Qui est Albert Lebrun ?

Albert Lebrun est un ancien Président de la République française. Élu député, il passe par différents ministères avant de prendre la présidence du Sénat. En 1932, il devient celui qui sera le dernier Président de la Troisième République (réélu en 1939), avant la prise du pouvoir par le Maréchal Pétain, en 1940.

Albert Lebrun

Albert Lebrun – Capture d’image issue d’une photographie dans laquelle le colonel de Gaulle présente l’unité de chars qu’il commande – Service Cinématographique des Armées

Les débuts en politique d’Albert Lebrun

Albert Lebrun est né le 29 août 1871, dans le petit village de Mercy-le-Haut, en Meurthe-et-Moselle (Grand Est). A l’issue de brillantes études, d’où il sort major de promotion à l’école Polytechnique et aux Mines, il est ingénieur à Vesoul puis à Nancy. Très rapidement, il commence à s’intéresser à la politique.

Lebrun élu député puis nommé ministre

A peine âgé de 19 ans, Albert Lebrun est élu député en 1900. Poste pour lequel il est reconduit jusqu’en 1920. A l’Assemblée nationale, il se montre très actif au sein de nombreuses commissions. En 1911, il entre pour la première fois dans un gouvernement ; nommé ministre des Colonies, titre qu’il conserve jusqu’en 1914.

Mobilisé lorsque éclate la Grande Guerre, en 1914, sa conduite exemplaire lui vaut la Légion d’honneur et le grade de lieutenant-colonel de réserve. En 1917, Georges Clemenceau l’appelle au ministère du Blocus puis à celui des Régions libérées.

Élections présidentielles

Au cours du mois de janvier 1920, il est élu à la présidence du Sénat. Répondant vraisemblablement aux attentes, il se fait réélire jusqu’en 1931. Après l’assassinat du Président de la République – Paul Doumer – le Sénat le présente à sa succession. Le 10 mai 1932, Albert Lebrun remporte ces élections exceptionnelles et devient ainsi le quatorzième (et dernier) Président de la Troisième République.

Albert Lebrun Président de la République

Tout au long de son premier mandat, Albert Lebrun est contraint de prendre des décisions parfois contraires à ses propres convictions. Dans un contexte particulièrement brûlant (crise économique, arrivée de Hitler au pouvoir en Allemagne, instabilité gouvernementale en France), il aurait même souhaité – selon Jean-François Sirinelli – dissoudre l’Assemblée nationale. Cependant, sous l’égide du Front populaire, son septennat est aussi marqué de véritables progrès sociaux.

Dans la victoire du Front populaire

Au moment où le Front populaire remporte les élections législatives du printemps 1936, Albert Lebrun aurait songé à démissionner. Se ravisant, il charge finalement Léon Blum de former un gouvernement. Contraint de signer des lois qui n’entrent parfois pas dans ses propres valeurs et convictions politiques, il observe aussi avec inquiétude la politique extérieure se dégrader, jusqu’à la déclaration de guerre et l’invasion de la France par l’Allemagne nazie.

La mise en retrait d’Albert Lebrun

La période de mai-juin 1940 est naturellement et historiquement marquée par l’invasion du pays par les forces allemandes. Avec le gouvernement de Paul Reynaud, Albert Lebrun quitte Paris pour se réfugier à Bordeaux. Se ralliant progressivement aux partisans de l’armistice et après le démission du Président du Conseil, il offre au Maréchal Pétain la possibilité de former son premier gouvernement.

Le 7 juillet, Pierre-Étienne Flandin lui demande de démissionner. Il refuse. Néanmoins, après les votes des pleins pouvoirs accordés au Maréchal Pétain par les députés et les sénateurs présents à Vichy, il se soumet au résultat et se retire à Vizille, dans une propriété familiale. C’est la fin de la Troisième République.

Pendant et après la Seconde Guerre mondiale

Plus ou moins placé sous surveillance, il est arrêté par les Allemands le 27 août 1943. Déporté dans la Tyrol, à Kufstein, il retrouve certains hommes de la Troisième République avant de retrouver sa demeure de Vizille pour raisons de santé.

En 1945, après la chute du Régime de Vichy, il tente de faire savoir qu’étant non démissionnaire en 1940, son mandat présidentiel court encore jusqu’en 1946. Si plusieurs juges se posent effectivement la question après le rétablissement de la légalité républicaine – promulguée par le gouvernement provisoire du général de Gaulle – il n’en sera rien. Albert Lebrun meurt le 6 mars 1950, à Paris.

D’autres portraits…

Camille Chautemps

Camille Chautemps

Maire de Tours puis élu député radical-socialiste, il est ensuite nommé ministre de l'Intérieur et appelé à la tête du gouvernement.

Daladier après les accords de Munich

Édouard Daladier

Signataire des Accords de Munich, il est aussi celui qui a préparé le réarmement et l’économie de la France à la guerre.

Vous aimerez lire…

Sources et références