Les pertes territoriales allemandes à l’issue de la Première Guerre mondiale
Les pertes territoriales de l’Allemagne sont les conséquences directes de sa défaite militaire, à l’issue de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Signé en France, le Traité de Versailles impose à l’Allemagne une série de sanctions économiques, militaires et territoriales. Cet ensemble de mesures a notamment pour objectifs de rembourser les dégâts occasionnés en France et en Belgique, tout en garantissant la sécurité de l’Europe. C’est-à-dire que ces sanctions doivent empêcher l’Allemagne d’être en mesure de provoquer une nouvelle guerre.
Alsace-Lorraine (France)
L'Alsace-Lorraine est restituée à la France. Elle était rattachée à l'Allemagne depuis de 10 mai 1871, à l'issue de la guerre franco-allemande de 1870.
Cantons d'Eupen-Malmedy-Saint-Vith (Belgique)
Aussi appelé "cantons de l'Est", ce territoire était sous administration prussienne puis allemande depuis 1815. Octroyé à la Belgique par le Traité de Versailles, il doit permettre au royaume de mieux se protéger d'une éventuelle nouvelle attaque militaire à l'Est.
Zone démilitarisée
Territoire dont le Traité de Versailles interdit à l'Allemagne la présence de forces ou de fortifications militaires.
Territoire de la Sarre
Le territoire industriel de la Sarre est placé, pour une durée de 15 ans, sous mandat de la Société des Nations. Ce mandat est contrôlé et assuré par la France. Au terme de cette période, une plébiscite doit être organisé pour décider de son sort : devenir Français ou redevenir Allemand.
Nord-Schleswig (Danemark)
A l'issue d'un plébiscite demandé par le gouvernement danois après la proclamation du président américain Woodrow Wilson sur le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" et incorporé au Traité de Versailles, le Danemark reçoit le Nord-Schleswig.
Ville libre de Dantzig
Centre portuaire important sur la Baltique, Dantzig est placée sous la protection de la Société des Nations et obtient le statut de "ville libre". En l'absence de plébiscite auprès de la population, à 95% germanophone, cette décision est considérée comme une violation au "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", formule proclamée par la président américain Woodrow Wilson.
Territoire de Memel
Ancienne région du royaume de Prusse, le territoire de Memel est placé sous administration française, par le Traité de Versailles. En 1923, ce territoire est annexé par la Lituanie, pays nouvellement créé et à la frontière commune sur la partie Nord.
Pologne
A l'Est de l'Allemagne, la Posnanie et environ la moitié de la Prusse sont données à la Pologne nouvellement recréée. Ce redécoupage doit permettre au nouvel Etat polonais de bénéficier d'un accès à la mer Baltique et débouche sur la création de ce qui est appelé le "couloir polonais' ou "corridor de Dantzig".
Carte interactive de l’Allemagne et de ses pertes territoriales après la signature et l’application des sanctions du Traité de Versailles en 1922. © Matthieu Mugneret – fortitude-ww2.fr
Les pertes territoriales de l’Allemagne
Après la mise en application des différentes sanctions territoriales, l’Allemagne perd environ 15% de son territoire européen. Cet espace représente une surface de plus de 70 000 km² et comprend environ 10% de sa population (entre 6,5 et 7 millions de personnes).
Les territoires perdus à l’Ouest
- Le territoire industriel de la Sarre est placé, pour une durée de 15 ans, sous mandat de la Société des Nations. Ce mandat est contrôlé et assuré par la France. Au terme de cette période, un plébiscite doit être organisé pour décider de son sort : devenir Français ou redevenir Allemand. Le 1er mars 1935, ce territoire d’environ 800 000 habitants sera rattaché à l’Allemagne, après la tenue d’un referendum.
- L’Alsace-Lorraine est restituée à la France. Elle était rattachée à l’Allemagne depuis de 10 mai 1871, à l’issue de la précédente guerre franco-allemande de 1870. Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle sera annexée à l’Allemagne nazie en 1940 et durant toute la durée du conflit, en violation de l’armistice du 22 juin.
- Aussi appelé « cantons de l’Est », ce territoire était sous administration prussienne puis allemande depuis 1815. Octroyé à la Belgique par le Traité de Versailles, il doit permettre au royaume de mieux se protéger d’une éventuelle et nouvelle attaque militaire à l’Est.
- A l’issue d’un plébiscite demandé par le gouvernement danois, après la proclamation du président américain Woodrow Wilson sur le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », le Danemark reçoit le Nord-Schleswig, bien que ce pays n’ait pas participé à la Première Guerre mondiale.
Les territoires perdus à l’Est
- Afin des créer des « États tampons » entre l’Allemagne et la Russie, le Traité de Versailles déclare l’indépendance de la Tchécoslovaquie et de la Pologne. A cette dernière, la Posnanie et une importante partie de la Prusse lui sont données. Cet espace doit permettre au nouveau pays de bénéficier d’un accès à la mer Baltique.
- Centre portuaire important sur la Baltique, Dantzig est placée sous la protection de la Société des Nations et obtient le statut de « ville libre ». En l’absence de plébiscite auprès de la population, à 95% germanophone, cette décision est considérée par les Allemands comme une violation au « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
- Ancienne région du royaume de Prusse, le territoire de Memel est placé sous administration française. En 1923, il sera annexé par la Lituanie, pays nouvellement créé, dont la frontière est commune sur la partie Nord.
Carte de l’Europe avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale (1914) – © Matthieu Mugneret – fortitude-ww2.fr
Les pertes territoriales en dehors de l’Europe
Ailleurs dans le monde, l’Allemagne est aussi contrainte à renoncer à son empire colonial : le Cameroun, le Togo, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, et la Namibie.
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