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La mémoire de la Seconde Guerre mondiale dans les Hauts-de-France

Carte interactive des Hauts-de-France dans la Seconde Guerre mondiale

Cette carte des Hauts-de-France est interactive. Naviguez et cliquez sur les différents points pour découvrir certains faits historiques liés à la Seconde Guerre mondiale, des annotations mais aussi des lieux de mémoire à visiter dans la région.

Carte interactive des Hauts-de-France dans la Seconde Guerre mondiale
Maison natale de Charles de Gaulle Amiens sous l'Occupation Lille sous l'Occupation Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie Musée de la Résistance de Bondues Mémorial Ascq 1944 Mémorial de l'Armistice Mémorial de l'internement et de la déportation - Camp de Royallieu Bataille de Montcornet Bombardements d'Abbeville Massacre du Paradis Massacre du Wormhout Résistance de la poche de Lille Opération Dynamo Massacre du bois d'Eraine Beauvais sous l'Occupation Rencontre Darlan - Hitler Opération Abercrombie Rafle du Nord et du Pas-de-Calais Opération Jericho Massacre d'Ascq Bombardement de Lille Bombardement de Tourcoing Bombardement d'Amiens Soissons sous l'Occupation Laon sous l'Occupation Saint-Quentin sous l'Occupation Plus de 3000 morts à l'hôpital psychiatrique de Clermont Compiègne sous l'Occupation Calais sous l'Occupation Arras sous l'Occupation Béthune sous l'Occupation

Maison natale de Charles de Gaulle

Demeure bourgeoise du XIXe siècle, c'est dans cette maison qu'est né Charles de Gaulle, le 22 novembre 1890. Aujourd'hui restaurée, elle est un musée qui a pour vocation de faire découvrir l'enfance et la genèse de celui qui - plus tard - deviendra le plus illustre des Français.

9 Rue Princesse, 59000 Lille

Informations & Événements

Amiens sous l'Occupation

Chef-lieu du département de la Somme, Amiens est une ville d'un peu plus de 90 000 habitants, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Bombardée par la Luftwaffe (Armée de l'air allemande) le 19 mai 1940, la ville est occupée par les troupes allemandes dès le lendemain.

Ville de garnison, désormais située en zone interdite, la plupart des casernes militaires d'Amiens sont réquisitionnées pour le cantonnement des troupes occupantes. C'est par exemple le cas des casernes Petit Saint-Roch, Stengel ou Dejean. Rue Victor Hugo, l'hôtel de Berny est réquisitionné pour permettre l'installation de l'état-major allemand (Feldkommandantur 610), puis par le commandement militaire de circonscription. Il servira également au logement d'officiers.

Au numéro 143 de la rue Jeanne d'Arc, une antenne de la police allemande de sûreté (Sipo-SD) occupe la maison de ville à partir du 11 juin 1942. Elle devient aussi un lieu d'interrogatoires et de détention. D'autres personnes sont également internées au sein du Lycée Montaigne, dans la rue qui en porte le même nom.

Au printemps qui précède le débarquement de Normandie, Amiens est la cible de plusieurs bombardements alliés. La moitié du centre-ville est détruit par les bombes. Elle est libérée le 31 août 1944.

Lille sous l'Occupation

Chef-lieu du département du Nord, Lille - qui déjà occupée pendant la Première Guerre mondiale - voit les troupes allemandes revenir une seconde fois en juin 1940. Ville industrielle et de garnison, l'Occupation de la ville s'annonce importante et les spoliations seront nombreuses. A l'exception de celle dénommée Souham, toutes les casernes de la ville sont occupées, essentiellement pour le cantonnement de la troupe. Les réquisitions de lieux privés comme publics sont massives ; certains restaurants, théâtres ou encore cinémas sont réservés aux Allemands - comme le Rexy qui se tient rue de Béthune - et plusieurs industries sont désormais mises au service de l'effort de guerre nazi.

Dès le mois de juin 1940, l'état-major allemand (Feldkommandantur 569) s'installe dans l'immeuble entièrement réquisitionné du 163 boulevard de la Liberté, pendant que le haut-commandement militaire (Oberfeldkommandantur 670) s'installe dans le palais de la Bourse, place du Théâtre. Dans ce même temps, le groupe n°3 de la police militaire secrète (GFP-Gruppe 3) occupe les appartements du 49 boulevard de la Liberté. Celui-ci est dans un premier temps chargé de traquer les aviateurs britanniques, puis plus tardivement, les résistants.

Du mois d'août 1940 et jusqu'en décembre 1942, le siège régional des services de renseignement est établi au numéro 4 de la place de Tourcoing (aujourd'hui place du Maréchal Leclerc). Occupé par une vingtaine d'officiers, le service déménagera par la suite à La Madeleine (commune située à 3 kilomètres de Lille), les locaux étant devenus trop petits. Parallèlement, la citadelle qui se tient sur l'avenue du 43e R-I sera un lieu de détention de la police allemande de sûreté (SD), elle aussi présente à La Madeleine.

Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, Lille est bombardée à plusieurs reprises par l'aviation alliée ; le 9 octobre 1942, le 9 octobre 1944 - raid particulièrement meurtrier -, puis du 28 juin au 4 juillet suivant. Sur la vitrine du commerce réquisitionné, le bureau de recrutement de la Waffen-SS y inscrit un slogan à destination de la population locale : "Les raids aériens crient VENGEANCE, engagez-vous".

Lille est libérée le 3 septembre 1944.

Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie retrace l'histoire globale de la Seconde Guerre mondiale, en partant de l'arrivée d'Hitler au pouvoir, jusqu'à sa chute. Il présente une riche collection d'objets, d'équipements, de matériels et de véhicules, dont un char ayant participé à la bataille de Montcornet, conduite par le colonel de Gaulle, en mai 1940.

5 Place Carnegie, 02700 Tergnier

Informations & Événements

Musée de la Résistance de Bondues

Musée de la Résistance de Bondues - Région Hauts-de-France - Mémoire Seconde Guerre mondiale

Le Musée de la Résistance de Bondues retrace et présente l'histoire de la Résistance dans le Nord-Pas-de-Calais. Implanté dans un fort datant de l'après-guerre de 1870, il fut aussi le lieu d'exécution de 68 résistants de la région, pendant la Seconde Guerre mondiale.

2 Chemin Saint-Georges, 59910 Bondues

Informations & Événements

Mémorial Ascq 1944

Le Mémorial d'Ascq 1944 est un lieu dédié au souvenir et à la mémoire des 86 civils massacrés par les soldats de la 12ème division SS Hitlerjugend, dans la nuit du 1er au 2 avril 1944. Implanté à l'endroit même des exécutions, il est aussi un lieu de réflexion sur le sort des civils pendant la guerre.

76 Rue Mangin, 59650 Villeneuve-d'Ascq

Informations & Événements

Mémorial de l'Armistice

Armistice 22 juin 1940 - Clairière de Rethondes

Situé dans la Clairière de l'Armistice - lieu où ont été signés les armistices de 1918 et de 1940 - le Mémorial présente et retrace l'histoire et les nombreux faits des lieux, à travers une expositions chronologique enrichie de photographies et d'objets, ainsi que d'un wagon-restaurant issu d'une série similaire à celui du maréchal Foch.

Route de Soissons, 60200 Compiègne

Informations & Événements

Mémorial de l'internement et de la déportation - Camp de Royallieu

Situé dans l'ancienne caserne militaire de Royallieu - transformée en camp de concentration par les Allemands à partir de 1940 - le Mémorial de l'internement et de la déportation se consacre au souvenir des déportés, tout en expliquant et en retraçant l'histoire du lieu.

2 bis, Avenue des Martyrs de la Liberté, 60200 Compiègne

Informations & Événements

Bataille de Montcornet

Le 17 mai 1940, pendant les armées allemandes déferlent sur la France, la 4e division cuirassé du colonel Charles de Gaulle s'engage dans une contre-attaque contre la 1er Panzerdivision, en direction de Montcornet. Les combats sont acharnés et grâces à certaines initiatives prises par le futur général, les Allemands sont repoussés quelques heures durant. Cependant, ne pouvant obtenir le soutien de l'aviation, les soldats français reçoivent l'ordre du haut commandement de se replier. Cette victoire n'est que symbolique.

La bataille de Montcornet

Bombardements d'Abbeville

Le lundi 20 mai 1940, deux vagues de bombardiers allemands font pleuvoir leurs bombes sur plusieurs quartiers, dont celui de la gare et du centre-ville historique. Ces raids, inexpliqués, et alors que la ville est traversée par de nombreux civils français et étrangers, se poursuivent jusqu'en fin de journée. La ville est prise par les Allemands à 20h30, qui atteignent finalement la Manche dans la nuit. Le dramatique bombardement d'Abbeville fait au moins 2 500 morts et des centaines de blessés.

Le bombardement d'Abbeville

Massacre du Paradis

Le lundi 27 mai 1940 et alors que le Corps expéditionnaire britannique bat en retraite en direction de Dunkerque, des soldats se retrouvent isolés de leur régiment et décident d'occuper et de défendre une ferme située dans le hameau du Paradis, commune de Lestrem. Traqués par la division SS Tokenkopf et à court de munitions, les 99 soldats n'ont d'autres choix que de se rendre. S'ils pensaient être faits prisonniers, il n'en est rien. Les hommes sont alignés le long d'un mur, puis mitraillés.

Massacre du Wormhout

La mardi 28 mai 1940 et faute de munitions, une unité britannique est contrainte de se rendre à une compagnie SS. Les désormais prisonniers sont enfermés dans une grange alors que plusieurs grenades y sont jetées à l'intérieur, avant que les SS ne tirent à travers le bâtiment. Certains survivants parviennent à s'échapper, les autres sont exécutés en sortant. Au total, ce sont 80 hommes ont été assassinés.

Résistance de la poche de Lille

Encerclés dans la ville depuis le 25 mai 1940, les munitions désormais épuisées, après des centaines de morts et blessés civils et militaires, les quelques 40 000 soldats français présents n'ont d'autres choix que de se rendre aux forces allemandes, le 31 mai suivant. Rapidement, les points de résistance cessent le combat les uns après les autres. A travers cette résistance acharnée, le sacrifice de l'armée française aura grandement favorisé le rembarquement du Corps expéditionnaire britannique, à Dunkerque, au cours de l'Opération Dynamo.

Opération Dynamo

Alors que les villes d'Arras et de Boulogne-sur-Mer viennent de tomber aux mains allemandes, il est décidé d'évacuer les forces alliées, constituées de près de 340 000 soldats, repliées et encerclées à Dunkerque, sous le feu des attaques de l'aviation ennemie.

Grâce au sacrifice héroïque des troupes du général Fagalde, l'armée française parvient à tenir les Allemands hors de la ville, permettant l'évacuation des troupes alliés vers la Grande-Bretagne. Débutée le 26 mai 1940, l'opération Dynamo s'achève le 4 juin suivant ; plus 338 000 soldats ont été évacués avec succès dans des conditions incroyables. Une issue favorable qui changera, à terme, le sort de la guerre. Le soir même, le drapeau nazi flottera sur le phare de Dunkerque.

L'opération Dynamo à Dunkerque

Massacre du bois d'Eraine

Le mardi 11 juin 1940, pendant la bataille de France et après de brefs mais durs combats, plusieurs soldats français, à cours munitions, se rendent aux forces allemandes. Faits prisonniers, ils sont emmenés à la ferme d'Éloges-les-Bois, territoire de la commune de Cressonsacq. Le commandant allemand décide de séparer les soldats africains des soldats métropolitains. Les deux groupes sont ensuite emmenés dans deux endroits différents. En fin de journée, 64 tirailleurs sénégalais sont portés disparus. Leurs corps ne seront jamais retrouvés.

Le massacre du Bois d'Eraine

Beauvais sous l'Occupation

Chef-lieu du département de l'Oise, Beauvais une ville de garnison, d'art et d'histoire. Bombardée par la Luftwaffe (armée de l'air allemande) entre le 5 et le 8 juin 1940, la moitié du centre-ville est tout simplement rasé, faisant des dizaines de victimes, dont plusieurs enfants. Les troupes allemandes occupent la ville à partir de ce même mois.

Le bâtiment du 29 boulevard du Palais de Justice (aujourd'hui boulevard Amyot d'Inville) est réquisitionné pour permettre l'installation de l'état-major allemand (Feldkommandantur 638), pendant que le commandement militaire de localité (Ortskommandantur 844) occupe la maison du 16 boulevard Jules Brière (anciennement boulevard du Maréchal Pétain) jusqu'au mois de mars 1941.

De l'automne 1942 jusqu'à l'été 1943, une antenne de la police allemande de sûreté (SD) prend possession de l'immeuble qui se tient au numéro 61 du boulevard aujourd'hui dénommé Charles de Gaulle. Parallèlement, la grande maison du 160 boulevard Aristide Briand est occupée par la Gestapo. Les résistants arrêtés par ces services seront internés à l'intérieur de la caserne Agel, lieu de détention et d'interrogatoires.

Beauvais est libérée le 30 août 1944, à la fois par les soldats britanniques et les actions de la Résistance.

Rencontre Darlan - Hitler

Au début du mois de décembre 1940 et alors que la France du régime de Vichy est officiellement entrée en collaboration avec l'Allemagne nazie, le maréchal Pétain avait soudainement décidé de révoqué Pierre Laval de son gouvernement - partisan d'une collaboration accrue - afin de le remplacer par Pierre-Étienne Flandin. Un choix qui ne convient pas aux attentes du dictateur allemand.

Le mercredi 25 décembre, l'amiral Darlan rencontre Hitler à Beauvais, pour tenter de le convaincre que la nomination de Flandin n'entraînera aucun changement dans la politique de collaboration. En vain, le Führer insiste pour un retour de Laval. Les relations franco-allemandes sont interrompues et les autorités occupantes renforcent leur pression sur le gouvernement français : la ligne de démarcation est désormais fermée à tous les fonctionnaires, ministres et aux hommes âgés de 18 à 45 ans, pendant que la presse collaborationniste se déchaîne sur Flandin.

Opération Abercrombie

A proximité du village côtier de Hardelot, un raid anglo-canadien est mené dans la nuit du 21 au 22 avril 1942 pour une mission de reconnaissance avec pour objectif secondaire la destruction d'équipements ennemis. A l'issue de ce raid et après bien de nombreuses difficultés rencontrées, plusieurs projecteurs de défense sont détruits, sonnant la fin de cette opération qui n'aura pas duré plus de deux heures.

Rafle du Nord et du Pas-de-Calais

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, entre 500 et 600 Juifs sont arrêtés par la police et l'armée allemande, le vendredi 11 septembre 1942. Venus de Bruxelles, les ordres tiennent la gendarmerie française dans le secret. Si quelques dizaines de personnes parviendront à s'enfuir - notamment grâce à l'aide de cheminots liés aux actions de la Résistance - 513 seront déportés vers Auschwitz-Birkenau depuis la gare de Lille-Fives. Dix-sept seulement en reviendront.

Opération Jericho

Le 18 février 1944, malgré une très mauvaise visibilité causée par la neige et le brouillard, dix-huit bombardiers légers Mosquitos et quatorze chasseurs Typhoons décollent d’Angleterre pour une extraordinaire mission de sauvetage. Accompagnés d’un avion de reportage, les aviateurs ont la prison d’Amiens dans leurs viseurs. Entre ses murs, de nombreux Résistants français et agents secrets alliés y seraient enfermés et leur mise à mort serait même programmée pour le lendemain.

Opération Jericho

Massacre d'Ascq

Le samedi 1er avril 1944, en représailles du sabotage d'un convoi militaire allemand survenu à peine quelques minutes plus tôt, les SS assassinent 86 civils à Ascq, petit village à proximité de Lillen où "l'attentat" eu lieu. Ce massacre déclenchera le plus fort mouvement de grève sous l'occupation avec plus de 60 000 grévistes dans cette région industrielle, au service de l'effort de guerre du Reich. Les funérailles des victimes rassembleront près de 20 000 personnes.

La massacre d'Ascq

Bombardement de Lille

Le dimanche 9 avril 1944 sonne le début d'une longue vague de bombardements du territoire français par les Alliés. Les installations ferroviaires mais aussi les industries sont particulièrement visées. De nombreux bombardements ont lieu, à des endroits fortement variés, afin de détourner l'attention de l'ennemi des plages de Normandie, lieu du prochain débarquement. Cette nuit-là à Lille et dans sa proche banlieue, 450 personnes trouvent la mort et 620 autres sont blessées.

Le bombardement de Lille

Bombardement de Tourcoing

Le 13 mai 1944, sous les ordres du lieutenant-colonel Gorri et du commandant Soufflet, les bombardiers du groupe Lorraine des Forces aériennes françaises libres, mènent un raid contre la gare de triage de Tourcoing. Au cours de la matinée, les bombes sont larguées en deux vagues sur le dépôt, les voies principales et de garage, les halles et les bureaux. Si la gare est totalement détruite, une centaine de maisons environnantes sont également endommagées.

Bombardement d'Amiens

Le dimanche 19 mai 1940 et comme bien d'autres villes désormais, Amiens est la merci des bombardiers allemands qui ce jour-là, ciblent des points stratégiques mais aussi le centre-ville de la capitale de Picardie. Attisé par un vent fort, le feu provoqué par les explosions se propage pendant cinq jours. Près de 6 300 immeubles sont détruits et plus de 14 000 autres sont fortement endommagés. Seule la cathédrale semble épargnée dans cette ville ou les morts se comptent déjà par dizaines.

→ Le bombardement d'Amiens

Soissons sous l'Occupation

Ville essentiellement industrielle, les forces allemandes entrent dans Soissons au cours de la nuit du 8 au 9 juin 1940. Occupée, jusqu'à 3 400 soldats allemands seront présents selon les périodes. Trois casernes sont réquisitionnées pour le cantonnement de la troupe. C'est par exemple le cas de la caserne du Commandant Gourant, qui se trouve au niveau du boulevard Jeanne d'Arc. En juin 1944, elle deviendra aussi un lieu d'internement de résistants. Jusqu'en 1941, plusieurs communistes sont également internés par les autorités occupantes dans la caserne Charpentier.

Dès le mois d'octobre 1940, le commandement militaire (Kommandantur) s'installe au sein de l'hôtel de ville. Dans ce même temps, l'immeuble du 17 place de Mantoue (aujourd'hui rue des Déportés et Fusillés), est réquisitionné pour l'installation du commandement militaire de localité, qui deviendra par la suite le commandement militaire de circonscription (Kreiskommandantur).

Tout au long de l'Occupation, la plupart des usines et industries - comme celle de Saint-Gobain pour ne citer qu'elle - sont mises au service de l'effort de guerre du Reich.

Soissons est libérée par les soldats américains, le 29 août 1944.

Laon sous l'Occupation

Chef-lieu du département de l'Aisne, Laon est une ville fortifiée. Occupée à partir du 10 juin 1940 et située en zone occupée, elle marque la frontière entre le zone réservée et la zone interdite ; zones d'occupation créées en violation de la convention d'armistice du 22 juin 1940. Le 12 juin suivant, la citadelle Hédouville devient un lieu d'internement pour soldats français, faits prisonniers au cours de la bataille de France. Après la mois d'août 1943, elle deviendra un lieu d'internement du service de renseignement, en plus de servir au logement des militaires allemands.

Dès l'été 1940, la préfecture de l'Aisne, qui se trouve sur la place Paul Doumer (anciennement place de la Préfecture), est partiellement réquisitionnée pour l'implantation de l'état-major allemand (Feldkommandantur 602) et l'hôtel de ville pour le commandement militaire (Kommandantur).

La Luftwaffe (armée de l'air allemande) est très présente. Au nord de la ville, elle occupe les trois aéroports de Couvron, Chambry et de Athies. Parallèlement, l'hôtel Dieu qui se trouve au numéro 7 de la place Parvis Gautier de Mortagne devient une antenne de la police allemande de sûreté (Sipo-SD).

Bombardée par les Alliés au cours de l'année 1944, Laon est libérée le 30 août par l'armée américaine.

Saint-Quentin sous l'Occupation

Ville industrielle et dans laquelle la population juive est présente depuis plusieurs siècles, Saint-Quentin est occupée par les forces allemandes à partir du 18 mai 1940. Classée en zone interdite - en violation de l'armistice du 22 juin suivant - le retour des réfugiés est très contrôlé et un nombre important de bâtiments seront spoliés par l'Occupant.

Dès le mois de juin 1940, l'hôtel de ville est partiellement réquisitionné pour permettre l'installation du commandement militaire de circonscription (Kreiskommandantur 645). Parallèlement, un quartier de la maison d'arrêt de Saint-Quentin est également occupé. Il servira à l'internement de résistants, tout au long de l'Occupation de la ville. Au cours du mois de juin 1942, les quatre villas des numéros 8, 10, 12 et 12 bis de la rue Charles Picard deviennent le siège régional du service de renseignement allemand (SD). Au cours du mois d'octobre suivant, un détachement  de la police militaire pour l'ordre public prendra possession de la maison du numéro 2 de la même rue. A l'été 1943, la Waffen-SS y installera également un bureau d'embauche.

Au niveau du 27 rue d'Isle, le bâtiment devient un tribunal militaire. Le 6 avril 1944, 27 résistants sont condamnés à mort par une cour martiale. Ils seront fusillés le 8 avril suivant au stand de tir La Sentinelle, rue du Président John Fitzgerald Kennedy (anciennement route de Cambrai).

Saint-Quentin est une première fois bombardée par l'aviation alliée à l'automne 1942, puis une seconde fois en mars 1944. Elle est libérée par les troupes américaines le 2 septembre 1944.

Plus de 3000 morts à l'hôpital psychiatrique de Clermont

Entre 1940 et 1944, près de 3050 patients de l'hôpital psychiatrique de Clermont - l'un des plus importants de France - sont morts de faim. Dès 1939, l'établissement était déjà confronté à de sérieux problèmes de main-d'œuvre ; problèmes causés par l'ampleur de la mobilisation.

Après le début de l'Occupation, les privations touchent de plein fouet les patients. Car en 1941, le Régime de Vichy accentue le rationnement, en mettant notamment en place l'utilisation des cartes et des tickets de rationnement. Seulement, les portions attribuées aux hôpitaux psychiatrique sont encore moins importantes que celles appliquées au reste des Français. A l'époque, Vichy estimait leurs besoins moins importants.

Au final, les patients manquent de tout, et vivent dans des conditions absolument terribles ; l'hiver, il gèle à l'intérieur des locaux, l'eau croupis dans les bassins et souvent, les denrées alimentaires initialement destinées au malades, finissent par alimenter le marché noir.

Compiègne sous l'Occupation

Ville de garnison dotée de 3 casernes militaires, Compiègne est bombardée du 19 au 21 mai 1940 par la Luftwaffe (armée de l'air allemande). Entre 400 et 500 immeubles ou maisons sont détruits ou endommagés par bombes. Les troupes allemandes entrent dans la ville au cours du mois de juin suivant.

La grande demeure qui se trouve au numéro 36 de la rue des Domeliers est réquisitionnée pour permettre l'installation du commandement militaire de circonscription (Kreiskommandantur 638) et dans ce même temps, celle du 73 rue de Paris est occupée par la police militaire allemande. Le 22 juin 1940, les négociations et la signature de l'armistice franco-allemand se déroulent dans la forêt de Compiègne. Située à environ deux kilomètres de la gare de Rethondes, c'est à ce même endroit qu'avait déjà été signé l'armistice de 1918.

Mais Compiègne est aussi l'anti-chambre de la déportation. Au cours du mois de juin 1940, la caserne de Royallieu est dans un premier temps réquisitionnée pour le cantonnement de la troupe allemande. A partir du mois de septembre et jusqu'en mars 1941, elle devient le Frontstalag 170 : un camp de prisonniers militaires dans lequel sont notamment enfermés de nombreux soldats français et alliés, après la débâcle de mai-juin. Le 22 juin 1941, il devient le Frontstalag 122 : un camp d'internement et de transit.

Jusqu'en 1944, près 54 000 personnes transiteront par camp de Royallieu avant déportation vers les camps de concentration ou d'extermination nazis, comme celui d'Auschwitz-Birkenau. La majeurs partie des internés sont des résistants, mais sont également présents des opposants politiques et des populations juives.

Le 1er septembre 1944, les troupes Allemandes quittent la ville et ses environs. Compiègne est libérée.

Calais sous l'Occupation

Située en bordure de mer et à seulement quarante kilomètres des côtes de l'Angleterre, Calais est une station balnéaire, à la fois port de voyageurs et de commerce, avec quelques industries, notamment de la dentellière. Du 24 au 26 mai 1940 ont lieu de violents combats qui débouchent sur l'Occupation de la ville. Comme à Boulogne - cité voisine - la présence allemande est lourde et très importante en vue de l'opération Otarie, qui prévoit l'embarquement des forces allemandes vers l'Angleterre, dans l'objectif de l'envahir. L'opération sera finalement annulée et définitivement abandonnée en mai 1941, la Luftwaffe n'étant pas parvenue à vaincre l'aviation britannique de la Royal Air Force.

Dès lors, l'Occupant se concentre sur la construction du "Mur de l'Atlantique". A Calais et même dans toute sa région, le marché du BTP se développe drastiquement. L'Organisation Todt y installe une importante antenne, son bureau d'embauche est par ailleurs ouvert au 23 rue Auber, alors que les plus grosses entreprises allemandes de travaux publics travaillent et embauchent massivement. Pour s'implanter, celle-ci réquisitionnent de nombreux immeubles dans la ville. Par exemple, l'entreprise Josef Hoffmann s'installe dans la rue des Quatre Coins, Max Früh au 18 rue du Vauxhall, Berger au 41 rue La Bruyère...

Dès le mois d'octobre 1940, le commandement militaire de localité (Ortskammandantur 718) s'est installé dans l'immeuble du 20 boulevard La Fayette. Rue de Charost, la Feldgendarmerie (police militaire allemande) a réquisitionné l'hôtel du Centre et l'immeuble du 18 rue du Pont Lottin est devenu un centre de détention, contrôlé par le commandement militaire de localité.

Le 29 septembre 1944, et alors que les troupes canadiennes approchent de Calais, les forces allemandes en présence refusent de se rendre. Les habitants, environ 20 000, sont invités à évacuer la ville. Les combats reprennent, ils sont accompagnés d'un puissant bombardement. Calais, en ruines, est libérée le 30 septembre 1944.

Arras sous l'Occupation

Chef-lieu du département du Pas-de-Calais, Arras est occupée par les forces allemandes à partir du 24 mai 1940. Dès le mois suivant, le commandement militaire de localité (Orstkommandantur 847) s'installe dans l'hôtel de ville, partiellement réquisitionné. Au même moment, une antenne de la police allemande de sûreté (Sipo-SD) occupe la villa qui fait l'angle de la rue Baudimont, sur la place de la Préfecture. Plusieurs caves de la ville sont utilisées comme lieu d'interrogatoires et de torture.

Les personnes arrêtées par ce même servir seront internées à la prison Saint-Nicaise, dont le quartier des hommes est lui aussi réquisitionné par l'Occupant, à partir du mois d'octobre 1940. Plus de 2500 opposants à l'Allemagne nazie y seront enfermés tout au long de l'Occupation d'Arras. Nombre d'entre eux seront déportés ou fusillés. Parallèlement, la Citadelle d'Arras devient elle aussi un lieu d'internement. Entre 1941 et 1944, 218 résistants - des communistes pour la plupart - y seront fusillés et enterrés dans les fossés attenants.

Au son des cloches du beffroi, Arras est libérée le 1er septembre 1944.

Béthune sous l'Occupation

Ville minière située à environ 35 kilomètres d'Arras, Béthune est une ville qui a été détruite durant la Première Guerre mondiale, puis essentiellement reconstruite au cours de l'entre-deux-guerres par des Polonais immigrés. Lorsque le Royaume-Unis et la France déclarent la guerre à l'Allemagne nazie, en 1939, les ressortissants allemands ou autrichiens présents sur le territoire français perdent leur liberté et leur droit de circulation. A cet effet, le Parc des Sport est réquisitionné par la préfecture et devient un Centre de rassemblement des étrangers.

Au terme de la "drôle de guerre", les habitants de Béthune voient des milliers de réfugiés belges, sur les routes de l'exode, traverser la ville. Bombardée les 10 et 22 mai 1940, Béthune est occupée par les forces allemandes à partir du 24 mai suivant. Dès le mois de juin, le commandement militaire de circonscription (Kreiskommandantur) s'installe dans l'hôtel particulier du 41 rue Dellisse Engrand.

En 1944, Béthune est à nouveau bombardée - par l'aviation alliée cette fois-ci - de la fin du mois d'avril jusqu'au début du mois de juin. Les Allemands quittent la ville le 1er septembre et le 4, elle est investie par la 7e division blindée britannique.

Musées de la Seconde Guerre mondiale dans les Hauts-de-France

Tergnier – Aisne (02)

Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie

Le Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie retrace l’histoire globale de la Seconde Guerre mondiale, en partant de l’arrivée d’Hitler au pouvoir, jusqu’à sa chute. Il présente une riche collection d’objets, d’équipements, de matériels et de véhicules, dont un char ayant participé à la bataille de Montcornet, conduite par le colonel de Gaulle, en mai 1940.

Lille – Nord (59)

Maison natale de Charles de Gaulle

Demeure bourgeoise du XIXe siècle, c’est dans cette maison qu’est né Charles de Gaulle, le 22 novembre 1890. Aujourd’hui restaurée, elle est un musée qui a pour vocation de faire découvrir l’enfance et la genèse de celui qui – plus tard – deviendra le plus illustre des Français.

Bondues – Nord (59)

Musée de la Résistance de Bondues

Le Musée de la Résistance de Bondues retrace et présente l’histoire de la Résistance dans le Nord-Pas-de-Calais. Implanté dans un fort datant de l’après-guerre de 1870, il fut aussi le lieu d’exécution de 68 résistants de la région, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Villeneuve-d’Ascq – Nord (59)

Mémorial Ascq 1944

Le Mémorial d’Ascq 1944 est un lieu dédié au souvenir et à la mémoire des 86 civils massacrés par les soldats de la 12ème division SS Hitlerjugend, dans la nuit du 1er au 2 avril 1944. Implanté à l’endroit même des exécutions, il est aussi un lieu de réflexion sur le sort des civils pendant la guerre.

Compiègne – Oise (60)

Mémorial de l’Armistice

Situé dans la Clairière de l’Armistice – lieu où ont été signés les armistices de 1918 et de 1940 – le Mémorial présente et retrace l’histoire et les nombreux faits des lieux, à travers une expositions chronologique enrichie de photographies et d’objets, ainsi que d’un wagon-restaurant issu d’une série similaire à celui du maréchal Foch.

CompiègneOise (60)

Mémorial de l’internement et de la déportation – Camp de Royallieu

Situé dans l’ancienne caserne militaire de Royallieu – transformée en camp de concentration par les Allemands à partir de 1940 – le Mémorial de l’internement et de la déportation se consacre au souvenir des déportés, tout en expliquant et en retraçant l’histoire du lieu.

Calendrier des événements

Les prochaines commémorations et événements culturels pour la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, dans votre région, s'afficheront ici.

A propos de cette page

La carte interactive de la région Auvergne-Rhône-Alpes a été dessinée par Matthieu Mugneret (Fortitude Studio). Pour des raisons techniques et aussi déontologiques, toutes les informations historiques ne peuvent y êtres présentées. Les indications mises en avant proviennent de plusieurs ouvrages, tous visibles et référencés dans la bibliographie du site internet. Les musées et associations en lien avec la mémoire de la Seconde Guerre mondiale peuvent gratuitement faire apparaitre leurs événements sur cette page. Ecrivez à bonjour@fortitude-studio.fr ou rendez-vous dans l’espace contact.

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