant abri et nourriture… C’est cette complexité – et ces contradictions parfois sanglantes – qu’illustre cet ouvrage, en resituant les principaux acteurs d’une véritable épopée en trois grandes » familles » : les héros tragiques, les personnalités saillantes, les » femmes et hommes de lumière « . Tout en s’efforçant d’éclaircir ces grandes énigmes que demeurent la trahison de Jean Moulin, celle du général Delestraint ou encore l’exécution de l’amiral Darlan.
Les combattantes de la liberté - Dominique Lormier
31 portraits derésistantes qui ont combattu pour la liberté, figures inspirantes de l’histoire contemporaine, enfin sorties del’ombre.
Longtemps et injustement ignorées, les femmes ont pourtant joué un rôle essentiel dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Agente de liaison, opératrice radio, responsable de journaux clandestins, combattante dans les maquis, au péril de leur vie, elles ont participé à la victoire des Alliés et au sauvetage des juifs.
À travers 31 portraits de résistantes françaises et étrangères, Dominique Lormier nous fait revivre les heures sombres de l’Occupation, aux côtés de femmes d’exception ayant refusé de se soumettre et qui, par tous les moyens, de l’action clandestine à la lutte armée, ont défi é le nazisme.
Elles s’appelaient Lucie, Germaine, Geneviève, Joséphine… des héroïnes de l’ombre toutes unies par un but commun : la liberté.
Dominique Lormier, historienet écrivain, membre de l’Institut Jean Moulin, prix de la Légion d’honneur, est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance. Il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages, dont Nouvelles histoires extraordinaires de la Résistance et Les grandes affaires de la Libération aux éditions Alisio.
Résistances - Patrick Rotman
Pendant la traversée des années noires, la Résistance n’est pas une, mais multiple. L’agent de renseignement qui espionne une base sous-marine, la femme à bicyclette qui assure les liaisons, le saboteur qui fait sauter une usine, le combattant qui jette une grenade sur un convoi, le maquisard qui attaque une unité de la Wehrmacht, le radio parachuté, le cheminot qui relève les horaires des trains ont tous été résistants. Ils n’ont pas fait la même résistance. Ils ont fait l’histoire de la Résistance. Ce livre propose par un récit vivant de raconter, dans sa diversité, l’armée des ombres, fantassins et chefs mêlés, à travers les destins croisés d’une trentaine de femmes et d’hommes, célèbres ou méconnus, aux profils très différents : Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Lucie et Raymond Aubrac, Pierre Brossolette, Jeanne Bohec, Henri Frenay, Georges Guingouin, Denise Jacob, Jean Moulin, Serge Ravanel, Marcel Rayman, Henri Rol-Tanguy parmi beaucoup d’autres.
Les vérités cachées de la Résistance - Dominique Lormier
Non, il n’y a pas eu en France quarante millions de collabos en 1941, devenus quarante millions de résistants en 1944 ! Au-delà des mythes réducteurs et simplificateurs, Dominique Lormier revisite ici l’histoire de la Résistance pour en dévoiler certains aspects cachés ou méconnus. Il explique son rôle primordial en France dans la victoire des Alliés, la remarquable organisation des groupes en Charente, dans le Lot-et-Garonne et les Landes, les réseaux d’évasion du Pays basque, l’action du corps franc Pommiès, l’une des unités les plus remarquables de la Résistance française… Il fait aussi revivre la bataille du Médoc, en avril 1945, quand la brigade FFI Carnot vainc, dans les pires conditions, une puissante poche fortifiée allemande. Mais il n’ignore ni l’ampleur de la délation et de la trahison – qui ont frappé certains maquis et leurs hommes -, ni les incroyables affaires Guingouin et Leblanc – qui ont mis en cause d’authentiques résistants injustement salis par d’anciens collabos après la guerre -, ni les crimes impunis de la Résistance italienne… Enfin, il démontre que, contrairement à ce qui est parfois écrit et affirmé, la Résistance française a joué un rôle efficace dans le sauvetage des juifs. Un ouvrage captivant, reposant sur des documents et des témoignages souvent inédits, qui rappelle aussi que les premiers résistants, aujourd’hui tombés dans l’oubli, venaient de tous les horizons politiques et de toutes les classes sociales.
Persécutions, rafles et déportations
Aucun de nous ne reviendra - Charlotte Delbo
Aucun de nous ne reviendra est, plus qu’un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d’une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l’ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d’intensité au-delà duquel il ne reste que l’inconscience ou la mort. Elle n’a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n’est plus de place en ces lieux pour l’individu. « Une voix qui chuchote, déchirante. Un chuchotement à fleur de vie et d’horreur. Cette voix une fois entendue vous obsède, ne vous quitte plus. Je ne connais pas d’œuvre comparable à celle de Charlotte Delbo, sinon Guernica, sinon le film Nuit et brouillard, même pudeur, même déchirure, même atroce tendresse, chez cette femme, chez Alain Resnais. Cette douloureuse et bouleversante incantation est de ces livres rares qui laissent soudain le lecteur en pays étranger à lui-même. » (François Bott, L’Express, 1970) Aucun de nous ne reviendra est paru aux Éditions de Minuit en 1970.
Auschwitz expliqué à ma fille - Annette Wieviorka
Peut-on « expliquer » à un enfant ce qui demeure, en partie, énigmatique ? Comment faire comprendre à une jeune fille d’aujourd’hui que les nazis dépensèrent tant d’énergie pour aller chercher aux quatre coins de l’Europe et exterminer des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, simplement parce qu’ils étaient juifs ? Sur cette immense question de la Shoah, sur l’énigme du mal absolu, une historienne reconnue répond aux questions, très directes, de sa propre fille.
Convoi - Jean-Luc Pinol
L’historien Jean-Luc Pinol s’est plongé dans l’incroyable masse de données du Mémorial établi par Serge Klarsfeld : la liste des Juifs déportés dans les camps depuis la France. Cette liste qui semble sans fin, Jean-Luc Pinol en a géolocalisé et analysé les données afin d’étudier ce que nous apprend la mise en espace de ces parcours. Carte après carte, il raconte l’histoire de la déportation des Juifs d’une manière iné¬dite, montrant les interférences entre les différents acteurs : les autorités allemandes, les décisions de l’État français. Selon les lieux, Paris ou banlieue, Nord ou Sud, Al¬sace-Lorraine, les ressorts de la déportation sont différents, et la chronologie elle-même diffère. Sans oublier que les victimes elles-mêmes viennent d’horizons divers et déjà menaçants. Aux persécuteurs s’opposent les Justes et, surtout, les Juifs eux-mêmes qui luttent pour leur survie. L’ouvrage propose 120 cartes inédites, y compris celles de chacun des convois de la déportation accompagnées par une analyse de leur composition.
Et tu n'es pas revenu - Marceline Loridan-Ivens
« J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. » Le 29 février 1944, Marceline Loridan-Ivens a quinze ans lorsqu’elle est arrêtée avec son père lors d’une rafle. Déportée à Birkenau, elle subit l’horreur des camps et parvient à survivre. Son père, lui, ne reviendra jamais d’Auschwitz. Soixante-dix ans plus tard, elle lui adresse une lettre, rédigée avec la journaliste et écrivain Judith Perrignon, où elle raconte sa captivité, son retour, sa vie d’après.
KL. Une histoire des camps de concentration nazis - Nikolaus Wachsmann
Le camp de concentration (KL) est constitutif du nazisme. Il en est le miroir le plus fidèle. Dès les premières heures du régime, il sert d’abord à éliminer les opposants politiques dans des bâtiments réquisitionnés en pleine ville, puis très vite est érigé hors des zones urbaines selon une architecture particulière. De concentration des prisonniers sans droits, il élargit ses fonctions selon les besoins de l’État : instrument de la terreur idéologique, il devient la machine de l’épuration sociale (malades mentaux, asociaux, homosexuels), le centre d’une économie du travail par le mortel esclavage de la main-d’œuvre (les prisonniers russes et les Slaves au premier chef), un univers de convois ferroviaires et de rampes de sélection, d’expérimentations médicales selon les pathologies des différentes catégories de déportés, l’épicentre enfin du génocide des populations juives et tziganes en provenance de tous les pays occupés. D’emblée, le camp fut le règne de la violence absolue, sitôt que la garde en fut confiée à la SS des camps dont les rangs s’ouvrirent aux militants de base sans autre formation idéologique que les sanglantes batailles de rues. […]
La shoah : Au coeur de l'anéantissement - Olivier Lalieu, Philippe Boukara, Tal Bruttmann, Johann Chapoutot, Piotr Cywinski, Joël Kotek, Christoph Kreutzmüller
L’histoire de la Shoah s’appuie sur des millions de pièces d’archives conservées aux quatre coins du monde. Chacune participe à l’écriture de cette histoire pour les générations actuelles et futures. Pour la première fois, des historiens européens ont choisi près de 300 de ces documents et les décryptent. Photographies, dessins, lettres, rapports, témoignages nous plongent au cœur de l’anéantissement et nous aident à comprendre les mécanismes du génocide et ses conséquences, comme les résistances qui lui furent opposées. Un livre patrimonial, indispensable à la transmission de la mémoire de la Shoah.
Retour à Birkenau - Ginette Kolinka
Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 à Avignon avec son père, son petit frère et son neveu, Ginette Kolinka est déportée à Birkenau. Elle sera la seule à en revenir. Dans ce convoi se trouvent deux jeunes filles dont elle deviendra l’amie – Simone Jacob et Marceline Rosenberg, plus tard Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens. Ginette Kolinka raconte ce qu’elle a vu et connu. Les coups, la faim, le froid. La haine. Le corps et la honte de la nudité. Les toilettes de ciment et de terre battue. La cruauté. Parfois, la fraternité. La robe que lui offrit Simone et qui la sauva. Aujourd’hui, dans toutes les classes de France, et à Birkenau, où elle retourne avec des élèves, Ginette Kolinka témoigne et se demande encore comment elle a pu survivre à « ça ».
Vous n'aurez pas les enfants - Valérie Portheret
L’histoire du plus grand sauvetage d’enfants juifs entrepris en France, dans un camp, pendant la Seconde Guerre mondiale. 26 août 1942. Le gouvernement de Vichy ordonne la rafle des juifs étrangers dans la région de Lyon. Au petit matin, ils sont 1 016 à être arrêtés et rassemblés dans un camp de triage à Vénissieux. Nuit du 28 au 29 août 1942. Des membres d’œuvres sociales présents dans l’enceinte convainquent les parents d’abandonner leurs enfants et de les confier à l’Amitié chrétienne. 108 enfants vont être séparés de leurs parents et exfiltrés du camp quand les adultes seront conduits à Auschwitz et gazés. La police lance une chasse pour retrouver ces enfants, mais la résistance prévient : » Vous n’aurez pas les enfants. « L’histoire inédite du plus grand sauvetage d’enfants juifs entrepris en France pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'aube à Birkenau - Simone Veil, David Teboul
Un témoignage poignant sur les camps de concentration, racontée par celle qui les a vécus. « La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n’avaient ni argent ni vêtements à m’offrir, c’est une voisine qui m’a secourue avec une robe et des sous-vêtements. Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation. Il n’y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n’avaient pas pu emporter. Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée. J’y voyais un symbole. Nous n’avions rien à quoi nous raccrocher. Ma sœur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre. Nous faisions semblant de vouloir continuer. »
Les derniers enfants cachés - Sophie Nahum
Sur les quelque 70 000 enfants juifs résidant en France en 1939, environ 11 000 ont péri dans les camps, les autres ont miraculeusement traversé la guerre, souvent en se cachant, dans des couvents, à la campagne, dans des placards parfois. Aujourd’hui, ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner de leur expérience de la clandestinité, de leur perte d’identité, de l’arrachement à leur milieu familial et du silence qui a suivi la fin de la guerre. Dans la hiérarchie des victimes, l’Histoire a été longue à leur faire une place. Sophie Nahum est allée à la rencontre des derniers enfants cachés survivants de la Shoah pour recueillir leur parole. Ces hommes et femmes se livrent ici, parfois pour la première fois, et ce sont les enfants qu’ils étaient que nous entendons.
Le lieu où tu te tiens... - Mémorial d'Auschwitz
Cet ouvrage parle d’identité. Nous avons voulu retrouver les lieux que les photographies de l’album dévoilent. Nous avons voulu confronter le vide qui règne aujourd’hui en ces lieux et les empreintes profondes passé que nul ne peut effacer. Tout lieu de mémoire fonctionne sur ce principe. Toute visite d’un tel lieu doit saisir cette double dimension. Visiter Auschwitz, ce n’est pas seulement acquérir un savoir sur les événements du passé. Il est possible d’obtenir un tel savoir partout. L’authenticité des lieux de mémoire apporte bien plus : une réflexion et une compréhension profonde. Au pied des miradors et des barbelés, sur la rampe, près des ruines des chambres à gaz et des crématoires, dans le bois de bouleaux et à l’ombre des baraquements, chacun éprouve une expérience singulière. Celle du lieu où il se tient…
Dieu était en vacances - Julia Wallach, Pauline Guéna
Née à Paris en juin 1925, de parents polonais, Julia Wallach a quinze ans quand les Allemands entrent dans Paris, et dix-sept ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d’une voisine, en 1943, puis déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau… Julia connaît la faim, le froid, les coups, et la marche de la mort à travers la Pologne et l’Allemagne enneigées. Pendant quatre mois, sans plus rien à manger, ils avancent. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s’enfuir…. Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim, aux deuils et au chagrin, va pas à pas, reconstruire sa vie, tomber amoureuse et fonder une famille dont les photos magnifiques ornent les murs de cet appartement qu’elle n’a jamais plus quitté. Son livre est le récit d’une longue marche vers la vie, ponctué d’éclats de rire et de colère, drapé, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n’a jamais cessé de l’animer.
Je vous écris du vél' d'hiv - Karen Taieb
Treize mille Juifs ont été arrêtés les 16 et 17 juillet 1942 lors de la rafle du Vél’d’Hiv. Longtemps, on a cru qu’il ne restait de ces journées qu’une seule et unique photo, quelques documents administratifs et de trop rares témoignages. Récemment, au Mémorial de la Shoah, Karen Taieb a découvert une poignée de lettres écrites dans l’enceinte même du vélodrome d’Hiver et sorties clandestinement. Tous leurs auteurs ont été déportés. Parmi eux, seule une femme est revenue. Réunies pour la première fois, reproduites en fac-similé et retranscrites, ces lettres nous plongent de façon saisissante dans la réalité de cet épisode tragique.
La rafle des notables - Anne Sinclair
« La rafle des notables commença dans la nuit du 12 décembre 1941. Sans doute de la même façon que des milliers d’autres en France occupée, des millions d’autres en Europe nazifiée, par un coup de sonnette qui fracassa le silence de la nuit, au n°46 de la cossue rue de Tocqueville, à Paris. »Dans ce récit intime, Anne Sinclair met en lumière un chapitre méconnu de l’Histoire. Celui de Juifs français, chefs d’entreprise, avocats, écrivains, magistrats, arrêtés et envoyés au camp de Compiègne. Ils seront rejoints par trois cents Juifs étrangers, en attente d’un convoi pour Auschwitz. Parmi les notables, Léonce Schwartz, le grand-père de l’autrice.
L'enfant des camps - Francine Christophe
Arrêtée en 1942 avec sa mère sur la ligne de démarcation, Francine Christophe est encore une enfant. Elle a presque neuf ans, l’âge des jours heureux, quand elle est rattrapée par la folie nazie. Interrogée par la Gestapo, ballottée de camp en camp à travers la France, elle est déportée en mai 1944 à Bergen-Belsen. À son retour, quand elle essaye d’expliquer à ses camarades de classe ce que la guerre lui a fait, celles-ci la regardent, gentiment, mais l’air de penser : elle est folle. Alors la jeune Francine ne parle plus du cauchemar. Aujourd’hui, les mots refont surface. Francine Christophe raconte ce qu’elle a vu et connu. Les coups, le froid, la faim. Les enfants qu’on entasse dans des wagons à bestiaux. La maladie et la mort. Les travées boueuses où les cadavres pourrissent. La cruauté. Mais aussi l’amour, celui d’une mère et de sa fille, indéfectible, qui résiste à la guerre. Et des miracles, comme ce bébé qui voit le jour dans l’enfer et survit grâce à l’entraide des femmes.
Si c'est un homme - Primo Levi
« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce. C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. »
Terre de sang - Timothy Snyder
« Voici l’histoire d’un meurtre politique de masse. » C’est par ces mots que Timothy Snyder entame le récit de la catastrophe au cours de laquelle, entre 1933 et 1945, 14 millions de civils, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont été tués par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique stalinienne. Tous l’ont été dans un même territoire, que l’auteur appelle les « terres de sang » et qui s’étend de la Pologne centrale à la Russie occidentale en passant par l’Ukraine, la Biélorussie et les pays Baltes. Plus de la moitié d’entre eux sont morts de faim, du fait de deux des plus grands massacres de l’histoire : les famines préméditées par Staline, principalement en Ukraine, au début des années 1930, qui ont fait plus de 4 millions de morts, et l’affamement par Hitler de quelque 3 millions et demi de prisonniers de guerre soviétiques, au début des années 1940. Ils ont précédé l’Holocauste et, selon Timothy Snyder, aident à le comprendre. Timothy Snyder en offre pour la première fois une synthèse si puissante qu’un nouveau chapitre de l’histoire de l’Europe paraît s’ouvrir avec lui.
Pendu à Auschwitz - Sim Kessel
Juif, boxeur, à peine démobilisé, il entre en Résistance. Deux ans plus tard, il est arrêté par la Gestapo. Torturé, il n’avouera rien et ce sera alors en tant que Juif, qu’il sera interné à Drancy, puis déporté à Auschwitz. Dans les conditions atroces des camps d’extermination nazis, et sous le matricule 130 665, il sera débardeur à Birkenau, puis mineur à Jaworzno. Epuisé, malade, une simple erreur administrative le sauvera une première fois de la chambre à gaz. En 1943, la Gestapo du camp essaiera de nouveau de lui faire avouer ses activités de résistant. Torturé, un doigt arraché, c’est un SS boxeur qui le sauvera une seconde fois de la chambre à gaz. Paris est libéré depuis trois mois, lorsqu’il tente de s’évader. Repris, il sera pendu devant 25 000 déportés. La corde casse.
Auschwitz de A à Z - Mémorial d'Auschwitz
Cette première encyclopédie de vulgarisation scientifique présente l’histoire du camp de concentration et d’extermination allemand nazi à l’aide de plus de trois cents mots vedettes, d’articles condensés et accessibles, d’images d’archive, de reproductions de documents historiques et d’œuvres réalisées par des détenus et des survivants.
C'était génial de vivre - Marceline Loridan-Ivens
» Dans les camps, il y a ceux qui survivent et ceux qui ne survivent pas. Il y a ceux qui reviennent et ceux qui ne reviennent pas. Personne ne sait pourquoi. C’est quelque chose qui vient du ciel. Il y a des anges, forcément. Je le crois. J’ai toujours eu deux anges avec moi. Je les ai toujours. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Peut-être parce qu’il fallait que je revienne. Il fallait que je dise ce que d’autres ne diraient pas, que j’écrive ce que personne n’écrirait. Je ne sais pas. Je n’y suis pour rien. « Quelques semaines avant de mourir, Marceline Loridan-Ivens, déportée à Auschwitz-Birkenau à quinze ans dans le même convoi que Simone Veil, s’est confiée à David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg. Ceci est son dernier récit.
Drancy - Maurice Rajsfus
Contrairement à une légende tenace, Drancy ne fut pas qu’un simple camp de transit. À seulement quelques kilomètres de Paris on entrait dans la mort. La violence et les souffrances physiques infligées aux déportés montrent à quel point Drancy était bien un camp de concentration très ordinaire. Grâce à des archives inédites et de nombreux témoignages, ce livre dévoile des faits historiques trop vite passés sous silence. D’une grande richesse documentaire et avec une exhaustivité exemplaire, cet ouvrage présente des éléments indéniables d’un passé dont le procès reste encore à faire. Car, par ses révélations sans concession, Maurice Rajsfus réveille les consciences : plus de cinquante ans après, certaines vérités ne semblent pas faciles à admettre. Nécessaire et suscitant des questionnements toujours d’actualité, ce document fait tomber les masques de notre Histoire.
Je vous écris d'Auschwitz - Karen Taieb
« Mes chers, je suis dans un camp de travail et je vais bien… » Voici les quelques mots, presque toujours les mêmes, expédiés depuis Auschwitz par près de 3 000 juifs de France. On découvre ainsi qu’une correspondance a existé entre les déportés à Auschwitz et leur famille entre 1942 et 1945. La procédure autorisait même les réponses. Ces lettres-cartes, écrites sous la contrainte, faisaient partie d’une vaste opération de propagande, la Brief-Aktion, qui visait à rassurer leurs proches et dissimuler l’horreur. D’autres lettres, clandestines celles-ci, ont pu entrer et sortir du camp et dévoilent davantage l’enfer concentrationnaire. Sont rassemblées ici aussi des lettres écrites dès la libération du camp, preuves de survie uniques et émouvantes adressées aux familles par les rescapés. Grâce à des archives totalement inédites, Karen Taieb dévoile pour la première fois un pan méconnu de l’histoire de la Shoah, tout en honorant la mémoire des victimes. Pas à pas, elle redonne une identité à vingt et un déportés, dont ces lettres, qui nous plongent de façon saisissante dans la réalité du camp d’Auschwitz, sont parfois les dernières traces.
La rafle du Vél' d'hiv - Laurent Joly
La rafle dite du « Vel d’Hiv » est l’un des événements les plus tragiques survenus en France sous l’Occupation. En moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 femmes, hommes et enfants, répartis entre Drancy (près de 4 900) et le Vel d’Hiv (8 000), ont été arrêtés par la police parisienne à la suite d’un arrangement criminel entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l’enfer des camps nazis. Cette opération emblématique et monstrueuse demeure pourtant relativement méconnue. L’arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n’ont été que peu étudiés, et jamais dans le détail. Légendes (tel le nom de code « opération Vent Printanier ») et inexactitudes (sur le nombre de personnes arrêtées ou celui des effectifs policiers) sont répétées de livre en livre. Et l’on ignore que jamais Vichy ne livra plus de juifs français à l’occupant que le 16 juillet 1942.
Les crimes nazis lors de la libération de la France
Cet ouvrage richement documenté d’archives et de témoignages pour la plupart inédits, dresse un tableau complet des crimes nazis sur l’ensemble du territoire français en 1944–1945. Cette période couvre à elle seule 70 % des atrocités commises par l’occupant durant la Seconde Guerre mondiale. Les nazis appliquent méthodiquement le concept de guerre totale – déjà mis en oeuvre par l’armée allemande en 1914-1918 – visant à massacrer une commune entière afin de terroriser la population de la région, de tarir en elle tout sentiment patriotique, tout soutien aux maquis, et diminuer l’activité de ceux-ci par crainte de la répression contre les civils.
Struthof - Robert Steegmann
Soixante ans après la libération des camps de concentration, voici la première étude historique de grande ampleur sur le KL-Natzweiler, dit «le Struthof», unique camp nazi implanté sur l’actuel territoire français, au coeur de l’Alsace alors annexée au Reich. Avec son quotidien de faim, de terreur et de mort, le Struthof fut, de 1941 à 1945, l’un des plus meurtriers du système nazi. Construit par ses détenus sur un sommet vosgien battu par les vents, il se métamorphosa peu à peu en une véritable nébuleuse, qui essaima 70 camps annexes (les kommandos) de part et d’autre du Rhin.
Médecine et crimes contre l'humanité - Adélaïde Hautval
« Du moment que vous les défendez, vous partagerez leur sort ! » Et pour n’avoir jamais transigé avec qu’elle appelait les « valeurs premières », Adélaïde Hautval, dite Haïdi, va devoir traverser l’enfer et survivre à 37 mois d’emprisonnement et de déportation. En sa qualité de médecin, à Auschwitz, elle est affectée au Revier (l’infirmerie) où elle soulage et soigne avec ses maigres moyens. Dans les cas les plus graves, elle s’arrange pour maquiller le diagnostic et permet ainsi à nombre de ses patientes d’éviter la chambre à gaz. Elle doit aussi travailler au sinistre Block des expériences médicales sur la stérilisation. Elle réussit d’abord à ne faire que soulager les jeunes martyrisées, témoin des horreurs perpétrées par les médecins SS. Mais quand elle reçoit l’ordre de prêter la main aux actes criminels, elle refuse, s’opposant frontalement aux nazis.
Prisonnier volontaire - Jack Fairweather
Nous sommes à Varsovie, le 19 septembre 1940 ; les nazis tiennent la ville. Ils ont envahi la Pologne l’année précédente. Le pays est soumis au règne brutal de la terreur. Des milliers de Polonais – médecins, professeurs, écrivains, avocats, juifs et catholiques confondus – sont enlevés en pleine rue pour être fusillés ou incarcérés. Au mois de juin, les Allemands ont ouvert un nouveau camp de concentration où enfermer leurs prisonniers. Son nom est Auschwitz. On ne sait pas grand-chose sur ce qu’il s’y passe. Witold Pilecki, 38 ans, père de deux enfants, propriétaire terrien, sans passé politique, décide d’infiltrer le camp, de monter un réseau clandestin et de réunir des preuves contre les crimes nazis afin d’alerter l’opinion internationale.
Biographies, portraits et mémoires
Jean Moulin L'affranchi - Bénédicte Vergez-Chaignon
Chez Jean Moulin, la grandeur allait de soi, écrit André Malraux vingt ans après sa disparition. Vingt-cinq dates-clefs, vingt-cinq journées particulières ont façonné le destin du grand résistant, dont la vie fut tragiquement écourtée à 44 ans. Une vie magnifiée par l’amour de la République et de la démocratie.Né en 1899 à Béziers dans une famille unie et très attachée aux valeurs humanistes, Jean Moulin s’engage à servir la République à travers ses fonctions dans l’administration. Tour à tour sous-préfet, préfet, membre de cabinet ministériel, il est aussi un dessinateur accompli et un passionné d’art. Il aime la vie parisienne ; les nuits des années folles au coeur de Montparnasse font son enchantement. Est-ce auprès des artistes qu’il a appris à regarder le monde ? Avant la guerre en Espagne et le Front populaire, le 6 février 1934 lui ouvre les yeux sur l’histoire en marche.L’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon éclaire les « grandes heures » de ce parcours où l’on découvre un homme pétri d’enthousiasme, amoureux, un grand sportif passionné de voitures, d’avions, de ski, que son goût certain pour le bonheur et une haute conception de la France ont encouragé à défendre ses valeurs, et à résister – naturellement.
Journal 1912-1939 et journal 1939-1945 - Maurice Garçon
De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l’acteur. Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l’Occupation et la Libération. À cinquante ans, l’avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d’observation et un talent d’écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s’interdire toute réécriture : c’est un premier jet qu’on lit sur le vif. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l’armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger « le Vieux ». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent. Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d’affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques. Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs. Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.
Hitler - Ian Kershaw
« Comment Hitler a-t-il été possible ? Comment un désaxé aussi bizarre a-t-il pu prendre le pouvoir en Allemagne, pays moderne, complexe, développé et culturellement avancé ? Comment a-t-il pu, à partir de 1933, s’imposer à des cercles habitués à diriger, bien éloignés des brutes nazies ? Comment a-t-il réussi à entraîner l’Allemagne dans le pari catastrophique visant à établir la domination de son pays en Europe, avec, en son coeur, un programme génocidaire terrible et sans précédent ? La réponse à ces questions, je ne l’ai trouvée qu’en partie dans la personnalité de l’étrange individu qui présida aux destinées de l’Allemagne au cours de douze longues années. Hitler, ceux qui l’admiraient comme ceux qui le dénigraient en convenaient, était une personnalité extraordinaire. Il avait de grands talents de démagogue ainsi qu’un oeil sûr, qui lui permettaient d’exploiter impeccablement la faiblesse de ses adversaires. On peut l’affirmer avec certitude : sans Hitler, l’histoire eût été différente. Cela donne à penser que la clé de l’énigme est à chercher moins dans la personnalité de Hitler que dans les changements vécus par la société allemande elle-même, traumatisée par une guerre perdue, l’instabilité politique, la misère économique et une crise culturelle. A toute autre époque, Hitler serait certainement resté un néant ».
Le fantôme de Pétain - Philippe Collin
Pourquoi un peuple s’est-il livré à un seul homme en juin 1940 ? Comment cet homme est-il parvenu à s’emparer d’un navire sombrant au milieu de la tempête ? Pourquoi la faiblesse des hommes au pouvoir dans l’entre-deux-guerres lui a-t-elle été si propice ? Quelle France a pactisé avec l’Allemagne nazie ? De quoi Pétain est-il le nom ? Faut-il craindre son fantôme ? Ces questions hantent la psyché collective française depuis 1945. Dans une enquête inédite, le journaliste Philippe Collin interroge douze historiens, parmi les plus importants sur cette période, pour comprendre le rôle et la vie hors normes de Philippe Pétain.Éric Alary, Stéphane Audoin-Rouzeau, Fabrice Bouthillon, Olivier Dard, Laurent Joly, Nicolas Offenstadt, Pascal Ory, Denis Peschanski, Yves Pourcher, Henry Rousso, Bénédicte Vergez-Chaignon, Annette Wieviorka.
Philippe Henriot - Christian Delporte
Il se rêvait poète ou écrivain, admirait Flaubert et Anatole France, et chassait les papillons qu’il collectionnait avec passion… Et pourtant, de Philippe Henriot, l’Histoire retiendra qu’il a été le plus ardent et le plus célèbre propagandiste de Vichy, le « Goebbels français », comme l’avaient baptisé les dignitaires nazis. Mais comment devient-on Philippe Henriot ? Comment le catholicisme français peut-il parfois nourrir de tels dévoiements, qui conduisent à la trahison même de son pays ? L’historien Christian Delporte retrace le parcours de celui qui, au faîte de sa carrière, était devenu bien plus que le chroniqueur incontournable de Radio-Paris, tribun insatiable exhortant chaque jour les Français à la soumission devant l’occupant. Dans un livre soigné, qui vient rompre avec les clichés, Christian Delporte retrace le parcours du troisième homme fort de Vichy en s’appuyant sur des archives inédites. Parmi celles-ci, les rapports des RG nuancent considérablement son influence sur ses compatriotes, en particulier auprès des ouvriers et des paysans. Ministre de la Propagande en 1944, Philippe Henriot mena sans répit la « guerre des ondes » contre Radio-Londres, l’antenne française mise à disposition de la Résistance par la BBC, précipitant sa mort sous les balles d’un « commando » ordonné depuis Londres…
Journal des années noires - Jean Guéhenno
« 17 juin 1940. Voilà, c’est fini. Un vieil homme qui n’a plus même la voix d’un homme nous a signifié à midi trente que cette nuit il avait demandé la paix. Je pense à toute la jeunesse. Il était cruel de la voir partir à la guerre. Mais est-il moins cruel de la contraindre à vivre dans un pays déshonoré ? Je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre. Mais je sais qu’ils ne sont pas non plus faits pour la servitude. » Jean Guéhenno a tenu ici le « journal de nos communes misères » sous l’Occupation, d’un côté en simple témoin, qui n’était pas « dans le secret des dieux », de l’autre en professeur de liberté. S’agit-il d’une lointaine histoire qui ne peut plus rien nous dire ou d' »événements qui resteront jeunes » ? Le livre est dédié à ceux de ses anciens élèves qui se sont engagés à mourir pour que revive la liberté.
Hitler - Claude Quétel
Le plus célèbre des monstres modernes enfin démystifié. Que peut-on dire de plus sur Hitler, après la publication de milliers d’articles et de livres, parmi lesquelles des biographies solides ? Précisément, il ne s’agit pas de dire plus, mais de dire juste et de voir autrement en examinant ce qui fait problème dans toute biographie de Hitler. Dans cet esprit, on le suivra à la trace en posant les questions que tout le monde se pose et auxquels bien peu peuvent répondre. En commençant par le commencement : Hitler a-t-il eu une enfance malheureuse ? A-t-il toujours été antisémite ? A-t-il été un héros de la Grande Guerre ? On verra que la rédaction de Mein Kampf n’était nullement préméditée. Que sa marche vers le pouvoir était résistible. Qu’il n’a amélioré ni la condition ouvrière, ni le statut de la femme. Qu’il a fait marche arrière face aux Églises allemandes. Qu’il était un piètre stratège…Mais qu’il a pourtant fait basculer le monde dans la plus atroce des guerres.
Le grand cirque - Pierre Clostermann
Le Grand Cirque constitue les mémoires d’un jeune pilote des Forces aériennes françaises libres détaché dans les escadrilles de la Royal Air Force. Jamais la furie des duels aériens, l’agonie dans les flammes, les batteries antiaériennes n’avaient été évoquées ainsi. Ces textes écrits au jour le jour installent le lecteur dans le poste de pilotage d’un avion de chasse avec toujours, des centaines de matins durant, l’angoisse sous-jacente de se demander si ce jour-là sera le dernier. Publié dans le monde entier, livre phare dont William Faulkner dira qu’il est « le seul grand livre issu de la Seconde Guerre mondiale », ce texte vérité est aussi un témoignage profondément humain sur des vertus insoupçonnables souvent révélées par la guerre.
Souvenirs d'un soldat - Heinz Guderian, Benoît Lemay
Les Mémoires d’un des plus brillants généraux du IIIe Reich, » L’âme et le génie de la Blitzkrieg « . « Heinz Guderian est l’un des généraux de Hitler les plus célèbres. Il est considéré par de nombreux spécialistes comme le père fondateur de l’arme blindée allemande et comme un virtuose de la guerre de mouvement. Figure emblématique des succès de la Wehrmacht des premières années de la Deuxième Guerre mondiale, tout aussi habile manoeuvrier sur le champ de bataille que prodigieusement doué pour l’organisation des forces blindées, Guderian reste comme l’une des incarnations du génie opérationnel engendré par le militarisme germano-prussien. La narration vivante de ses campagnes militaires, entrecoupée de descriptions détaillées des paysages et d’anecdotes, de citations et de répliques savoureuses, offre une lecture passionnante. Guderian se garde cependant de porter un regard rétrospectif sur les implications politiques et morales de ses actions : son attitutde complice dans la guerre criminelle conduite par la Wehrmacht en Union soviétique et son repli derrière ses seules compétences militaires constituent une fuite devant ses responsabilités. Pour autant, cas d’étude particulièrement digne d’intérêt, il nous aide à comprendre les rouages de l’alliance étroite entre la Wehrmacht et le régime nazi, collaboration qui, faut-il le rappeler, a permis à Hitler de dominer d’abord l’Allemagne, puis l’Europe. »
Espérer pour la France - Hubert Germain
C’est l’un des derniers compagnons de la Libération qui témoigne dans cet ouvrage. « Je vais avoir besoin de vous », dit simplement le général de Gaulle au jeune Hubert Germain lorsque celui-ci arrive en Angleterre en juin 1940, parmi les premiers Français libres. Hubert Germain a 19 ans, sera chevalier de la Légion d’Honneur à 21, Compagnon de la Libération deux ans plus tard : « Quand vous êtes reçu comme Compagnon, c’est comme si la foudre vous tombait dessus » résume-t-il. Légionnaire de la mythique 13e DBLE, Hubert Germain combat à Bir Hakeim, El Alamein, en Italie où il est blessé, puis durant toute la campagne de libération de la France. Il sera aussi maire, député puis ministre de Georges Pompidou. « Vous m’emmerdez avec Germain ! », rétorque le général de Gaulle alors qu’on le presse, vingt ans plus tard, d’écouter celui qu’on a envoyé rencontrer les émissaires des généraux putschistes d’Alger. Hubert Germain pardonne tout à celui qu’il considère comme son deuxième père. À cent ans, Hubert Germain n’a jamais cessé de résister. « Quand le dernier d’entre nous sera mort, la flamme s’éteindra. Mais il restera toujours des braises. Et il faut aujourd’hui en France des braises ardentes ! » C’est le message que veut laisser Hubert Germain dans ce témoignage inédit, recueilli par Marc Leroy. Le siècle y défile, de l’inacceptable défaite de 1940 pour ce fils d’officier supérieur, à la mort du général de Gaulle – « l’enterrement d’un grand prince médiéval d’occident » – jusqu’aux épreuves vécues par la France aujourd’hui.
Journal - Hélène Berr
Avril 1942, Hélène Berr débute l’écriture de son journal. Elle y décrit, avec une pudeur et une sensibilité extrêmes, son quotidien de jeune juive parisienne : cours à la Sorbonne, lectures et promenades, amours naissantes. Le port de l’étoile jaune, l’application des lois antijuives, la peur des rafles envahissent brutalement sa vie. Jusqu’à son arrestation, en mars 1944. La lucidité et le talent littéraire d’Hélène Berr font de ce témoignage un document exceptionnel. Née en 1921, Hélène Berr est morte à Bergen-Belsen, en avril 1945, quelques jours avant la libération du camp. Son Journal a obtenu un grand succès critique et public.
Mémoires de guerre - Charles de Gaulle
En 1939, lorsque la guerre éclate, voilà déjà cinq ans qu’un colonel clame dans le désert qu’elle est préalablement perdue. L’armée française est trop lourde, trop peu offensive, ses blindés sont inadaptés à la puissance de feu de l’Allemagne nazie : aveuglée par le traumatisme de 14-18, la France court à la défaite. Appelé d’urgence à de hautes responsabilités ministérielles, de Gaulle assiste à la débâcle, malgré quelques faits d’armes personnels, à l’Est. Bientôt le gouvernement fuit à Bordeaux, et c’est l’armistice. Une lâcheté insupportable, inacceptable pour un homme qui a, depuis toujours, » une certaine idée de la France » : il s’envole pour Londres. Tandis que d’autres s’accommodent de Vichy, le Général fait retentir, depuis l’Angleterre, la voix d’une France irréductible, libre, debout : la voix de la France éternelle.
Bernard Dargols, Un gi français à omaha beach - Caroline Jolivet
Bernard Dargols. Un GI français à Omaha beachBernard Dargols, étudiant français, est en stage à New-Yok lorsque la guerre éclate en France en 1939. Il choisit de s’engager dans l’armée américaine. Ce jeune parisien devenu GI est bien loin d’imaginer l’aventure qui l’attend.C’est en tant que Sergent-Chef des renseignements militaires de la deuxième division d’infanterie américaine qu’il débarque à Omaha Beach en juin 1944. Il a 21 ans. A bord de sa jeep, « la Bastille », il se dirige vers Formigny pour sa première mission et emprunte une route qui porte aujourd’hui son nom.Acteur d’un des moments les plus marquants de l’Histoire, Bernard Dargols, 91 ans, raconte son histoire pour que jamais personne ne puisse nier l’existence du Débarquement, de la Seconde Guerre mondiale, de ses violences et de ses horreurs.
Histoire générale de la Seconde Guerre mondiale
1942 - Cyril Azouvi, Julien Peltier
1942 est une année de bascule : sur tous les théâtres – Pacifique, Afrique du Nord, Front de l’Est – la Seconde Guerre mondiale change de dynamique. Après une domination allemande en Europe et japonaise dans le Pacifique, les alliés reprennent l’initiative par une série de victoires militaires et d’avancées technologiques (projet Manhattan, bombardement stratégique…). Mais 1942 laisse aussi une empreinte indélébile sur les sociétés européennes, la Shoah prenant alors sa dimension industrielle tandis que les Résistances partout émergent avec force. Pour rendre compte de cette année exceptionnelle, ce livre mobilise tous les outils de l’histoire, avec plus de 70 pages d’infographie, une iconographie originale et des textes accessibles synthétisant les connaissances actuelles. C’est donc à une narration profondément renouvelée de ce moment charnière que nous invitent les auteurs, dans une démarche appelée à faire date par l’originalité des moyens mobilisés et la qualité graphique de sa réalisation.
La deuxième guerre mondiale - John Keegan
L’importance de cette histoire, à la fois chronologique et thématique, réside certes dans la narration des faits de guerre, mais plus encore dans la manière dont John Keegan -historien britannique de grande notoriété- explique la préparation et l’évolution du conflit à différents niveaux: gouvernements, états-majors, combattants… Chaque phase de la guerre est éclairée par une vue d’ensemble de la stratégie globale des Alliés et de l’Axe, puis par une analyse détaillée des dilemmes tactiques auxquels sont confrontés les belligérants, complétée par un examen approfondi de leur caractère et de leurs motivations. L’auteur s’attache aux opérations caractéristiques des nouvelles formes de guerre propres à 1939–1945 : raids des divisions blindées, bombardements, opérations aéroportées ou aéronavales…Il évoque simultanément les répressions, les résistances, la saignée monstrueuse et le bouleversement de la carte du monde. Cette synthèse publiée pour la première fois en septembre 1989 a été saluée à Londres comme un ouvrage de référence majeur sur la Deuxième Guerre mondiale.
Une histoire de la Seconde Guerre mondiale - Max Gallo
C’est tout le destin de la France et de l’Europe qui s’est joué en 1940. En janvier, la « drôle de guerre » entre la France et l’Allemagne est une attente interminable conçue par Hitler comme un piège ; en mai survient la » guerre éclair « , l’assaut, et la France s’écroule. Le peuple fuit, le maréchal Pétain sollicite l’armistice. La France est dans l’abîme ; pourtant l’espérance se lève. Depuis Londres, le général de Gaulle clame : « La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre. » Douze mois tragiques, où l’Histoire et ses témoins renaissent sous la plume vibrante de Max Gallo.
La guerre allemande - Nicholas Stargardt
En 1939, les Allemands, encore traumatisés par le souvenir de 1918, ne voulaient pas d’une nouvelle guerre. Pourtant, leur détermination aveugle fit durer les combats jusqu’en 1945.
Comment ont-ils pu tenir si longtemps sous les bombardements, malgré les privations et l’accumulation des défaites ? Les Allemands avaient-ils conscience de mener une guerre génocidaire ? Dans quelle mesure crurent-ils aux mensonges d’un régime qui les menait à leur perte ?
Dans La Guerre allemande, Nicholas Stargardt raconte pour la première fois la Seconde Guerre mondiale telle que l’ont vécue les Allemands. Pour cela, il brosse une vaste fresque d’histoires personnelles nourrie des journaux intimes, des lettres échangées entre les soldats et leur famille ainsi que des rapports de surveillance de la population.
Ces voix jamais entendues auparavant, celles des Allemands ordinaires – qu’ils soient adolescents, cheminots ou femmes au foyer ; nazis, chrétiens ou Juifs ; à Berlin comme sur le front de l’Est –, racontent l’Allemagne entre 1939 et 1945 comme on ne l’a jamais fait.
Mêlant magistralement la grande et la petite histoire, La Guerre allemande nous fait pénétrer dans l’intimité d’un peuple en armes, un peuple déterminé à se battre, envers et contre tout, pour une cause perdue.
Historiciser le mal - Florent Brayard, Andreas Wirsching
Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l’histoire du XXe siècle. Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l’exigence scientifique et éthique qui s’imposait. La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l’un des meilleurs traducteurs de l’allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d’historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l’histoire des Juifs. La rédaction d’Historiciser le mal a été menée dans le cadre d’un partenariat signé par Fayard avec l’Institut d’Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d’historiens allemands. Historiciser le mal a été rédigé par un comité d’historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l’édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L’ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l’appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler. Il n’est pas question, bien évidemment, que la publication d’Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d’extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d’Historiciser le mal. Pour savoir où l’on va, il est indispensable de comprendre d’où l’on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l’obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C’est le sens de notre démarche d’éditeur.
L'autre histoire de 1939-1945 - Guillaume Doizy, Dominique Foufelle
À travers plusieurs centaines de unes de journaux de la drôle de guerre, de la collaboration, de la Résistance ou publiés par les pays alliés, cet ouvrage en forme de revue de presse raconte une autre histoire de la Seconde Guerre mondiale. Celle que les Français pouvaient lire dans les quotidiens et magazines sous contrôle auxquels ils avaient accès, quand l’actualité n’était pas encore l’Histoire. Informer est alors une entreprise difficile pour les rédactions qui doivent esquiver la censure, voire se saborder, ou choisir un camp et faire œuvre de propagande… Avec la mise en perspective des grands événements politiques et militaires internationaux qui font la une entre 1939 et 1945, et l’éclairage sur l’état de la presse durant cette période de crise, c’est une guerre totale, dans laquelle disparaissent 85 % des journaux, qui se joue jour après jour dans ces pages.
Infographie de la Seconde Guerre mondiale - Jean Lopez, Nicolas Aubin, Vincent Bernard, Nicolas Guillerat
Dirigé par Jean Lopez, avec la collaboration de Nicolas Aubin et Vincent Bernard, et superbement mis en scène par le data designer Nicolas Guillerat, ce livre exceptionnel, tant par sa forme que son contenu, est le fruit de l’association de compétences complémentaires réunies pour la première fois. Il part d’un constat : la masse de données disponible sur la Seconde Guerre mondiale n’a jamais été aussi importante mais il est devenu difficile de lui donner du sens et, surtout, d’en rendre compte à un large public. Il fallait donc inventer, dans une démarche historienne et en puisant aux meilleures sources internationales, une forme permettant à la fois de traiter la masse de données (data) disponible et de les rendre intelligible au plus grand nombre. Cette forme, c’est l’infographie, et le résultat est époustouflant, qu’il s’agisse de renouveler nos connaissances, de visualiser les grandes lignes du conflit, de comprendre aisément des phénomènes complexes ou tout simplement de relier des aspects de la guerre jusqu’ici éclatés.
Le noir et le brun - Jean-Christophe Buisson
Une des grandes richesses de ce livre, qui en compte beaucoup, est de montrer le caractère mondial de l’attraction qu’ils ont pu susciter non seulement en Europe mais dans le monde entier via l’instauration d’Etats-croupions et de partis-frères sans oublier le troisième pilier de » l’Axe « , soit le Japon systématiquement occulté. Plus largement, l’historiographie traite chacun de ces régimes à part tout en se limitant à la dimension politique puis militaire de leur histoire à partir de la Seconde Guerre Mondiale qui débute pourtant, mais qui s’en souvient, avec l’invasion de la Mandchourie par l’Empire du Soleil-Levant en 1931. Fidèle à son habitude, Jean-Christophe Buisson englobe tout, accordant une large place à l’histoire culturelle, sociale, scientifique et sportive sans négliger naturellement l’histoire politique, diplomatique et militaire. Mais il hiérarchise à la perfection afin de conserver à son texte le caractère d’un grand récit. En résulte un récit édifiant, enlevé, novateur par son procédé même qui rapproche par la chronologie des événements que l’on néglige d’associer. Une vingtaine de portraits, enlevés, relèvent l’ensemble, magistralement mis en image par environ 200 illustrations privilégiant des représentations méconnues et oubliées. Un livre-événement promis au rang de futur classique.
La Seconde Guerre mondiale par les cartes
De la fin de la Première Guerre mondiale aux débuts de la guerre froide, de la défaite française de 1940 au Débarquement en passant par la guerre dans le Pacifique, Stalingrad, la libération des camps de concentration, et même les réseaux d’espionnage, cet ouvrage raconte grâce à près de 150 cartes, expliquées et commentées, l’histoire du conflit le plus meurtrier de tous les temps.
La bataille d’Angleterre, Pearl Harbor, le ghetto de Varsovie, les guerres sous-marines et aériennes, l’engagement du Moyen-Orient… Chaque événement est replacé dans son théâtre d’opérations et l’évolution du conflit clairement représentée, sur tous les fronts et dans chaque camp. Différents niveaux d’informations, des photographies d’archives, des portraits des protagonistes vous guideront à travers tous ces moments clés et indispensables pour comprendre l’histoire de cette guerre qui a façonné le monde moderne.