Histoire et Mémoire de la Seconde Guerre mondiale

Le massacre d’Oradour-sur-Glane

9 Juin 2022

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Le massacre d’Oradour-sur-Glane

Le massacre d’Oradour-sur-Glane est un crime de masse perpétré par le 2ème division SS Das Reich, le 10 juin 1944, au lendemain de celui de Tulle. Dans le bourg du village incendié, 643 personnes ont été froidement exécutées puis brulées.

Massacre d'Oradour-sur-Glane

Oradour-sur-Glane

Situé à quelques kilomètres de Limoges, Oradour-sur-Glane est un territoire d’environ 1 500 habitants. Son bourg, habité d’environ 330 âmes, est principalement animé de ses commerces dans lesquels de nombreux limogeauds se rendent en tramway pour y faire leurs provisions.

De fait, Oradour est un village paisible où il fait bon vivre. La guerre puis l’Occupation à partir de 1942, après la suppression de la ligne de démarcation,, n’affectent finalement peu les Radounauds. Si ce n’est l’accueil de réfugiés espagnols, alsaciens ou lorrains, la vie se poursuit presque normalement. C’est une réalité, ici on ne voit pas ou alors très peu les Allemands. Tout du moins, jusqu’au printemps de cette douloureuse année 1944.

Depuis le mois de mai, les autorités occupantes reconnaissent une montée en puissance de la Résistance dans le région. Le Débarquement de Normandie, survenu à l’aube du 6 juin, ne fait que galvaniser davantage les maquisards, partout où ils se trouvent sur le territoire français. Ainsi, la Résistance devient un danger plus grand encore pour l’occupant allemand, d’autant plus que ce danger et situé à l’arrière du front que viennent d’ouvrir les Alliés en Normandie. 

La 2ème division ss Das Reich

Après de lourds et meurtriers combats à l’Est de l’Europe, la 2ème division Das Reich est mise au repos dans la région de Montauban. En réalité, elle doit être reconstruite après les innombrables pertes subies, et de nombreuses et jeunes recrues viennent regarnir ses rangs.

Bien qu’au repos et même si elle manque de matériels, d’armes et d’équipements, cette division SS participe tout de même à des opérations de lutte contre la Résistance ainsi qu’à des opérations de représailles contre les populations civiles, qu’elle est amenée à croiser sur son funeste chemin.

Pour parer aux problèmes de la Résistance française, le général allemand Lammerding fait approuver un programme par sa hiérarchie, programme selon lequel des actions ayant pour but de monter la population contre les résistants, doivent être menées. Cependant, entre le 8 et le 9 juin, la “Das Reich” reçoit l’ordre de rejoindre le front de Normandie. Mais cet ordre n’empêche cependant pas cette division SS de commettre de nombreuses exactions sur sa route, comme par exemple à Tulle où 99 hommes ont été pendus aux réverbères et balcons de la ville.

A lire aussi → Le massacre de Tulle

Dans les environs du 9 juin, plusieurs réunions, composées de membres de la “Das Reich” mais aussi de la SIPO et même de la Milice française, se tiennent pour préparer une prochaine action de terreur. Dans leur viseur : Oradour-sur-Glane. Pourquoi ce village ? Aujourd’hui encore, le choix de ce village est encore mal compris.

 

Massacre d'Oradour-sur-Glane

Le rassemblement des habitants

Le 10 juin, lorsque les SS se déploient dans le village très animé ce jour-là, les locaux expriment une certaine curiosité, eux qui n’ont finalement presque jamais vu d’Allemands. Et même si les SS braquent leurs armes en direction des maisons, on pense avant tout à une simple formalité nécessaire.

Bien que certains se risquent à prendre la s’enfuir – entre 130 et 150 personnes – les commerçants ferment leurs boutiques dans un calme bien relatif pour les circonstances ô combien inquiétantes déjà. Sur ordre, l’ensemble de la population se rend au champ de foire pour y être rassemblée. De temps à autre, quelques coups de feu éclatent, des cris, et des bris de verre. Sans que cela ne soit nécessaire, les Allemands enfoncent portes et fenêtres des habitations et abattent ceux qui, comme les vieillards, ne peuvent se rendre au point de rassemblement.

Lorsque cesse le plus gros des mouvements, un officier se présente et annonce mener des perquisitions. Les SS seraient à la recherche d’un dépôt d’armes. Mais en réalité, les premières et angoissantes interrogations, virant à une inévitable inquiétude, gagnent les têtes lorsque les Allemands séparent les habitants. De terribles scènes déchirantes éclatent aux yeux de tous : les hommes sont séparés des femmes et des enfants, l’incompréhension demeure. 

Entre 15h00 et 16h00, les femmes et les enfants sont rassemblés dans l’église du bourg, alors que les hommes sont répartis dans six granges différentes. Devant les entrées de ces lieux, que les hommes doivent vider pour les fouilles, les Waffen-SS installent des mitrailleuses. Pour autant, l’inquiétude n’est guère grandissante car les recherches se poursuivent et les agresseurs ne trouvent rien. En réalité, cette cache d’armes n’existe pas, elle n’est probablement qu’un prétexte.

 

Massacre d'Oradour-sur-Glane

La tuerie d’Oradour-sur-Glane

Malgré les canons pointés en leur direction, les hommes retrouvent une certaine sérénité. C’est un fait absolu, il n’y a pas d’armes, ils seront bientôt relâchés, ce n’est plus qu’une question de temps. Mais alors que rien ne pouvait le laisser présager, les mitrailleuses se mettent brutalement à claquer et à résonner dans tout le bourg.

Les corps s’écroulent les uns sur les autres. D’un coup soudain, Oradour tombe dans le pire des cauchemars. C’est un véritable massacre, un bain de sang. Certains hommes agonisent sous les cadavres des autres. Lorsque les tirs cessent enfin – après un peu moins d’une minute – une éternité en somme, les SS parcours les corps pour en achever les quelques gémissements qui se font encore entendre. Un peu plus tard, les martyrs sont recouverts de paille et de fagots, puis les premières flammes viennent accomplir l’incompréhensible, retirant définitivement la vie de ceux qui s’y accrochaient encore.

Au même moment dans l’église, une caisse préalablement déposée par de jeunes SS explose au milieu des femmes et des enfants présents. La détonation laisse dégager une dense fumée noire, rendant l’air irrespirable. L’église aurait dû s’effondrer, mais la charge explosive n’était pas assez conséquente. A l’intérieur, et les soldats allemands s’en rendent compte, de nombreux survivants parviennent à trouver quelques poches d’air respirables. Les premiers tirs viennent de l’extérieur, puis les SS font irruption dans l’édifice. Les enfants et les femmes sont lâchement mitraillés, certains soldats ont des grenades à la main avant que l’église ne soit à son tour incendiée. Pourtant encore, des cris déchirants sortent des murs de cette enceinte meurtrière.

Dans une indifférence glaçante, d’autres soldats se livrent aux pillages des maisons et le bourg est finalement transformé en un véritable brasier. La plupart des SS quittent Oradour-sur-Glane en début de nuit, entre 21h00 et 22h30. Ceux qui restent passeront la nuit à boire et à faire la fête au milieu des décombres encore fumants, sous lesquels se trouvent 643 corps.

A lire aussi → Le massacre de Maillé

Sources et lieu de mémoire du massacre d’Oradour-sur-Glane → Oradour.org

 

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