Musée de l'Armée
Au cœur même de l'Hôtel des Invalides, le Musée de l'Armée se consacre à toutes les époques de l'histoire militaire française. Trois salles sont dédiées à celle de la Seconde Guerre mondiale, et chacune d'elles sont liées à une thématique spécifique.
129 Rue de Grenelle, 75007 Paris
Versailles sous l'Occupation
Paris sous l'Occupation
Ville lumière, capitale de la France, Paris est déclarée ville ouverte lorsque les forces allemandes s'apprêtent a y entrer, le 14 juin 1940. Après la signature de l'armistice franco-allemand du 22 juin, elle est située en zone occupée. Jusqu'à l'été 1944, entre 20 000 et 25 000 Allemands y seront quotidiennement présents. Très rapidement, le Troisième Reich nazi s'implante partout, à travers ses différents corps d'armées, ses organismes et très nombreux services. Les réquisitions de bâtiments publics comme privés se font par milliers.
L'état-major du Grand Paris (Kommandantur von Gross-Paris) est installée au sein de l'hôtel Meurice, au 228 rue de Rivoli. Celui de l'armée de Terre dans l'Hôtel des Invalides, celui de la Marine au numéro 2 de la rue Royal, au sein même du ministère de la Marine française. Dans ce même temps, le palais du Luxembourg (aujourd'hui le siège du Sénat) devient le quartier général de l'Aviation allemande (Luftwaffe) et le palais Bourbon (Assemblée nationale) est transformé en état-major administratif du Grand Paris. A partir de 1942, un tribunal militaire siègera au sein même de la chambre des députés. Dans le jardin des Tuileries, le musée du Jeu de paume est réquisitionné pour l'entrepôt des œuvres d'art spoliées. Durant les deux premières années de l'Occupation, Göring s'y rendra à 20 reprises pour choisir les pièces de sa collection privée.
Rue des Saussaies, le ministère de l'Intérieur est quant à lui occupé par la Gestapo. Le sous-sol est équipé de cellules, alors que les interrogatoires et actes de torture se déroulent au 5e étage. Au numéro 39 de l'avenue de l'Opéra, l'hôtel Édouard VII est réquisitionné pour la police militaire allemande. Tout comme la Gestapo, elle jouit d'une très grande liberté de manœuvre dans ses actions et l'établissement devient lui aussi un lieu d'interrogatoires.
A Paris, probablement plus que partout ailleurs en France, la répression contre les populations juives de la ville est impitoyable. Plusieurs rafles ont lieu tout au long de l'Occupation. Le 14 mai 1941, 3 710 juifs sont internés durant 4 jours dans la casernes des Minimes, rue Béarn, ou encore dans le gymnase Japy ainsi que dans deux autres lieux, à l'occasion de la rafle du billet vert. Les 16 et 17 juillet 1942, 9000 adultes et près de 4000 enfants sont arrêtés et enfermés dans le Vél'd'Hiv, qui se tient sur le boulevard de Grenelle. A l'épuration, cette même adresse servira également de lieu d'internement pour plusieurs centaines de personnes suspectées de collaboration avec l'Occupant. La plupart des personnes raflées en région parisienne seront transférées vers les camps du Loiret (Centre-Val de Loire) ou bien Drancy, avant d'être déportées vers les camps de concentration et d'extermination nazis, dont Auschwitz-Birkenau.
C'est au numéro 116 bis de l'avenue des Champs-Élysées que le Français Philippe Henriot tient ses chroniques à l'antenne de Radio-Paris, où la station radio de propagande allemande a ses locaux. Dans un même registre, le journal collaborationniste de Paris-soir est au 37 rue du Louvre. A partir de 1942, les ventes du quotidien chuteront de moitié. Son dernier numéro sera paraîtra le 17 août 1944.
Le 19 août 1944, le peuple parisien se soulève contre l'Occupant allemand, alors que les soldats alliés débarqués en Normandie, approchent de la capitale française. Le 25 août suivant, Paris est libérée par les FFI, les FTP et la 2e division blindée du général Leclerc. Le général allemand von Choltitz, gouverneur du Grand Paris, avait reçu l'ordre de se battre jusqu'au dernier homme, ou bien de détruire la ville. Refusant d'appliquer cet ordre, il signe la capitulation de Paris en gare de Montparnasse.
Mémorial de la Shoah
Lieu de mémoire dédié au génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, le Mémorial de la Shoah transmet et enseigne les conséquences du racisme et de l'antisémitisme dans l'histoire. Il rassemble un musée, plusieurs lieux de mémoire ainsi qu'un centre de documentation.
17 Rue Geoffroy l'Asnier; 75004 Paris
Musée de l'Ordre de La Libération
Dédié à l'ordre fondé par le général de Gaulle lors de la Seconde Guerre mondiale, et aux Compagnons de la Libération, le Musée de l'Ordre de La Libération retrace l'histoire et le parcours des combattants de la France libre, de la Résistance intérieure et de ceux qui ont été déportés pour avoir résisté à l'occupant.
129 Rue Grenelle, 75007 Paris
Musée de la Libération de Paris
Dans un parcours chronologique correspondant aux actions de Jean Moulin et de Philippe Leclerc de Hauteclocque, plongez dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, en passant notamment par les périodes de l'Occupation, de la Résistance ou encore des combats pour la Libération. Visitez également le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy !
4 Avenue du Colonel Rol-Tanguy, 75014 Paris
Mémorial du Mont-Valérien
Haut lieu de la mémoire nationale, le Mont-Valérien a été le principal lieu d'exécution de résistants et d'otages par l'armée allemande, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le site honore ainsi la mémoire de tous les combattants morts pour la France, entre 1940 et 1945.
1 Avenue Léon Bernard, 92150 Suresnes
Musée de l'Air et de l'Espace
Fondé en 1919, le Musée de l'Air et de l'Espace est le plus important musée aéronautique de France. Sa collection - l'une des plus importantes au monde - retrace toutes les épopées de l'histoire de l'aviation, en passant notamment par celle de la Seconde Guerre mondiale, où il est par exemple possible d'y admirer le mythique Supermarine Spitfire !
Aéroport de Paris-Le Bourget, 93352 Le Bourget
Mémorial de la Shoah de Drancy
Lieu de mémoire qui se tient face à la Cité de la Musette - transformée en camp de concentration et antichambre d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale -, le Mémorial de la Shoah de Drancy est un lieu de médiation entre l'histoire de la Cité et le public. En plus de son exposition permanente, de nombreux événements pédagogiques y sont organisés tout au long de l'année.
110-112 Avenue Jean Jaurès, 93700 Drancy
Musée de la Résistance Nationale
Le Musée de la Résistance Nationale est un musée associatif qui œuvre à la transmission du souvenir, de la mémoire et des valeurs de la Résistance, grâce des expositions permanentes et temporaires, agrémentées de riches collections d'archives et d'objets.
40 Quai Victor Hugo, 94500 Champigny-sur-Marne
Attentat du métro de Barbès
Le jeudi 21 août 1941, sur le quai du métro Barbès-Rochechouart, l'aspirant allemand Alfons Moser est abattu de deux balles dans le dos par Pierre Georges, jeune résistant communiste. Face à cet événement, Vichy instaurera des tribunaux d'exception alors qu'en représailles, Hitler ordonnera l'exécution de 100 otages (des prisonniers français). Parmi eux, un autre jeune résistant nommé Honoré d'Estienne d'Orves. Il sera fusillé le 29 août suivant au mont Valérien.
Rafle du 11e arrondissement de Paris
Le mercredi 20 août 1941, sous le contrôle et à l'initiative du service des affaires juives de la Gestapo (Sipo SD), la police municipale parisienne procède à l'arrestation - sur la voie publique et dans les habitations, dans le 11e arrondissement en premier lieu - de 4232 Juifs de diverses nationalités. Tous sont des hommes âgés de 18 à 50 ans, environ 1500 sont des citoyens français. L'opération se déroule sans que le gouvernement français ait été consulté.
Attentat de Versailles
Le mercredi 27 août 1941, au cours d'une prise d'arme de volontaires français (L.V.F) partant pour le front de l'est, Paul Collette, ancien Camelot du roi, ouvre le feu et tire sur plusieurs personnalités qui président la cérémonie. Parmi eux, Marcel Déat et Pierre Laval, tous deux blessés. Arrêté, Paul Collette sera condamné à mort avant que le maréchal Pétain ne revoit sa peine en détention à vie. Il sera finalement déporté à Mauthausen, mais libéré en mai 1945.
Exposition "Le Juif et la France"
Le vendredi 5 septembre 1941, Le Juif et la France - une exposition raciste et antisémite organisée et financée par la propagande allemande - est inaugurée au Palais Berlitz. Cette dernière aurait attirée au moins 155 000 visiteurs. A l'aide de photographies, de dessins, de graphiques et de panneaux expliquant "l'emprise" des Juifs sur la société française, elle a pour objectif "d'aider les Français à reconnaître les Juifs par leurs caractéristiques physiques".
Bombardement de l'usine Renault
Depuis la signature de l’armistice franco-allemande, un très grand nombre des usines françaises situées en zone occupée sont réquisitionnées par l'occupant. Leurs productions détournées, elles se retrouvent ainsi au service de l’effort de guerre allemand et deviennent alors des cibles pour les Alliés. C'est le cas de l'usine Renault de Boulogne-Billancourt, attaquée dans la nuit du 3 au 4 mars 1942, dont les bombardements causent la mort de plus de 600 personnes.
Émeute de la rue de Buci
Le 31 mai 1942, une "manifestation" est organisée par la Résistance communiste contre la politique de rationnement imposée aux Français. Ainsi, les restaurants et épiceries de la rue de Buci sont rapidement envahis par une foule dense dans l'objectif de s'emparer de vivres. Plusieurs bagarres éclatent avec certains employés avant que la situation ne dégénère complètement. Deux gardiens de la paix sont abattus au revolver et une vingtaine de personnes sont arrêtées par la police.
Rafle du Vél' d'Hiv
La rafle du Vél’ d’Hiv a lieu les 16 et 17 juillet 1942. Pour la première fois depuis le début de l’Occupation, femmes et enfants sont aussi la cible des 4 500 policiers mobilisés. Au terme de ces deux journées, 12 884 Juifs sont arrêtés puis emmenés dans différents lieux de rassemblement. Les familles elles, prennent la direction du Vélodrome d’Hiver. Elles y resteront 3 à 5 jours durant.
Les martyrs du lycée Buffon
Cinq jeunes garçons, élèves au Lycée Buffon à Paris, sont arrêtés par la police française après avoir participé à des manifestations interdites, le lundi 8 février 1943. Jugé par un tribunal spécial, ils seront condamnés aux travaux forcés. Cependant, ces jeunes hommes sont aussi des résistants, ayant participé à plusieurs actes contre l'occupant. Ils seront ainsi une nouvelle fois jugés, cette fois-ci par un tribunal allemand, et finalement condamnés à mort. Avant d'être exécutés, tous écrivent une lettre à leurs parents.
Assassinat du SS Julius Ritter
Action qui restera comme la plus retentissante de la part des Résistants des FTP-MOI de la région parisienne ; le SS Julius Ritter est assassiné devant son domicile du 18 rue Pétrarque, le mardi 28 septembre 1943, par des membres du groupe Manouchian. En France, il était le responsable du Service du travail obligatoire (STO). Jusqu'au plus haut sommet du Reich allemand, le meurtre de ce haut cadre de l'appareil nazi est de très près comparé à celui du SS Reinhard Heydrich.
Arrestation de Missak Manouchian
Alors qu'ils s'étaient fixé rendez-vous à Évry-Petit-Bourg, au sud de Paris, Missak Manouchian - chef des FTP-MOI de la région parisienne - et Joseph Epstein - chef des FTP français de la région parisienne - sont arrêtés par la police française, le mardi 16 novembre 1943. Au terme de trois filatures menées par les Brigades spéciales de la police française, c'est désormais l'intégralité du groupe Manouchian qui tombe. Après une série d'interrogatoires marqués par la torture, le groupe sera offert aux autorité allemandes, jugé et exécuté le 21 février 1944 au Mont-Valérien.
Bombardement de la gare de Trappes
Visant à paralyser le réseau ferroviaire afin d'isoler la Normandie, en prévision du futur débarquement, la gare de triage de Trappes est bombardée par un puissant raid britannique. Dans cette nuit du 6 au 7 mars 1944, 1260 tonnes de bombes sont larguées au-dessus de la gare. Cependant, certaines tombent aussi sur des immeubles civils, causant la mort d'une centaine d'entre eux.
Assassinat de Philippe Henriot
Le mercredi 28 juin 1944, le résistant Charles Gonard et une quinzaine de ses compagnons pénètrent au sein du ministère de la Propagande de la rue Solferino et exécutent Philippe Henriot qui, après avoir été l'incontournable chroniqueur de Radio-Paris, y avait été nommé ministre en début d'année. A Paris, les journaux collaborationnistes lui rendent hommage alors que sur les murs, des affiches avec sa photographie sur laquelle figure la phrase "Il disait la vérité. Ils l'ont tué", sont placardées. Henriot était l'un des plus importants propagandistes du collaborationnisme en France, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Massacre du bois de Boulogne
Le mercredi 16 août 1944, un groupe de résistants a rendez-vous avec un homme spécialement envoyé de Londres, pour une livraison d'armes. En réalité, l'individu en question est un agent double et les 35 jeunes résistants sont en fait conduits dans différentes antennes de la Gestapo. Le piège se referme. Le soir même, ils sont transportés jusqu'à la cascade du Bois de Boulogne, puis abattus à coups de mitraillettes et de grenades par des officiers SS.
Libération de Paris
Le vendredi 25 août 1944, la capitale française est officiellement libérée par les FFI, les FTP et la 2e division blindée du général Leclerc. Le général allemand von Choltitz, gouverneur du Grand Paris où stationnent encore 20 000 soldats allemands, avait reçu l'ordre de se battre jusqu'au dernier homme, ou bien de détruire la ville. Refusant d'appliquer cet ordre, il signe l'acte de capitulation de Paris en gare de Montparnasse, où est justement établi le poste de commandement du général Leclerc.
Procès du maréchal Pétain
Rapatrié en France et interné au fort de Montrouge, le maréchal Pétain déclare, à l'ouverture de son procès le 23 juillet 1945, avoir toujours été un allié caché du général de Gaulle. S'estimant responsable uniquement devant la France et les Français, et non devant la Haute Cour de justice, il décide de garder le silence durant tout son procès. L'ancien chef de l'État français, qu'il avait fondé à Vichy, est accusé d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison.
Reconnu coupable le 15 août suivant, il est condamné à mort, à l'indignité nationale et à la confiscation de ses biens. En raison de son âge avancé (89 ans), il ne sera pas exécuté mais sera interné au fort de Pierre-Levée, sur l'île d'Yeu, en Vendée. Il mourra le 17 juillet 1951, à l'âge de 95 ans.
Exécution de Pierre Laval
Reconnu coupable de haute trahison et de complot contre la sûreté de l'État, Pierre Laval est condamné à mort après que les jurés lui aient lancé qu'il méritait "douze balles dans la peau". Après avoir tenté de mettre fin à ses jours en avalant une capsule de cyanure, l'ancien collaborateur et chef du gouvernement de Vichy est fusillé au pied du château d'eau, à l'extérieur de la prison de Fresnes où il était interné, le lundi 15 octobre 1945.
Exécution de Joseph Darnand
Jugé et condamné à mort par la Haute Cour de justice au cours de son procès qui s'est déroulé le 3 octobre précédent, Joseph Darnand, ancien chef de la Milice française, est fusillé au fort de Châtillon, le mercredi 10 octobre 1945, après que le général de Gaulle ait refusé de lui accordé sa grâce. Le lendemain, Jean Hérold-Paquis, collaborateur et voix de Radio-Paris, sera à son tour exécuté.
Melun sous l'Occupation
Chef-lieu du département de Seine-et-Marne, Melun - ville saturée par l'afflux massif de réfugiés de l'exode de mai-juin - est occupée par les forces allemandes à partir du 15 juin 1940. Dès le mois d'août suivant, l'état-major (Feldkommandantur) est établi dans l'immeuble du 33 rue Saint-Ambroise.
En octobre, la maison du 21 rue Delaunoy devient le siège régional de la police allemande de sûreté, dont le commandement est assuré par Wilhelm Tuchel et Wilhelm Korf. En mars 1943, ce service ordonnera au préfet de faire arrêter les Juifs du département et traquera les enfants juifs cachés dans des pensionnats religieux. Dans le sud du département et à l'aide de voitures goniométriques, il traquera également les radio-émetteurs des mouvement de la Résistance.
Le palais de justice, qui se trouve dans la rue qui porte aujourd'hui le nom du général de Gaulle, est partiellement réquisitionné par l'Occupant pour y implanter un tribunal militaire. En octobre 1941, Pierre Fallet y sera condamné à mort pour détention d'armes à destination de la Résistance. Il sera fusillé en tant qu'otage en février 1942, en représailles des attentats commis contre l'armée allemande, à Paris.
En 1944, la Milice française s'installe dans l'immeuble du numéro 4 de la rue Barthel. Active dans Melun, celle-ci se chargera notamment de la surveillance de certains réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire). Cependant, la plupart de ces réfractaires seront emprisonnés - sous surveillance allemande - au sein de la maison d'arrêt du 12 rue Président Despatys.
Le 13 août 1944, le quartier de la gare est bombardée par la Royal Air Force (RAF). Melun est libérée le 24 août suivant.