Les sanctions allemandes du Traité de Versailles
Le traité de Versailles est un traité de paix signé – après l’armistice du 11 novembre 1919 – mettant fin à la Première Guerre mondiale entre les Alliés et l’Allemagne, le 28 juin 1919. Signé dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, il stipule la création de la Société des Nations (SDN), qui a pour mission de maintenir la paix entre les différentes nations, ainsi que les sanctions prises à l’encontre de l’Allemagne.
Les différentes mesures
Rédigé en français et en anglais, le Traité de Versailles présente notamment l’Allemagne comme seule responsable des dommages causés par la guerre ainsi que les différentes mesures prises à son encontre. Ainsi, les sanctions se classent en trois catégories ; les sanctions territoriales, les sanctions militaires et enfin, les sanctions économiques et financières.
Les sanctions territoriales
Selon cette partie du Traité de Versailles, il est possible d’énumérer six points essentiels et importants qui affectent directement l’Allemagne et sa puissance géographique :
- La Pologne et la Tchécoslovaquie sont déclarées indépendantes afin de créer des Etats “tampons”
- Dans un nouveau périmètre géographique, l’Autriche est également déclarée indépendante. Il faut ajouter à ce point une interdiction formelle à l’Allemagne d’élaborer toute tentative d’annexion du pays. Elle le fera pourtant en 1938.
- L’Alsace et la Lorraine sont restituées à la France.
- Le Bassin de la Sarre est placé sous administration internationale pour les quinze prochaines années. Il sera sous mandat de la Société des Nations, nouvellement créée.
- En plus d’importants territoires situés à l’est de l’Allemagne, Dantzig devient une ville libre. Cette décision permet ainsi à la Pologne de bénéficier d’un accès direct à la mer. Cependant, la Prusse-Orientale qui elle, est restée allemande, se retrouve séparée de l’Allemagne. L’Allemagne doit renoncer, à titre de compensations, à son empire colonial comprenant le Cameroun, le Togo, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, la Namibie et la Nouvelle-Guinée. De fait, l’Allemagne perd 15% de son territoire et environ 10% de sa population qui profite principalement à la France et à la Belgique mais aussi au Danemark et à la Pologne, nouvellement recréée.
Les sanctions militaires
L’objectif du Traité de Versailles, rédigé par les Alliés, est le maintien de la paix en Europe. Ainsi, ces derniers en concluent que l’Allemagne ne doit plus être en capacité de se montrer menaçante par ses forces armées. Des sanctions sont donc prises pour limiter son pouvoir afin de protéger ses pays voisins.
- L’Allemagne doit livrer aux Alliés 5 000 canons, 25 000 avions, plusieurs blindés et la totalité de sa flotte maritime.
- Le réarmement est strictement limité, l’acquisition de blindés, d’avions et d’artilleries lui sont totalement interdites.
- Le service militaire est aboli et l’armée allemande ne peut dépasser un effectif de 100 000 soldats.
- La rive gauche du Rhin ainsi que Mayence et Cologne sont démilitarisées.
Les sanctions économiques et financières
Même si elle ne tient ici qu’en quelques lignes, il s’agit probablement des plus lourdes sanctions imposées à l’Allemagne. Ces dernières entraineront d’innombrables difficultés économiques à l’ensemble du pays dans les années à venir et elles ne feront que s’accentuer davantage avec la crise économique de 1929.
- L’Allemagne doit payer 132 milliards de marks-or au vainqueurs. Soir l’équivalent de 47 tonnes d’or. La Belgique, pays le plus touché, sera le premier indemnisé. Ce qui lui permettra de se reconstruire rapidement. L’Allemagne terminera de régler sa dette le 3 octobre 2010.
- L’Allemagne perd la propriété de tous ses brevets. A titre d’exemple, l’aspirine, déposée par Bayer, tombe dans le domaine public.
- Le pays doit également renoncer à ses conventions douanières.
Le Traité de Versailles, l’arme électorale de Hitler
Si ce traité à pour objectif de maintenir la paix en Europe, il est inégalement élaboré. De fait, la population allemande va terriblement en souffrir et même en payer le prix fort. Comme le précise néanmoins Gérard Araud dans son livre Nous étions seuls, l’Allemagne s’est toujours démenée, dès la signature du Traité de Versailles, pour ne pas payer sa dette. Ainsi et toujours selon l’auteur, elle n’aurait payé que 17% de la somme qu’elle devait verser à la France.
Exemplaire du Traité de Versailles exposé au Mémorial de l’Armistice, à Rethondes.
L’arrivée de Hitler au pouvoir
Hitler l’a déjà compris depuis de nombreuses années et va en faire une véritable arme électorale pour gagner des voix et des soutiens qui, au final, le porteront au pouvoir au début de l’année 1933.
On lit souvent que c’est la crise économique de 1929 qui est parvenue à motiver les Allemands à voter Hitler. En réalité, le parti nazi ne fait jamais mieux que 37% des voix aux élections présidentielles. Insuffisant pour remporter ces dernières.
Ce sont plutôt les conséquences économiques qui viennent considérablement aggraver les sanctions du Traité de Versailles qui vont pousser les riches industriels et hommes d’affaire allemands à réclamer la nomination de Hitler au poste de chancelier.
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