Carte interactive – L’Europe dans la Seconde Guerre mondiale (1940)
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Carte de l’Europe en 1940
En 1940, Hitler lance une gigantesque offensive à l’Ouest de l’Europe. Surprises par la « guerre éclair », les armées alliées sont trop vite dépassées. Les Britanniques quittent le vieux continent et la France – bientôt en partie occupée – signe l’armistice avec l’Allemagne nazie. Mais à Londres, le général de Gaulle appelle à poursuivre les combats, alors que le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs et fonde l’État français.
“Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts” - Discours de Paul Reynaud - 22 mars 1940
Tout juste nommé président du Conseil des ministres en remplacement de Daladier, Paul Reynaud prononce son discours d’investiture à l'Assemblée nationale dans lequel il déclare : “Je vous garantis que je gagnerai la guerre, je la gagnerai. […] L’enjeu de cette guerre totale est un enjeu total. Vaincre, c’est tout sauver. Succomber, c’est perdre tout. Nous tiendrons les dents serrées avec au fond du cœur la volonté de combattre et la certitude de vaincre […]. Nous vaincrons, parce que nous sommes les plus forts”.
Annexion de l'Alsace-Moselle - 18 octobre 1940
Les trois départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle sont annexés au Troisième Reich, en totale violation du traité d’armistice franco-allemand, signé le 22 juin 1940. Les frontières françaises sont gommées. Entièrement administrée par le régime nazi, cette nouvelle zone est dirigée par deux Gauleiters ; Bürckel et Wagner.
Le 16 juillet 1940, Robert Wagner fait expulser environ 18 000 Juifs de la région. L’ensemble de leurs biens, intérêts et droits sont confisqués. Envoyés en zone libre, ils n’ont plus rien. Alors que débute la germanisation du territoire, les expulsions toucheront plus de 70 000 personnes, de toute confession ou origine.
Le 12 novembre suivant, le gauleiter qui avait notamment déclaré que “L’Alsace doit être purifiée de tous les éléments qui sont étrangers à la race allemande”, procède aux expulsions de ceux qui souhaitent rester Français. Jusqu’au 22 novembre, 66 000 Lorrains et 120 000 Alsaciens sont expulsés vers la zone libre, par 66 trains à destination de Lyon.
Bürckel déclare officiellement le 30 novembre l’annexion de la Moselle au Reich allemand, alors que l’Alsace, sous l’autorité de Wagner, est rattachée au Bade-Wurtemberg. En Alsace, un camp de redressement est ouvert à proximité de Schismeck ; il est destiné à convaincre les récalcitrants. L’usage de la langue française est désormais interdit, les noms des villes, villages et rues sont “germanisés” et certaines familles doivent même changer leur nom de famille si celui-ci n’a pas de consonance germanique.
À visiter → Mémorial Alsace-Moselle
Annexion des cantons de l'Est à l'Allemagne nazie - 18 mai 1940
Les cantons d'Eupen-Malmedy-Saint-Vith (Belgique), aussi appelés "cantons de l'Est", étaient sous administration prussienne puis allemande depuis 1815. Octroyé à la Belgique par le Traité de Versailles, il devaient permettre au royaume de mieux se protéger d'une éventuelle nouvelle attaque militaire à l'Est. L'annexion du territoire belge est proclamée par Hitler le 18 mai 1940.
→ Les pertes territoriales de l'Allemagne après la Première Guerre mondiale
L'Allemagne attaque la Norvège et le Danemark - 9 avril 1940
Sans déclaration de guerre, Hitler lance l’opération Weserübung. Plusieurs brigades motorisées de la Wehrmacht, appuyées de la Luftwaffe et de parachutistes, entrent au Danemark – bafouant sa neutralité -, tandis que 10 000 hommes débarquent en Norvège dans les ports d’Oslo, Larvik, Kristiansand, Stavanger, Bergen, Trondheim et Narvik. Le résistance danoise n’est que symbolique, Copenhague capitule en deux heures. A Londres et à Paris, c’est un nouveau coup de tonnerre.
Début de la construction du camp d'Auschwitz I - 27 avril 1940
En Pologne, une ancienne caserne austro-hongroise, composée d’une vingtaine de bâtiments, est récupérée et transformée par la SS allemande en camp de concentration. Rapidement, Auschwitz deviendra le plus grand complexe d’extermination nazi, dans lequel plus d’un million de personnes seront assassinées. A partir de 1942, Auschwitz deviendra aussi le plus grand centre de mise à mort des Juifs d’Europe.
→ Le camp d’Auschwitz-Birkenau (Web-doc) / Plan interactif du camp Auschwitz I
L’attaché militaire français à Berne informe Gamelin de la probabilité d'une attaque allemande imminente - 1er mai 1940
Le général Gamelin - en charge de la défense de la France - est informé par l’attaché militaire français à Berne, de la formation massive de plusieurs divisions allemandes. La position de ces dernières laisserait penser à une attaque prévue entre le 8 et 10 mai suivant, sur un front très large, mais avec un effort principal par les Ardennes, dans les environs de Sedan. Pourtant, le haut commandement français se persuade d’une tentative de diversion ennemie et s’en tient à son idée initiale : l’attaque se fera par le nord de la Belgique.
Le sous-marin français Doris sombre au large des Pays-Bas - 9 mai 1940
Le sous-marin français Doris, détaché par l’Amirauté française auprès de la Royal Navy, est attaqué puis coulé par un sous-marin allemand U-9. Le submersible français avait pour mission - avec d’autres - d’empêcher l’Allemagne de s’approvisionner en fer par le port de Narvik, en Norvège. Composé de 45 marins, les corps de l’équipage ne seront jamais retrouvés.
Offensive Allemande à l’Ouest - 10 mai 1940
Pourtant neutres, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Belgique sont soudainement bombardés par l’aviation allemande. Sûr que les forces allemandes attaqueront par le Nord de la Belgique, le général Maurice Gamelin envoie le plus gros des forces franco-britanniques en Belgique, en direction des Pays-Bas. Persuadée que les Ardennes sont impénétrables, le secteur de Sedan est délaissé par l’armée française, là où justement 50 divisions allemandes font route en direction de la France.
Churchill nommé Premier ministre - 10 mai 1940
Après l’attaque de l’Allemagne nazie survenue la veille contre le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et la France, Chamberlain (qui était déjà poussé à la démission depuis plusieurs jours) quitte ses responsabilités. Alors que Lord Halifax refuse le poste, c’est finalement Winston Churchill qui est nommé au poste de Premier ministre par le roi George VI. L’homme présentera son gouvernement à la Chambre des communes le 13 mai suivant. Il prononcera aussi un discours dans lequel il exposera ses futures actions gouvernementales tout en expliquant n’avoir “rien d’autre à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur”. [...] Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance”.
Les Allemands traversent les Ardennes - 11 mai 1940
Au cours de la nuit du 11 au 12 mai 1940, un avion de reconnaissance français remarque la présence de nombreuses colonnes de véhicules, s’étirant sur de nombreux kilomètres phares éteints, traversant les Ardennes. A son retour, le pilote doit faire face aux réactions très sceptiques de ses supérieurs. Le chef du service des renseignements de l’armée française est même informé en personne, mais celui-ci refuse de croire une "information aussi absurde".
Bataille de Hannut - 12 mai 1940
En Belgique, la 3e DLM française a pour mission de stopper la progression des 3e et 4e Panzerdivisions. Jusqu’au 14 mai, la bataille fait rage et l’armée allemande rencontre de fait, de réelles difficultés. Si sur le plan tactique il s’agit d’une victoire française, elle est en revanche une défaite sur le plan stratégique. Car pendant que les meilleures unités y sont engagées, elles sont dans l’incapacité d’intervenir à Sedan, là où se déroule déjà l’opération décisive pour le sort de la France.
Percée de Sedan - 15 mai 1940
La Luftwaffe (aviation de guerre allemande) procède à d’intensifs bombardements, permettant aux blindés et à l’artillerie allemande d’atteindre la Meuse. En fin d’après-midi, les premières troupes franchissent le fleuve. Les défenses franco-britanniques sont définitivement enfoncées. Jamais colmatée, la percée de Sedan provoque un vent de panique sur l’ensemble du front français et les Alliés battent en retraite dispersée, pendant que le commandement militaire tente – en vain – de reconstituer un front stable.
Bataille de Montcornet - 17 mai 1940
Dans l’Aisne, la 4e division cuirassée s’engage dans une contre-attaque contre la 1er Panzerdivision en direction de Montcornet et sur ordre du colonel Charles de Gaulle, tout juste promu à ce poste. Les combats sont acharnés et grâces à certaines initiatives prises par de Gaulle, les Allemands sont repoussés quelques heures. Cependant, ne pouvant obtenir le soutien de l’aviation, les soldats français reçoivent l’ordre du haut commandement de se replier. Cette victoire n’est que symbolique.
Bombardements d'Amiens - 19 mai 1940
Comme bien d'autres villes, Amiens est la merci des bombardiers allemands qui ce jour-là, ciblent des points stratégiques mais aussi le centre-ville de la capitale de Picardie. Attisé par un vent fort, le feu provoqué par les explosions se propage pendant cinq jours. Près de 6 300 immeubles sont détruits et plus de 14 000 autres sont fortement endommagés. Seule la cathédrale semble épargnée dans cette ville ou les morts se comptent déjà par dizaines.
Bombardements d'Abbeville - 20 mai 1940
À Abbeville, deux vagues de bombardiers allemands font pleuvoir leurs bombes sur plusieurs quartiers, dont celui de la gare et du centre-ville historique. Ces raids, inexpliqués, et alors que la ville est traversée par de nombreux civils français et étrangers, se poursuivent jusqu'en fin de journée. La ville est prise par les Allemands à 20h30, qui atteignent ensuite la Manche dans la nuit. Le dramatique bombardement d'Abbeville fait au moins 2 500 morts et des centaines de blessés.
Début de l'opération Dynamo - 26 mai 1940
Depuis plusieurs jours déjà, et dans tous les ports de Grande-Bretagne, on recense les navires civils ou militaires en vue d’une opération exceptionnelle et audacieuse à bien des égards. Alors que les villes d’Arras et de Boulogne-sur-Mer viennent de tomber aux mains allemandes, il est décidé d’évacuer les forces alliées, constituées de près de 340 000 soldats, repliées et encerclées à Dunkerque, sous le feu des attaques de l’aviation allemande.
Grâce au sacrifice héroïque des troupes du général Fagalde, l’armée française est parvenue à tenir les Allemands hors de la ville, permettant l’évacuation des soldats alliés. Au 4 juin, plus 338 000 soldats auront été évacués avec succès. Une issue favorable qui changera, à long terme, le sort de la guerre. Le soir même, le drapeau nazi flottera sur le phare de Dunkerque.
Le gouvernement français quitte Paris - 10 juin 1940
L’armée allemande avance à une vitesse incroyable et parait désormais inarrêtable. Rouen est occupée et les troupes ennemies approchent de Dieppe de Compiègne. Le général Weygand (qui a remplacé le général Gamelin à la tête de l'armée française) s’adresse à Paul Reynaud : “Les lignes de résistance peuvent lâcher définitivement d’un moment à l’autre“. L’armée française est au bord de la rupture.
Face à cette immense incertitude, le gouvernement français part s’installer à Tours pour “raisons militaires impérieuses”. Avant de partir, Reynaud lance un appel à l’aide à Roosevelt : “Nous nous enfermerons dans l’une de nos provinces pour nous battre et si nous en sommes chassés nous nous installerons en Afrique du Nord pour continuer la lutte et, en cas de nécessité, dans nos possessions américaines”.
L'Italie déclare la guerre à la France - 10 juin 1940
À Rome, depuis le balcon du palais de Venise et face à une foule d’un enthousiasme manifestement mesuré, Mussolini déclare la guerre à la France, malgré l’opposition du roi et de son ministre des Affaires étrangères. Paul Reynaud aura la réaction suivante : “Quel peuple noble et admirable que ces Italiens qui nous poignardent dans le dos à un moment pareil”. Roosevelt, président des États-Unis, a sensiblement les mêmes mots : “La main qui tenait le poignard l’a plongé dans le dos de son voisin”.
Opération Cycle - 10 juin 1940
Une partie des troupes alliées embarquent depuis Le Havre. L’opération sera partiellement réussie : 2 137 britanniques et 1 184 français seront évacués, mais plus de 6 000 seront capturés. Le 11 juin, attaqué par l’aviation allemande, la cargo Niobé sera coulé, faisant plus de 800 victimes. Les Allemands prendront Le Havre le 13 juin suivant.
Massacre du bois d’Éraine - 11 juin 1940
Après de brefs mais durs combats, plusieurs soldats français, à cours munitions, se rendent aux forces allemandes. Faits prisonniers, ils sont rassemblés à la ferme d’Éloges-les-Bois, territoire de la commune de Cressonsacq. Le commandant allemand décide de séparer les soldats africains des soldats métropolitains. Les deux groupes sont ensuite emmenés dans deux endroits différents. En fin de journée, 64 tirailleurs sénégalais sont portés disparus. Leurs corps ne seront jamais retrouvés.
Le général Weygand signe l’ordre de retraite générale - 12 juin 1940
Devant le premier conseil des ministres qui se tient près de Tours et dans l'urgence, le chef d’état-major des armées estime qu’il est nécessaire de demander l’armistice. Le maréchal Philippe Pétain exprime le même avis mais le président du Conseil, Paul Reynaud, et la grande majorité des ministres présents, repoussent fermement cette hypothèse, qu'ils estiment contraire à l’honneur de la France.
Les Allemands entrent dans Paris - 14 juin 1940
À 5h30 du matin, la 87e division d’infanterie de l’armée allemande entre dans Paris, déclarée “ville ouverte” trois jours plus tôt. Alors que les drapeaux français sont retirés des édifices, un premier étendard à croix gammée est installé à 9h45 au sommet de l’Arc de Triomphe. Peu de temps après, les troupes nazies défileront sur les Champs-Élysées et sur la place de l’Étoile, marquant ainsi le début de l’occupation de la capitale française.
Opération Vado de la Marine française - 14 juin 1940
Sous le commandement de l'amiral Duplat et au départ de Toulon, la flotte française pilonne - à 4h30 du matin - les ports italiens de Gênes et de Savone dans l'objectif de détruire la logistique ennemie. Si les dégâts sont finalement mineurs, l'opération Vado a au moins le mérite de souligne la faiblesse défensive des côtes italiennes. Bien que tardive, la réponse de l'armée italienne coûtera la vie à douze marins français.
Opération Ariel - 14 juin 1940
Depuis Brest, Saint-Nazaire, La Pallice puis de Bordeaux, Le Verdon, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz à partir du 17 juin, plus de 190 000 soldats alliés, mais aussi des civils, des équipements et du matériel, sont évacués vers la Grande-Bretagne. Après l'opération Dynamo ou encore l'opération Cycle, les évacuations se poursuivront jusqu'au 25 juin suivant, avant de continuer - au cours de l'été - dans le sud de la France.
Le gouvernement français s'installe à Bordeaux - 15 juin 1940
Le 13 juin, le gouvernement français avait quitté Tours pour rejoindre la Gironde. Avant cela, un Conseil des ministres s'était tenu. À cette occasion, le maréchal Pétain estimait impossible un départ vers l'Afrique : "Je déclare, en ce qui me concerne, que hors du gouvernement s'il le faut, je me refuserai à quitter le sol métropolitain. Je resterai parmi le peuple français pour partager ses peines et ses misères. L'armistice est à mes yeux la condition nécessaire de la pérennité de la France éternelle."
Plan d'union franco-britannique
Depuis Londres, et après un entretien avec le Premier ministre, de Gaulle téléphone à Paul Reynaud : "Churchill propose la constitution d'un gouvernement unique franco-britannique". Le projet prévoit la fusion des pouvoirs publics des deux pays ainsi que la mise en commun de leurs ressources et pertes. Lorsque Reynaud présente le projet à ses ministres, Pétain répond que "c'est un mariage avec un cadavre". Chautemps lui, craint une domination britannique. Le projet est refusé.
Démission de Paul Reynaud, nomination de Philippe Pétain - 16 juin 1940
Après les lourds débats qu'a entrainé le rejet du projet d'Union franco-britannique, Paul Reynaud - se sentant minoritaire au sein de son propre gouvernement - donne sa démission. Imaginant inacceptables les conditions allemandes pour un armistice, celui-ci est convaincu d'être rappelé pour former et conduire un nouveau gouvernement de combat. Mais c'est finalement le maréchal Pétain que le président Lebrun nomme à la présidence du Conseil.
Le héros de Verdun forme un nouveau gouvernement majoritairement composé de personnalités de droite, mais aussi de radicaux et de socialistes. Camille Chautemps - membre radical-socialiste - est maintenu à ses postes de ministre d'État et de vice-président du Conseil. Tous sont partisans d'une demande d'armistice. Une requête est immédiatement envoyée à l'Allemagne nazie pour renseignement des éventuelles conditions de paix qu'elle pourrait proposer.
Le lendemain 17 juin 1940, le maréchal annonce la fin des combats à la radio. À la fois soulagés, accablés et honteux, des millions de Français entendent la voix du maréchal Pétain. Il est midi trente : "C'est le cœur serré que je vous dis qu'il faut cesser le combat. [...] Sûr de l'appui des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur". Croyant à la fin de la guerre, plusieurs unités françaises capitulent et se rendent, alors qu'aucun armistice n'est encore pour l'heure signé.
Le RMS Lancastria coulé par la Luftwaffe - 17 juin 1940
Dans la rade de Saint-Nazaire, plus de 80 bâtiments, réquisitionnés dans le cadre de l'opération Ariel, attendent pour évacuer les troupes alliées vers la Grande-Bretagne. Parmi eux, le RMS Lancastria. Étant le plus gros navire présent, il représente une cible idéale pour la Luftwaffe. A 16 heures, il est attaqué par des bombardier allemands. Alors que sa capacité est de 4 000 places, 9 000 soldats sont présents à bord. La navire sombre en 24 minutes, emmenant près de 4 000 vies avec lui.
L'appel du 18 juin du général de Gaulle
Après le message du maréchal Pétain, de Gaulle prend la parole sur la BBC : "[...] Certes nous avons été, nous sommes submergés, par la force mécanique terrestre et aérienne de l'ennemi. Mais le dernier mot est-il dit, l'espérance doit-elle disparaitre ? La défaite est-elle définitive ? Non... Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France... Car la France n'est pas seule."
L'héroïque défense de la Loire - 18 juin 1940
Jusqu'au 20 juin, des affrontements éclatent à Saumur, à Montsoreau, et à Gennes entre les élèves officiers de réserve de l’École d’application de la cavalerie, ainsi que d'autres éléments de l'armée française, contre 40 000 soldats allemands. Dans un autre et plus malheureux registre, à Vierzon, des habitants tuent un officier français souhaitant poursuivre les combats. Deux jours plus tard, le colonel Charly est assassiné par ses hommes pour les mêmes raisons.
Massacre de Clamecy - 18 juin 1940
À Clamecy, dans la Nièvre, 43 soldats africains, enrôlés dans l'armée française, sont assassinés par les troupes allemandes, à proximité du petit bois de la Pépinière. Un 44e soldat - qui était parvenu à s'échapper - est repéré et dénoncé par une fermière à quelques kilomètres de là, dans la commune d'Oisy. Il sera à son tour tué et enterré sur place.
Massacre de Chasselay - 20 juin 1940
Alors que troupes allemandes foncent désormais en direction du sud de la France, à Chasselay-Montluzin, près de Lyon, des tirailleurs du 25e Régiment de Tirailleurs Sénégalais et leurs officier se rendent et se font prisonniers de guerre, après de durs combats et une résistance héroïque. Alignés face à deux chars de la Wehrmacht, 188 tirailleurs sont massacrés par les mitrailleuses des blindés ennemis.
L'Italie attaque la France - 21 juin 1940
Début de l’offensive italienne à la frontière française, aussi appelée la bataille des Alpes. Environ 300 000 ennemis attaquent au niveau de la frontière et de ses fortifications. Les offensives sont repoussées par une forte résistance de l'armée française, pourtant bien en infériorité numérique. Elle est dans ce secteur composée d'environ 180 000 soldats et cause la mort de plusieurs centaines de soldats italiens.
Départ du Massilia - 21 juin 1940
Le Massilia - navire réquisitionné par Paul Reynaud avant de laisser le pouvoir à Philippe Pétain - quitte le port du Verdon. Son but : rejoindre et acheminer les parlementaires français jusqu'en Afrique-du-Nord pour organiser un gouvernement de Résistante et poursuivre la lutte contre Hitler. A son bord sont notamment présents Georges Mandel, Pierre Mendès France, Jean Zay ou encore Édouard Daladier. Une entreprise qui ne verra jamais le jour car le nouveau gouvernement du maréchal Pétain signera l'armistice avec l'Allemagne nazie, avant même que le navire n'atteigne Casablanca.
Signature de l'armistice franco-allemande - 22 juin 1940
À Rethondes, une délégation française est envoyée par le maréchal Pétain pour négocier et signer l'armistice. C'est dans le wagon du maréchal Foch, celui-là même où les Allemands avaient été contraints de reconnaitre leur défaite en 1918, que les pourparlers vont débuter. Arrivé à 15h15, Hitler se présente devant le monument des Alsaciens Lorrains sur lequel figure l'inscription : "Ici, 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l'Empire allemand vaincu par les peuples libres [...].
C'est le jour de "la revanche allemande et de l'humiliation française". Dans une mise en scène parfaitement orchestrée, Hitler a choisit la clairière de Rethondes pour la signature de l'armistice. La France est divisée en deux zones, l'une occupée et l'autre dite "libre" et les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle sont annexés au Reich. L'Allemagne retient deux millions de prisonniers et prélèvera bientôt quotidiennement 400 millions de francs au titre des frais d'occupation.
→ L'armistice du 22 juin 1940 / La ligne de démarcation et les zones d'occupations (carte interactive) / À visiter → Mémorial de l'armistice
Signature de l'armistice franco-italien - 24 juin 1940
Malgré les pertes colossales subies par l'armée de Mussolini, l'armistice franco-italien est signé à Olgiata. L'Italie devient le second pays à s'emparer d'une partie du territoire français. La zone d’occupation italienne comprend une surface d’environ 800 km² et près de 28 000 habitants. Quatre départements sont partiellement occupés : les Alpes-Maritimes, les Alpes de Haute-Provence, les Hautes-Alpes et la Savoie.
Le gouvernement français s'installe à Vichy - 1er juillet 1940
Les troupes allemandes approchant de Bordeaux, le gouvernement avait quitté la ville pour - dans un premier temps - s'installer à Clermont-Ferrand. Mais face à l'absence de structures hôtelières, il fait finalement le choix de Vichy, ville dans laquelle les capacités d'hébergement sont bien meilleures et permettent l'accueil des parlementaires - que s'apprête à convoquer Laval - ainsi que les autres services gouvernementaux.
Attaque de Mers el-Kébir - 3 juillet 1940
Selon l’article 8 du traité d'armistice, la flotte française doit être rassemblée, démobilisée et désarmée. Or, cet article inquiète fortement Churchill. Il en est persuadé, l’Allemagne va s’emparer de la flotte française et cette éventualité devient alors directement un risque mortel pour le Royaume-Uni. Dans la rade de Mers El-Kébir, en Algérie. Entre Français et Britanniques, les négociations n'aboutissent pas. Près de 1300 marins français sont tués dans cette attaque menée par la Royal Navy.
Le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs - 10 juillet 1940
Pour 569 voix contre 80 et 17 abstentions, "l'Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République sous l'autorité et la signature du maréchal Pétain, à l'effet de promulguer une nouvelle Constitution de l'État français. Cette constitution devra garantir les droits du travail, de la famille et de la patrie". Le président de la République Albert Lebrun se retrouve démissionnaire forcé, c'est la fin de la Troisième République.
Dès le lendemain, trois actes constitutionnels seront promulgués. Le premier stipule que le maréchal Pétain se proclame "Chef de l'État français". Encore présent la veille dans la loi du 10 juillet, le mot "République" disparait finalement. Le second fixe les pouvoirs du chef de l'État : plénitude du pouvoir gouvernemental, nomination et révocation des ministres, pouvoir législatif... Enfin, le dernier précise que la Chambre des députés et le Sénat sont ajournés sine die.
Instauration de la Cour de Riom - 30 juillet 1940
L'acte constitutionnel du 30 juillet, promulgué par le nouveau gouvernement de Vichy, permet l'instauration d'une Cour suprême de justice chargée de juger les ministres, anciens ministres et leur subordonnés directs "accusés d'avoir commis des crimes ou délits dans l'exercice ou à l'occasion de leurs fonctions ou d'avoir trahi les devoirs à leurs charges". Cette Cour débouchera sur le procès de Riom - qui débutera le 19 février 1942 -, dans lequel de nombreuses personnalités politiques de la Troisième République seront jugées.
Bombardement de Berlin - 25 août 1940
Un pleine nuit et pour la première fois depuis 1918, Londres était touchée par une série de bombardements de la Luftwaffe. Les bombes tombaient sur Aldgate, Bloomsbury, Bethnal Green, Finsbury, Hackney, Stepney, Shoreditch et West Ham. Le lendemain 25 août, les Britanniques répliquent sur Berlin. Pour la première fois - à son tour - l'Allemagne est attaquée sur son propre sol, touchant de plein fouet le moral de la population.
Début du Blitz - 7 septembre 1940
Préparant l'invasion de l'Angleterre, Hitler avait tenté de détruire la Royal Air Force pour assurer la réussite d'un débarquement. Mais face aux lacunes rencontrées par la Luftwaffe pour détruire l'aviation britannique, le plan est modifié. Désormais, il consiste à bombarder les grandes villes dans l'objectif de terroriser les civils. Jusqu'en mai 1941, les bombardiers allemands frapperont Londres, Coventry, Southampton, Birmingham, Bristol, Norwich ou encore Liverpool, faisant près de 43 000 morts.
Signature du pacte tripartite - 27 septembre 1940
À Berlin, Adolf Hitler, Galeazzo Ciano et Saburo Kurusu signent le pacte tripartite ; un accord de défense dans lequel l'Allemagne, l'Italie et le Japon se promettent une aide mutuelle en cas d'attaque subie par l'un d'eux. Dans les prochains mois, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Yougoslavie (durant deux jours seulement) et la Croatie, y adhéreront également.
Création du ghetto de Varsovie - 12 octobre 1940
Après l'annexion de la Pologne par l'Allemagne, les nazis décident de regrouper les Juifs et de les enfermer dans des ghettos. À Varsovie, capitale polonaise, 350 000 Juifs doivent s'installer dans une zone délimitée, qui représente à peine 3% de la superficie de la ville. Bientôt entourée d'un mur de trois mètres de haut et de barbelés, cette zone formera ainsi le ghetto de Varsovie. Il est le troisième du pays, après Lublin et Lodz.
Rencontre Hitler Franco - 23 octobre 1940
N'étant pas parvenu à vaincre l'Angleterre au cours des batailles aériennes de l'été, Hitler souhaite désormais attaquer certaines dépendances britanniques - à commencer par Gibraltar - en traversant l'Afrique du Nord. Pour cela, il a besoin de la collaboration de la France et de l'Espagne. Après une première rencontre avec Pierre Laval, le Führer se rend à la frontière franco-espagnole pour rencontrer Franco, qui rejette finalement l'éventualité d'une telle coopération avec l'Allemagne.
Entrevue de Montoire - 24 octobre 1940
Sur le quai de la gare de Montoire-sur-le-Loir, le maréchal Pétain rencontre Adolf Hitler, de retour de son voyage à Hendaye. S’il est question de faire entrer la France dans la collaboration avec l’Allemagne nazie , il n’en sort - pour l’heure - rien de concret. Néanmoins, la poignée de main immortalisée sous l’œil de Joachim von Ribbentrop – ministre allemand des Affaires étrangères - en porte une symbolique indélébile.
Le 30 octobre suivant, au cours d’un discours diffusé à la radio, le maréchal expliquera que le dictateur allemand lui a proposé une collaboration concrète entre la France et l’Allemagne. Il ajoutera : « J’ai, de cette collaboration, accepté le principe », avant de conclure son intervention par la tristement célèbre formule : « C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen, que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration. »
Signature de l'ordonnance n°18 - 13 novembre 1940
Au cours d'une visite de trois jours à Berlin du ministre des Affaires étrangères russe, Viatcheslav Molotov, celui-ci rencontre Hitler pour lui formuler une offre de pacte quadripartite (avec le Japon et l'Italie). Mais le Führer se montre rapidement irrité par l'attitude du ministre soviétique ; à la fois tatillon et menaçant. Dès le lendemain de son départ, le 13 novembre, Hitler signera l'ordonnance n°18 qui prévoit la préparation d'une gigantesque offensive contre l'URSS au printemps 1941.
Rencontre Hitler Darlan - 25 décembre 1940
Au cours du Conseil des ministres du 13 décembre précédent, Pierre Laval - partisan d'une collaboration accrue avec l'Allemagne nazie - fut brutalement révoqué par le maréchal Pétain : "Des journaux inspirés par Abetz approuvent votre politique, surenchérissent et attaquent le gouvernement. [...] Je ne sais rien de ce vous faites à Paris. Chaque fois que vous vous y rendez, je me demande de quel désastre nous allons payer votre voyage. Vous n'avez pas la confiance des Français. Vous n'avez pas la mienne".
Pierre Laval est placé en résidence surveillée et le maréchal annonce à la radio avoir pris la décision de se séparer de son vice-président et ministre des Affaires étrangères, annulant par la même occasion l'acte constitutionnel n°4 qui le désignait comme son successeur. Pierre-Étienne Flandin est nommé ministre des Affaires étrangères à sa place. Pétain précise aux Français que sa décision "ne retentit en rien sur nos relations avec l'Allemagne".
Mais cette décision du chef de l'État français est prise comme un affront personnel par Hitler. Le 25 décembre, à Beauvais, Darlan tente de convaincre Hitler que la nomination de Flandin n'entraînera aucun changement dans la politique de collaboration. En vain, le Führer insiste pour un retour de Laval. Les relations franco-allemandes sont interrompues et les autorités occupantes renforcent leur pression sur le gouvernement français : la ligne de démarcation est désormais fermée à tous les fonctionnaires, ministres et aux hommes âgés de 18 à 45 ans, et la presse collaborationniste se déchaîne sur Flandin.
Le Luxembourg placé sous administration allemande - juillet 1940
Le nord de la Transylvanie cédé à la Hongrie - 30 août 1940
Sous les pressions faites par Hitler et Mussolini, la Roumanie est contrainte de céder le nord de la Transylvanie à la Hongrie. Déjà démembrée d'une importante partie de son territoire par l'Union Soviétique, les forces de l'Axe parviennent à accomplir un objectif important : drastiquement affaiblir la Roumanie.
L'URSS annexe la Roumanie - 28 juin 1940
Au lendemain de l'entrée en vigueur de l'armistice franco-allemand, l'Union Soviétique adresse un ultimatum à la Roumanie. Staline réclame les territoires de Bessarabie et de la Bucovine du Nord. Isolé, le roi Carol II est contraint de se plier aux exigences de son voisin et demande à son armée de se retirer des régions concernées. Dans leur retraire, plusieurs soldats exécutent des Juifs, accusés de constituer une prétendue cinquième colonne communiste, jouant contre les intérêts du pays.
L'Italie attaque la Grèce - 28 octobre 1940
Voulant prouver à Hitler la force de son armée, Mussolini lance ses forces à la conquête de la Grèce, depuis l'Albanie, occupée par l'Italie depuis le printemps 1939. Seulement, l'armée grecque résiste à l'assaut initial et parvient même à lancer une contre-attaque. Finalement, à la fin de l'année 1940, c'est bien la Grèce qui occupe une partie du territoire albanais.
Annexion de la Lituanie à l'Union Soviétique - 15 juin 1940
Le 15 juin 1940, le gouvernement lituanien est contraint d'accepter un ultimatum de Moscou, permettant à l'armée soviétique d'entrée en Lituanie. Occupée puis annexée le 3 août suivant, des Lituaniens qualifiés "d'ennemis du peuple" sont déportés en masse au sein des frontières soviétiques, emprisonnés et assassinés. Au nord, l'Estonie et la Lettonie connaissent un sort similaire.
Carte interactive de l’Europe en 1940 – © Matthieu Mugneret, Fortitude-ww2.fr – Dessin de l’emblême du Troisième Reich – RsVe – Dessin de l’emblême de la République française – Jérôme Blum – Dessin de l’emblême de l’Italie fascsiste – Katepanomegas – Dessin de l’emblême du Royaume-Uni – Sodacan
L’entrevue de Montoire : la rencontre entre Hitler et Pétain
Au-delà de cette poignée de main, que savons-nous de cette rencontre ? Retour sur l’entrevue de Montoire.
L’armistice du 22 Juin 1940 et la Clairière de Rethondes
Le 22 juin 1940, Adolf Hitler impose à la France de signer l’armistice qu’il réclame dans la Clairière de Rethondes…
Le massacre du bois d’Eraine
Le massacre du bois d’Eraine est un crime de guerre commis par les forces allemandes, contre des tirailleurs sénégalais.
Mers el-Kébir et l’opération Catapult
L’opération Catapult est une opération britannique déclenchée le 3 juillet 1940, afin d’empêcher la flotte française de tomber entre les mains allemandes ou italiennes.
Le discours de Churchill du 4 juin 1940
« Et nous nous battrons avec des tessons de bouteille, parce que c’est fichtrement tout ce que nous avons ! »
Des premières mesures antisémites au port de l’étoile jaune en France
Le 29 mai 1942, le port de l’étoile jaune devient obligatoire pour les Juifs en zone occupée.
Bombardement d’Abbeville
Sous les bombes, au moins 2 500 d’entre habitants y perdent la vie.
Remaniement du 18 mai 1940
Souhaitant créer l’union, rassurer et remobiliser les Français, Reynaud fait entrer Pétain au Gouvernement.
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