Le discours de Churchill du 4 juin 1940
Le discours du 4 juin 1940, prononcé par Winston Churchill à la Chambre des communes, au Royaume-Uni, est un discours profondément marquant, laissant paraître toute la détermination du Premier ministre et à travers lui, celle du peuple britannique.
Un discours en pleine débâcle
Il faut remettre ce discours historique dans son contexte. Depuis le 10 mai 1940, la guerre fait rage à l’Ouest de l’Europe et les Alliés vivent une véritable débâcle militaire. L’opération Dynamo vient tout juste de se terminer, c’est un succès, la majeure partie de l’armée britannique est sauvée.
C’est un fait, les Alliés sont dos au mur. La France est sur le point de s’effondrer. Les Allemands foncent sur Paris dont les routes sont ouvertes et des millions de français sont jetés sur les routes de l’exode. A Dunkerque, l’opération Dynamo vient tout juste de se terminer. Certes c’est un succès, mais un succès qui permet simplement, pour l’heure, de poursuivre la guerre. A ce même moment, une seconde évacuation débute en Norvège après la victorieuse bataille de Narvik : l’opération Alphabet. Elle aussi doit permettre de rapatrier des renforts sur le front de l’Ouest. Néanmoins en France, les forces alliées sont totalement dépassées, plusieurs milliers de soldats ont déjà été tués ou faits prisonniers ; c’est une véritable catastrophe militaire mais aussi politique.
Pour cause, le défaitisme gagne les rangs de la société française, jusqu’au sommet de l’Etat. Certains souhaitent déjà la fin des combats, ainsi qu’une armistice négociée avec l’Allemagne nazie.
Churchill face à la Chambre des communes
Le mardi 4 juin 1940 à la Chambre des communes, Winston Churchill rend compte de l’évacuation réussie des troupes encerclées à Dunkerque. Un succès qui allait bien au-delà de toutes les espérances. Faisant appel au courage de tous, sans lamentations aucune, le Premier ministre prononce un discours dans lequel il met aussi en garde contre une potentielle invasion allemande :
« Nous devons bien nous garder de considérer cette délivrance à Dunkerque comme une victoire ; les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations…
Nous nous batterons en France, nous nous battrons sur les mers et les océans, nous nous battrons dans les airs avec une confiance et des moyens sans cesse croissants.
Nous défendrons notre île à n’importe quel prix. Nous nous battrons sur les terrains d’atterrissage, nous nous battrons dans les champs et dans les rues ; nous nous battrons dans les collines.
Jamais nous ne nous rendrons !
Et même si notre île ou une partie de celle-ci devait se trouver conquise et affamée – ce que je ne crois pas un seul instant – alors notre empire d’outre-mer, armé et protégé par la flotte, poursuivrait la lutte, jusqu’à ce que Dieu fasse que le Nouveau Monde, avec toutes les ressources de sa puissance, avance pour secourir et libérer l’Ancien. »
C’est un véritable triomphe oratoire, peut-être l’un des plus beaux de cette Seconde Guerre mondiale, et la réaction des députés est à la hauteur de ce moment historique. Tous se lèvent d’un seul homme et applaudissent Winston Churchill. Certains pleurent. Churchill se rassoit et prononce à l’oreille de son voisin : « Et nous nous battrons avec des tessons de bouteille, parce que c’est fichtrement tout ce que nous avons ! ».
Le texte de ce discours du 4 juin est envoyé à Paul Reynaud, président du Conseil en France. Convaincu que l’Angleterre ne lâchera rien, il procède à un nouveau remaniement et nomme Charles de Gaulle au poste de sous-secrétaire d’Etat à la Défense nationale et à la guerre avec pour mission de préparer la suite de la guerre en Afrique du Nord avec le Royaume-Uni.
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