La bataille de Narvik
La bataille de Narvik est un affrontement militaire opposant les forces alliées aux forces allemandes dans le Nord de la Norvège, du 9 avril 1940 jusqu’au 8 juin suivant. Composée de deux batailles navales et d’une bataille terrestre après un tout premier débarquement réussi, la bataille de Narvik se solde par une victoire alliée qui aurait bien pu changer le cours de la Seconde Guerre mondiale.
Soldats français lors de la bataille de Narvik – Image capturée de la vidéo de l’ECPAD
Narvik, la route du fer allemand
Située en Norvège, au Nord du cercle polaire arctique, Narvik n’est qu’une modeste petite ville faite de maisons en bois, habitées par quelques milliers d’habitants en plein cœur des glaces et des pics enneigés. Pourtant et pour l’Allemagne nazie, Narvik est hautement stratégique et indispensable à la guerre qu’elle mène en Europe. Grâce à son port, qui offre entre autre un accès direct à la mer de Norvège, à sa gare ainsi qu’un son réseau ferré, près de 50% des importations de fer, nécessaires au développement et au maintien de l’armée allemande, transitent par Narvik. De fait, Hitler ne peut se passer de cette petite ville norvégienne et de ses installations stratégiques et vitales.
Dans l’objectif donc d’assurer et de protéger ses importations de fer, dont la provenance est essentiellement de Suède, l’Allemagne envahit la Norvège le 9 avril 1940, soit quasiment un mois avant la grande offensive allemande à l’Ouest de l’Europe. Au petit matin de ce 9 avril, 10 destroyers de la Kriegsmarine entrent dans la zone de la ville convoitée en ne rencontrant qu’une très faible résistance, provenant principalement de deux navires norvégiens, rapidement coulés à coups de torpilles causant la mort de 265 marins. Au préalable, quelques soldats sont débarqués dans les environs pour s’emparer de la ville. Face à cette inévitable déroute de l’armée locale et de par l’importance stratégique que représente Narvik, les Alliés décident d’intervenir.
Les bataille navales pour Narvik
Dès le lendemain, 10 avril 1940, cinq destroyers britanniques arrivent à prendre par surprise la flotte allemande à l’entrée du port de Narvik puis à l’entrée du Vestfjord. Cette première offensive menée depuis la mer, marque ainsi le début de la première des deux batailles navales à venir pour reprendre Narvik.
Les premiers tirs de canon s’échangent rapidement alors que les Allemands sont justement en train de débarquer à Narvik. Au soir même de cette journée, le silence revient et chacun des camps peut faire le point sur les dégâts engendrés par ce premier affrontement. Les Britanniques perdent 180 hommes et deux des cinq destroyers déployés sont coulés par l’ennemi. Cependant, ce sont bien les Allemands qui accusent le plus le coup. La Kriegsmarine perd également deux destroyers mais quatre autres bâtiments sont aussi fortement endommagés. A cela, il faut aussi ajouter la perte de six navires cargo, et même d’un transport de munitions, coulés lors de la manœuvre de retraite britannique, laissant encore pour l’heure le port et la ville de Narvik aux Allemands.
Trois jours plus tard, le 13 avril 1940, les Britanniques reviennent avec une force plus imposante composée de neuf destroyers et d’un porte-avions à partir duquel décolle un avion de reconnaissance. Alors que les Alliés font route en direction du port de Narvik, les navires allemands partent aussitôt à leu rencontre. La seconde bataille navale débute ainsi. Cependant les choses se répètent et s’aggravent même pour l’occupant. En fin de journée et à court de munitions, les bâtiments de la Kriegsmarine sont repoussés hors du port et tentent même de s’enfuir. Peine perdue, dans certains cas, les équipages abandonnent et sabordent même certains de leurs navires. En une journée seulement, le ménage est fait, la flotte allemande est détruite et chassée et les Britanniques peuvent finalement se retirer à 18h30.
Débarquement et combats terrestres
Si le port et les eaux situées à proximité de Narvik sont débarrassées des navires allemands, ce n’est évidemment pas encore le cas de la ville, toujours aux mains des nazis. Depuis quelques jours déjà, la France et plusieurs milliers de ses soldats sont en mer, faisant route vers la Norvège.
C’est un spectacle pour le moins inhabituel qui se déroule dans le port de Brest en ce 18 avril 1940. Plusieurs unités françaises sont sur le départ et si les navires sont chargés d’équipements traditionnels ; comme des armes, des munitions et des véhicules, beaucoup de paires de skis et de matériels d’hiver sont aussi entreposés dans les cales des bâtiments de guerre.
Pour reprendre Narvik, la France engage ainsi la 13e demi-brigade de marche de la Légion étrangère ainsi que deux demi-brigades de chasseurs alpins. Après 40 jours de navigation, les côtes norvégiennes sont enfin visibles. Pour les Alliés, ce long voyage a aussi été l’occasion de mettre au point un nouvel ordre de marche des convois maritimes, grâce à une sécurité maximale assurée par l’aviation. C’est ainsi que, malgré la présence de nombreux sous-marins ennemis, la convoi ne subit aucune perte tout en étant même parvenu à repousser une attaque aérienne et à faire face à une météo pourtant très capricieuse.
La force alliées, désormais forte de 35 000 hommes et composée de Français, d’Anglais, de Norvégiens et même de Polonais, s’apprête à faire face aux quelques 5 000 soldats allemands présents à Narvik. Depuis les navires, la ville est lourdement bombardée le 24 avril, provoquant la mort de 30 civils. Dans un même temps, Français et Norvégiens attaquent depuis le Nord quand les Polonais attaquent par l’Ouest. Cependant, rien n’est simple. La Luftwaffe est bien présente dans les airs et les soldats allemands sont intelligemment retranchés sur les hauteurs de la ville, dans des grottes et tunnels peu visibles.
Finalement, et particulièrement grâce aux exploits réalisés par la Légion étrangère française qui, après 36 heures de combats rapprochés dans une ville partiellement détruite, la flotte alliée peut débarquer sur Narvik le 13 mai. Les combats entre soldats alliés et allemands se poursuivent pendant environ un mois avant que la ville ne soit entièrement reprise. L’armée allemande subit un premier revers et plusieurs combattants, essayant de s’enfuir avec des uniformes dérobés aux norvégiens et aux polonais, sont fait prisonniers. De là, les Alliés parviennent à obtenir de précieuses informations pour la poursuite de la campagne de Norvège. Le 2 juin soit cinq jours après la reconquête totale de la ville portuaire, l’aviation allemande largue sur Norvik plusieurs centaines de bombes incendiaires qui rapidement, se transforme en un gigantesque brasier. Il faudra près de 27 heures de lutte à un bataillon norvégien pour venir à bout de l’incendie.
Une première victoire alliée, mais de courte durée
L’armée allemande est complètement dépassée et ne cesse de reculer. Au début du mois de juin, elle se retrouve à quelques kilomètres seulement de la frontière suédoise. De nombreux soldats allemands sont tués ou faits prisonniers, cependant, la victoire n’est que de courte durée.
Si les combats en Norvège sont encourageants et même concluants pour les Alliés, ce n’est malheureusement pas le cas à l’Ouest de l’Europe. Car pendant ce temps, le 10 mai 1940, Hitler a lancé une grande offensive sur la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la France. En plein débâcle, Français et Britanniques font rembarquer le corps expéditionnaire engagé à Narvik et les derniers soldats franco-britanniques quittent la Norvège le 8 juin, laissant tout de même la très stratégique gare détruite. Dès le lendemain, les Allemands reprennent la ville et y resteront jusqu’à la fin de la guerre.
Si la bataille de Narvik est une victoire, certes de courte durée, elle montre cependant dès le début de la Seconde Guerre mondiale que l’armée allemande, contrairement à ce qu’elle prétend, n’est pas invincible. C’est une victoire alliée méconnue qui intervient pourtant avant même la débâcle en France. Evidemment, si Narvik était restée sous contrôle, la suite de la guerre menée par l’Allemagne n’aurait probablement pas été celle réalisée.
Aujourd’hui encore à Narvik, 122 tombes françaises témoignent de cette première victoire sur l’Allemagne nazie.
Sources → Ministère des armées – Cairn Info
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