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Histoire et Mémoire de la Seconde Guerre mondiale

Pierre Jobard – Résistant-déporté à l’âge de 16 ans

21.11.23

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Témoignage de Pierre Jobard

16 mai 2023

Engagé dans la Résistance, Pierre Jobard est arrêté le 23 février 1944, à l’âge de 16 ans. Passé entre les mains de la Gestapo, il est ensuite déporté dans les camps d’Auschwitz-Birkenau, de Buchenwald et de Flossenbürg. Un long et terrible parcours, qu’il raconte dans son témoignage.

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Le dernier résistant déporté de Côte d’Or

Animé par une volonté certaine d’agir contre l’occupant allemand et aussi par patriotisme, Pierre Jobard s’engage dans la Résistance au cours de l’année 1943. Sans en toucher un mot à ses parents, c’est dans la plus grande discrétion, qu’il quitte la demeure familiale – la nuit – en passant par la fenêtre de sa chambre. Rejoignant ses compagnons d’un réseau de Résistance de la région de l’Auxois, il participe notamment à des opérations de sabotages ou de récupération d’armes.

Arrestation et torture

Pierre Jobard est arrêté à l’aube du 23 février 1944. Il n’est alors âgé que de 16 ans. Transféré à la prison de Dijon (21), il passe par les mains de la Gestapo et subit les interrogatoires musclés et la torture, avant de rejoindre le camp de Royallieu, à Compiègne (60).

Un matin, ils nous ont emmené à la Gestapo. Ils savaient tout ! […] On essayait de se défendre. J’en ai pris des coups de poing. Je crachais le sang en rentrant dans ma cellule. Mais on ne pouvait pas faire autrement.

Déportation

Le 27 avril 1944, Pierre Jobard monte à bord d’un train de marchandises – avec 1700 autres prisonniers – qui doit l’emmener dans un premier camp ; le camp de concentration et de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. L’interminable voyage dure trois jours et quatre nuits.

Ce qui nous manquait le plus, c’était la soif. Je pense qu’ils avaient fait exprès, ile nous avaient donné du saucisson [avant le départ] très assaisonné. Très salé. C’était horrible. A notre arrivée à Auschwitz, il y avait des sentinelles qui nous attendaient, avec des chiens. Celui qui s’écartait, il était tué.

Il reste à Auschwitz douze jours durant, où il reçoit le matricule 185 784, tatoué sur son avant-bras, avant de finalement rejoindre celui de Buchenwald, puis de Flossenbürg. Travaillant dans une usine d’aviation, il quitte la camp le 20 avril 1945, au cours des terribles marches de la mort avec environ 16 000 autres détenus. Au quatrième jour, les Allemands ont disparus. Ils ne sont plus que 8 000 survivants.

De retour dans son village de Villeberny, le 11 mai 1945, Pierre Jobard ne pèse plus que 35kg, contre 75 au moment de son départ. Il l’affirme, il n’a rien oublié. Aujourd’hui âgé de 97 ans, et après un long silence de 68 ans, il parcourt les écoles pour raconter son histoire. Un récit, toujours aussi douloureux à partager, mais nécessaire selon lui.

A propos du témoignage de Pierre Jobard

Ce témoignage de Pierre Jobard a été enregistré le 16 mai 2023, au collège Louis Pasteur de Montbard. Remerciements à l’équipe pédagogique pour son accueil. Remerciements également au Comité de Parrainage du Concours National Scolaire de la Résistance et de la Déportation de la Côte d’Or, pour avoir rendu cet enregistrement possible, et plus particulièrement à Madame Françoise Elloy.

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