Qui est Camille Chautemps ?
Camille Chautemps est un homme d’État français, élu maire de Tours puis député radical-socialiste. Nommé ministre de l’Intérieur, il est favorable au rassemblement des gauches et à la formation du Front populaire. Successeur de Léon Blum à la tête du pouvoir, il se maintient dans les hautes sphères des gouvernements suivants, dirigés par Édouard Daladier puis Paul Reynaud. Favorable à l’armistice, il entre brièvement dans le premier gouvernement du Maréchal Pétain, avant de s’exiler aux États-Unis.
Camille Chautemps vers 1930 – Photographie carte postale – Auteur inconnu
Les débuts en politique de Camille Chautemps
Né le 1er février 1885, Camille Chautemps est issu d’une famille traditionnellement républicaine. Son père, Emile Chautemps, fut par ailleurs ministre des Colonies et de la Marine. Il entre en politique en 1912, à l’âge de 27 ans, en intégrant le conseil municipal de Tours.
De la mairie de Tours au gouvernement
En 1919, Camille Chautemps remporte la mairie de Tours, et en devient donc le maire. Au cours de cette même année, il est également élu député radical-socialiste de l’Indre-et-Loire. Conservant ce poste jusqu’en 1928, il représente ensuite la région du Loir-et-Cher, jusqu’en 1934, année qui marque son entrée au Sénat.
Proche d’Édouard Herriot qui est appelé à former son premier gouvernement par le Président de la République Albert Lebrun, Chautemps y est nommé ministre de l’Intérieur durant le mois de juin 1924. Cependant, il s’éloigne progressivement de son chef de gouvernement pour se rapprocher d’Édouard Daladier qui, en 1927, vient d’obtenir la présidence du Parti radical.
Chef de gouvernement et ministre de l’Intérieur
Bien que l’expérience ne dure que 4 jours, Camille Chautemps est pour la première fois nommé Président du Conseil (plus ou moins l’équivalent du Premier ministre de nos jours) en 1930. Du mois de mai 1932 à novembre 1933, il est ensuite rappelé au ministère de l’Intérieur, puis une nouvelle fois à la tête du gouvernement.
Chautemps à l’aube de la Seconde Guerre mondiale
Dans une période politiquement très instable – marquée par l’arrivée au pouvoir de Hitler en Allemagne et par la crise économique -, Camille Chautemps est donc chargé de former le quatrième gouvernement de l’année 1933. Seulement, cette nouvelle expérience du pouvoir demeure une fois de plus très brève. En effet, à la fin de cette même année éclate l’affaire Stavisky : un scandale financier dans lequel plusieurs hommes politiques sont inquiétés. Après la mort du principal accusé – Alexandre Stavisky – Chautemps est accusé par une partie de la presse française, la droite et l’extrême droite, d’en avoir commandité l’assassinat. La pression populaire devenant incontestablement trop forte, il démissionne.
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Camille Chautemps dans le Front populaire
L’affaire Stavisky n’est pour autant pas synonyme de fin de carrière politique pour Camille Chautemps. Favorable au rassemblement avec les autres formations de gauche, et après la victoire du Front populaire, Léon Blum le nomme ministre d’État au sein de son gouvernement.
Au début de l’été 1937, Léon Blum demande les pleins pouvoirs financiers pour tenter de faire face à la situation économique de la France qui peine à s’améliorer. Si la Chambre des députés les lui accordent, le Sénat refuse. Démissionnaire, le Président Lebrun offre alors à Chautemps la possibilité de former son deuxième gouvernement, le 22 juin.
De retour à la tête du pouvoir, il poursuit le travail avec les socialistes et participe – selon Jean-François Sirinelli – à la mise en œuvre de plusieurs réformes issues du Front populaire. Faits marquants de son exercice du pouvoir, il est notamment à l’origine de la nationalisation des chemins de fer et de la création de la SNCF. Durant les trois premiers mois de 1938 cependant, il se sépare progressivement des ministres SFIO. Le 10 mars suivant, au moment même où Hitler annonce son intention d’annexer l’Autriche et alors que la guerre civile fait rage en Espagne, il démissionne.
Jusque dans le gouvernement du Maréchal Pétain
Après un bref retour de Léon Blum à la tête du gouvernement, c’est finalement Édouard Daladier qui retrouve le poste de Président du Conseil, à partir du 10 mars 1938. Ce dernier nomme Camille Chautemps vice-président, poste auquel il se maintient sous le gouvernement de Paul Reynaud (successeur de Daladier), jusqu’à la fin de la Troisième République, en 1940.
Favorable à l’armistice avec l’Allemagne nazie au moment de la débâcle militaire de mai-juin 1940, il est aussi de ceux qui sont favorables à l’arrivée du Maréchal Pétain au pouvoir. Entrant dans son premier gouvernement, ce choix confirme par ailleurs sont évolutions – tout au long de la seconde moitié des années 1930 – vers des idées plus conservatrices. Expérience néanmoins de courte durée puisqu’il démissionne le mois suivant et part s’exiler aux États-Unis. Il décède le 1er juillet 1963, à Washington.
D’autres portraits…
Albert Lebrun
Albert Lebrun est le quatorzième et dernier Président de la Troisième République.
Édouard Daladier
Signataire des Accords de Munich, il est aussi celui qui a préparé le réarmement et l’économie de la France à la guerre.
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