Fortitude : Histoire et Mémoire de la Seconde Guerre mondiale

Histoire et Mémoire de la Seconde Guerre mondiale

Un dictateur pour la France

par | 10 Jan 2023

Soutenez Fortitude

Et intégrez la Brigade de la Mémoire !

Soutenir Fortitude

Un dictateur pour la France ? Mais qui ?

11 janvier 1935

Alors que les extrêmes et les dictatures gagnent du terrain en Europe, et deux semaines avant la date anniversaire de la prise du pouvoir de Hitler en Allemagne, le journal parisien Le Petit Journal avait décidé d’organiser un referendum auprès de ses lecteurs : Un dictateur ? Mais qui ?

Une du Petit Journal du 11 janvier 1935

Une du quotidien parisien du 11 janvier 1935 – Capture BnF Gallica

1935 : une année de crises en France

L’Histoire est parfois capable de se montrer bien surprenante ! Fallait-il y voir un signe ? En 1935, la France est plongée dans une grave crise économique, mais aussi politique. Depuis un an, l’affaire Stavisky – dans laquelle l’Etat et bon nombre de politiciens sont accusés de corruption – rythme l’actualité des Français, tout en faisant violemment battre le pavé des rues du pays.

Un referendum pour le choix d’un dictateur

Alors que les extrêmes et les dictatures montent en Europe, et deux semaines avant la date anniversaire de la prise du pouvoir de Hitler en Allemagne, le journal parisien Le Petit Journal avait décidé d’organiser un referendum auprès de ces lecteurs : Un dictateur ? Mais qui ?

Selon le quotidien, l’objectif n’était pas de « faire éclore la dictature en France », mais plutôt de sonder la population et d’établir « le diagnostic de notre inquiétude » et « d’aider la France à prendre une conscience plus nette de ses volontés et de son destin ».

Quoi qu’il en soit, 194 785 lecteurs répondent à cette enquête. Arrive en tête le maréchal Pétain avec 38 561 votes. Il est suivi par Pierre Laval (31 403 voix), l’actuel Ministre des Affaires étrangères, de Gaston Doumergue (23 864 voix), ancien Président du Conseil, et de « Marianne » (20 102 voix), l’effigie de la République française.

Si ce referendum n’a strictement rien d’officiel, les élus « virtuels » tiennent tout de même à réagir. Pierre Laval annonce que « la démocratie est aujourd’hui indissolublement liée à la France. Elle n’est ni démodée, ni épuisée ». Pétain de son côté déclare être « très flatté de la confiance que le peuple français » place en lui. Il ajoute : « Je tiens cependant à dire que je n’en profiterai pas ». En revanche, la réaction de Marianne se fait toujours attendre…

En réalité, et à travers ces deux premiers noms, c’est bien deux visions des Français qui en ressortent au cours de cette période ; Philippe Pétain représente la victoire, Pierre Laval la paix.

Sur le même sujet…

Vous aimerez lire…

Sources et références

Le noir et le brun - Jean-Christophe Buisson
error: Contenu protégé

Pin It on Pinterest